Chapitre 4

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Je leva alors la tête pour faire face à une grande femme. Même en me relevant elle faisait au moins une tete de plus que moi. Les sorcières avaient cette lueur étrange et mysterieuse dans leurs yeux qui avait marqué Nefeli. En la voyant j'ai directement comprit. Mais même avec ça je ne savait pas laquelle des trois elle était. Il y avait bien une description precise dans le roman mais seulement fallait-il s'en rappeler. Et puis je ne voyais toujours rien dans cette obscurité.

– Vous êtes l'une des sorcières ?

Aucune réponse.

– Vous êtes bien l'une des soeurs sorcières, non ?" ai-je insisté.

Mon coeur battait à cent à l'heure. Une sorcière se trouvait juste en face de moi et je ne trouvais rien d'autre à dire que ça. Elle pouvait à tout moment m'envoyer valser dans les airs et me faire sortir d'ici sans écouter ce que j'avais à dire mais malgré tout je me devais de leur demander leur aide. Peut être même qu'elle était capable de pire que ça mais de toute manière ce qui arrivait à ce corps n'était pas mon problème.

La femme me regardait de haut en bas, comme si elle cherchait à déceler mes vraies intentions. Ce n'est qu'après cette analyse que j'ai eu droit à une réponse, plutôt déplaisante :

– Des sorcières ? En voilà une drôle d'idée.

Sa voix était calme et assez grave. Elle s'exprimait comme si elle ne savait pas de quoi je parlais. À aucun moment elle ne montrait une quelconque hésitation dans ce qu'elle voulait dire.

– J'ai besoin de vous, ai-je reprit, ignorant sa réponse. Je sais qu'il y a trois sorcières qui vivent ici. Vous ne réussirez pas à me faire douter de moi.

– Penses-tu ? Mais où sont-elles ces sorcières ?

– Je ne le pense pas, je le sais. Ce sont deux choses différentes.

Je ne pouvais pas dire que je l'avais déjà lu. Ce sont elles les sorcières, pas moi.

Au même moment, alors qu'elle essayait de me faire comprendre qu'il n'y avait pas de sorcière ici, les lumières du salon se sont toute allumées d'un coup. En regardant au plafond j'ai pu voir qu'une des cinq chandelles était éteinte parmi toute ces bougies allumées. Je ne lui ai pas plus longtemps porté attention et ai dirigé mon regard sur la femme qui descendait les escaliers au fond de la salle.

J'ai pu enfin voir réellement la femme avec qui je parlais depuis le debut. Elle portait un grand chapeau noir aux bords longs et flottants, comme la femme derrière elle. Pour différencier les chapeaux il y n'y avait qu'un détails : une rose noir était posé sur celui de la sorcière devant moi. Quant à celui de l'autre, il était couvert par un long voile noire. Cette façon de s'habiller n'allait pas vraiment avec le décor. Quand elles passaient pour des personnes riches, leur habitation faisait fuir tout visiteur.

De longues boucles châtaines entouraient le visage halée de la premiere dame, ce qui lui donnait un air amicale malgré son regard perçant. Si je ne savais pas qui elles étaient, je me serais fier à ces dames sans me poser de questions.

Elles étaient habillées avec de charmantes robes noires qu'on ne met qu'à des enterrements ou lors de grandes occasions, à voir. L'une avait un décolleté long jusque sous la poitrine, tandis que l'autre était couverte avec de la fourrure de la même teinture.

Plus je regardais ses femmes plus je les trouvais hypnotisantes. J'étais loin d'imaginer qu'une sorcière pouvait ressembler à quelqu'un comme elles.

– Dans ce cas, interrogea la seconde femme d'une voix plus douce, comment sais tu qu'il y a des sorcières à cet endroit ?

Gabrielle : Choisie par le livreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant