mots à maux

XLXVI

l'autre jour au jardin des plantes
je n'ai pu m'empêcher de me dire
que j'aurais aimé que tu sois là
pour parcourir ces allées avec moi

cette folie me reprend parfois
peut-être même un peu trop souvent
juste avant de m'endormir seule
ou bien le matin en me réveillant

je pense à toi un peu trop souvent
de plus en plus avec l'approche
de la date fatidique que je ne pourrai
certainement jamais me sortir de la tête

je pense à toi lorsqu'on me dit
que c'est justement ça l'amour de jeunesse
on croyait que ça durerait toute la vie
mais ça dure plus longtemps comme souvenir

et pourtant moi je ne voulais pas ça
j'aurais voulu d'un amour si puissant
que la faucheuse aurait chialé à l'idée même
de devoir séparer nos deux âmes

au lieu de ça je hais l'été
à cause de toi
et je lis de la poésie en boucle
des vers qui me brisent l'intérieur

et je lamente d'être aussi
déspespérée
reviens autant de fois que tu le veux
je ne pourrai jamais te repousser

connard
je t'aime
je hais l'été
rendez-vous rue anne-frank