Secret d'état

Chapitre 10

Jade,

Après avoir reconnu le même procédé de message transmis par un contact, je me suis murée dans le silence. Des dizaines de questions s'éparpillent dans ma tête. Pourquoi cette personne envoie des informations cryptées au Parrain de la Mafia ? Les pseudo-réponses données par cet homme sont donc en partie vraies. Alors, il a pris sous son aile mon jumeau. Ce qui me turlupine c'est l'arrivée de ce sms a cet instant T. Toutes ses actions ont été trop synchronisées avec la mort de son homme de main. La seconde chose qui me chiffonne, c'est le voyage au Mexique. A peine sauter dans ce véhicule que nous voila dans un jet privé, prêt à décoller. Dès que nos fesses se sont posées sur les sièges, les gaz ont été mis et nous avons pris notre envole vers la destination annoncée par l'inconnu. J'aimerais en savoir plus, mais lui poser les questions brutalement n'est pas la solution à mon problème, ou je devrais dire le nôtre. Le vol se déroule sans accroc, j'ai remarqué que nous avons effectué le voyage en basse altitude. Cette façon de se déplacer est faite dans le but d'éviter les radars des différents gouvernements. Avec l'armée nous faisons pareil lorsque nous devons nous rendre sur une zone à risque. Une nouvelle action m'a étonnée aussi, c'est l'atterrissage sur une petite piste de fortune à l'extérieur de la capitale. Car pour moi, nous aurions pu atterrir plus près de cette dernière. Comment j'ai sus que nous étions à Mexico, simplement par l'Ángel de la Independencia monument facilement reconnaissable.

Dès que l'hôtesse nous donne le signal et que la porte s'ouvre, mon « kidnappeur » s'avance devant moi, je le suis d'un pas traînant.

Je n'ai pas prévu de venir faire du tourisme ici.

Mes yeux se posent sur une file de gros véhicules noirs avec chauffeur nous attendent au pied de l'appareil, de nombreux gardes sont là. J'en compte une dizaine lourdement armées. Si je n'avais pas encore compris jusqu'à présent qui était le chef, avec ses représentations de force le doute n'est plus permis. Du coin de l'œil, j'aperçois des ombres bougent au loin, il y a en as certainement qu'il y en a encore dissimulé à la vision de simple civil. Pas pour moi, dans mon métier j'ai appris à me méfier des apparences. Sans rien dire, je le suis en direction de la première voiture. J'avoue que c'est presque jouissif de le voir grincer des dents à cause de mon mutisme.

Bien fait pour lui.

Un individu se tient à côté de cette dernière, d'un geste rapide, il nous ouvre la portière arrière afin de nous faciliter l'accès à nos places. Je le remercie d'un geste de la tête avant d'entrer à l'intérieur. Une fois installé sur la banquette arrière du véhicule, il s'assoit à l'avant, sur le siège passager. Sans plus attendre, nous nous mettons en route. Mon kidnappeur/sauveur à son regard est plongé dans son cellulaire, comme à Washington. Il ne prête aucune attention à ce qui se joue autour de lui. Rien ne le perturbe, nous pourrions écraser femme et enfant sur le trajet, je crois qu'il ne s'en rendrait pas compte. Pour ma part, je profite de ce voyage tout frais payé par la Mafia, pour découvrir la ville autrement qu'en passant par une base militaire. Car je me doute bien que je n'obtiendrai pas le droit de mettre les pieds en dehors de ma chambre.

Au bout d'une vingtaine de minutes, la voiture commence à ralentir. Elle passe devant une maisonnette où se trouvent des hommes armés. Ils doivent être présents pour assurer la sécurité du domaine. Cependant, je ne pense pas que les habitants de Mexico s'aventurent dans sa propriété sous peine de perdre la vie.

Nous empruntons un chemin, où je devrais dire la route. Quelque seconde plus tard, une villa magnifique nous fait face. Mes yeux s'écarquillent, je ne crois pas en avoir vu de si belle de ma vie. Une maison typique du pays, entretenue avec soin, les arbustes créent une allée qui nous emmène du jardin à l'entrée de la demeure. La couleur blanche de la façade, les tuiles orange, et le coucher de soleil doivent rendre cette propriété sublime.