Chapitre 15

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Ces simples mots m'ont rechauffé le coeur. J'ai cru que demoiselle Nefeli n'éprouvait plus aucune affection envers moi, qu'elle ne se préoccupait pas de qui était à ses côtés du moment qu'il y avait quelqu'un.

En réalité, elle ne voulait pas n'importe qui mais moi, une pauvre petite fille qui n'avait pas grand chose à lui offrir à part ma compagnie et mes services de domestique.

Alors que je rêvassais de ma propre image auprès de la jeune femme, elle ne se fit pas prier pour me ramener à la réalité.

– Je pense que tu as sans doute déjà remarqué que ma mémoire me joue parfois des tours.

– En effet.

– Alors imagines seulement une autre personne que toi passer la journée avec moi, observer tout mes faits et gestes, et se rendre compte de ce défaut. Tu ne penses pas que quelqu'un pourrait s'en servir contre moi ?

– Vous n'avez aucun ennemi, je ne pensais pas que cela vous poserait problème...

– T'as voulu m'abandonner-

– Non ! Jamais je ne ferais ça mademoiselle !

La panique m'a rapidement submergée. Si elle ne croyait plus en moi, si elle commençait à douter de moi, je ne perdrais pas seulement mon travail mais aussi une amie. Derrière son air sévère je savais que la fille du duc était encore là et qu'elle allait revenir un jour.
Seulement aujourd'hui, il n'y avait que le ton froid de sa voix et ses yeux perçants pour me faire patienter.

– Je n'espère pas. Vas te préparer, on doit sortir.

– Je suis jaloux, s'indigna l'homme qui n'avait fait qu'observer. Ne puis-je vraiment pas vous accompagner ?

– Commencez pas.

Sans perdre une seconde de plus j'ai quitté les lieux. Je ne voulais pas la faire attendre plus longtemps. J'avais fait une erreur en voulant échanger ma place avec quelqu'un d'autre. Maintenant je me devais d'être irréprochable.

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Les grandes portes de la bibliothèque était encore grandes ouvertes lorsque nous sommes arrivées. De nombreuses personnes entraient et sortaient de cette endroit, les mains vides ou remplis de livres. Ce monument était l'un des plus ancien et précieux de tout le royaume mais cela importait peu pour notre jeune maitresse. Elle semblait très peu intéressée par la magnificence des locaux mais beaucoup plus par le contenu des hautes étagères en bois.

Au centre de la salle se trouvait un immense globe en argent. C'était comme une géante carte en relief avec tout les pays et leur nom inscrit dessus. Proche des murs, longeaient des vitrines, exposant les portraits de tout nos rois depuis plus de 100 ans. Il y avait même une partie internationale avec les portraits d'étrangers ayant eu un impact sur Uranema.

Mademoiselle ignora tout ce qui s'y trouvait et partit directement demander à une bibliothécaire où est ce que l'on pouvait trouver les archives publiques d'Uranema.
La dame nous emmena dans une pièce recluse derrière quelques étagères. Les archives publiques était écrites sur des rouleaux bien rangés dans des tiroirs de fer.

– Donc, tout ça, c'est l'histoire du pays ? A-t-elle demandé.

– Exactement. Toutes les informations sur notre pays sont là. Toutes, à l'exception des archives privées. Celles là sont classées interdites au public.

– Ça ne fait rien. Je n'ai pas besoin de refaire tout l'historique de toute manière.

Dés que la femme nous a laissées seules, mademoiselle s'est mise à fouiller dans les tiroirs. Je ne savais pas exactement ce qu'elle cherchait mais j'ai quand même essayer de me rendre utile en ouvrant quelques rouleaux à mon tour.

Gabrielle : Choisie par le livreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant