Chapitre 12

18 3 15
                                    

La lettre terminée, je la confia au majordome qui, lui-même parti la donner au messager. Si seulement il y avait des téléphones dans ce monde...

Une fois le majordome sorti du bureau, je fit volte face vers Orion. Je n'avais pas vérifié ce qu'il avait noter. Un sentiment de panique m'a rapidement envahie.

– Vous êtes sûr d'avoir bien mis mon nom et pas le votre ? Ai-je demandé.

– Oui mademoiselle.

Je suis partie récupérer une autre feuille, au cas ou il fallait recommencer.

– Je suis une femme, vous savez ? C'est bien écrit au féminin ?

– Oui mademoiselle.

– Et la date ? Quel jour on est ? Vous vous êtes relu ?

– Oui mademoiselle. C'est un interrogatoire ? Si vous ne me faisiez pas confiance pour écrire une simple lettre, pourquoi m'avoir demandé, dés le début ?

Pourquoi ? Parce que je ne sais pas écrire de lettre. Voilà ce qu'il devait comprendre tout seul. Ce n'était pas si compliqué.

Voyant que je ne répondais pas, il a poursuivit :

– Ne vous inquitez pas. J'ai relu la lettre plusieurs fois. Et, dans le pire des cas, la reine n'en tiendra sûrement pas rigueur.

Il ne comprenais pas ma situation. Je ne pouvais pas refaire une erreur. La soirée de la veille avait été une catastrophe. Je m'étais trompée dans les présentations, j'avais abandonné son fils, et je ne lui avait parlé que quelque fois sans la duchesse. Je n'avais pas avancé du tout !

Moi qui voulait faire bonne impression auprès de la reine, c'était raté. Alors si, en plus de tout ça, je lui montrais une lettre médiocre, j'étais sûre de ne pas avoir une seule copie du sceau.

– Je ne peux pas me permettre de commettre une autre erreur. La façon qu'on a d'écrire peut en dire long sur nous et je ne veux pas passé pour une illettrée auprès de la reine ou de peu importe qui lira cette lettre. Je me suis déjà assez ridiculisée hier soir.

– Vous ne m'avez pas expliqué. Que s'est-il passé lors du bal ?

– Pour faire court... j'ai pas su prendre les opportunités.

– Comment ça ? Qu'est-ce que vous-

– C'est dur, d'accord ?!

Je ne voulais plus entendre parler de cette soirée horrible mais sa curiosité n'était pas du même avis. Il était comme ça : toujours à tout vouloir savoir.

– Jouer la comédie toute la soirée, c'est compliqué ! Vous n'étiez pas à ma place hier soir. La pression que j'ai eu, à ce moment là, était juste insoutenable, j'avais besoin d'une pause ! Vous ne savez pas ce que c'est de devoir toujours sourire et balancer des compliments à droite à gauche, juste pour qu'on ne raconte pas n'importe quoi sur vous.

Pendant un moment, il n'a rien dit. Nous restions là, dans ce bureau, à nous regardez dans le blanc des yeux.

Je ne sais pas pourquoi je lui ai crier tout ça, mais, au moins, il n'évoquerait plus le bal des frontières.

– En effet, je ne sais pas ce que c'est. Je n'ai pas fait face aux mêmes difficultés que vous. Parce que, tout les deux, nous ne faisons pas partis du même monde.

C'est vrai. J'avais oublié ce detail, aussi important soit il. J'étais dans un monde fictif. Tout les personnages avaient un rôle et ils ne pouvaient pas en sortir. Je me mettais la pression pour rien en pensant que je pouvais être mal vue chez les gens de la haute société.

Gabrielle : Choisie par le livreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant