à la lueur des bougies de la pièce
j'ai relu les journaux intimes de mon adolescence
ceux que j'ai écrit à dix-sept ans
j'ai relu mitigée entre tendresse et peine
les aventures de cette petite fille si différentej'ai serré les dents quand elle relatait
les fois où elle se faisait vomir après manger
les fois où elle pleurait d'amours insensibles
les fois où elle souhaitait partir
et ce dans tous les sens du termej'ai souri face à ses petites joies infimes
dissimulées dans les éclats de colère de sa mère
et les manipulations de ses proches
et ses cris de désespoir l'encre taché de sel
j'ai souri à la lecture de ses rires si raresla mémoire me revient au fil de son écriture
et je sais ce qui suivra et je le crains
je ne pourrai pas la protéger cette petite de dix-sept ans
seulement regarder en fermant les paupières
pour masquer ses sanglots fracassantsheureusement qu'elle retournera dans ses pages
lorsque je soufflerai pour éteindre les bougies
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mots à maux
Poezjasi tu savais combien de larmes j'ai versé pour écrire ces putains de poèmes