Secret d'état

Chapitre 9

Chapitre 9

Jade,

Mes pieds se posent sur le sol de cailloux de l'extérieur du bâtiment, j'ai été littéralement tirée vers la sortie par cet individu. Maintenant que je suis dehors, je ressens enfin l'air frais de la nuit, celui-ci me procure des frissons. J'observe ce qui m'entoure, l'entrepôt se trouve dans mon dos, devant nous se tient un véhicule, moteur tournant, sans aucun conducteur au volant. Ce type a recu une aide extérieure, j'en suis certaine, c'est impossible que ses hommes aient laissé un SUV ici sans surveillance alors que personne ne savait combien de temps il allait passer dans cette salle avec son bras droit.

Bordel que c'est louche cette histoire.

Le bruit des sirènes se fait entendre au loin, je lève mes yeux et je remarque les gyrophares des véhicules de la police, s'approchant à grande vitesse vers nous. Mon regard se pose sur l'homme qui me précède, durant une fraction de seconde, je me demande si je ne devrais pas rester ici et les attendre, mais d'un autre côté, je sens que cet individu à des réponses à mes nombreuses questions. Le choix est cornélien, repartir vivre avec mon monstre de père ou suivre le parrain de la mafia dans un lieu encore inconnu. La peste ou le choléras. Dans un soupir de résignation, je sais que mon choix est fait. Merde, j'aurais tellement aimé ne pas être amenée dans cette folie.

J'ai l'impression d'être née pour ne pas avoir une existence calme, cette dernière est toujours faite de hauts et de bas depuis toujours. Tout d'abord, j'ai eu une relation destructrice avec mon père. De plus, j'ai cherché à fuir ma ville, mon logement, le jour de ma majorité. C'est à ce moment-là de ma vie que j'ai décidé sur un coup de tête de m'engager dans l'armée. Certes ce dernier point a été la meilleure idée que je n'ai jamais eue. Cependant, durant cette période j'ai aussi perdu le contact avec Tucker, mon jumeau à cette époque. Il a décidé de fuir avant moi, j'aurais aier qu'il me prévienne que j'ai un plan B. Hélas, ce n'as pas été le cas, j'ai dû faire mes propres choix seule. J'ai eu peur, j'ai douté, mais grâce à mon enseignement militaire j'ai pu remonter la pente. Les premiers mois, même les premières années, ont été une épreuve, jamais nous avions été séparés depuis notre naissance. Grâce à la promesse faite par Charly, mon chef instructeur, celle d'essayer detrouver par tous les moyens possibles en sa possession. En tant qu'ancien officier à la retraite, il s'est reconverti en instructeur pour les forces spéciales. Cet homme a le bras long. J'ai pu me concentrer sur ma formation sans trop y penser.

— Tu sais où est mon frère ? Le questionné-je une fois que nous sommes installés dans la voiture, garée en dehors du bâtiment.

La mafia semble avoir un coup d'avance sur les forces de police de la ville, voire même du pays. Ils ont plus d'une corde à son arc.

Depuis notre arrivée dans cet abattoir, c'est simple, il efface ses traces à chacune de ses actions. Il a tué de sang froid son homme de main. Ses gars sont fidèles au modèle de l'organisation mafieuse, car ils ne discutent pas des ordres, ils ont aussi des armes de poing. Leur tactique est presque militaire, comme s'ils avaient passé de nombreuses heures à s'entraîner. Leurs véhicules passe-partout, ils ont des bâtiments à leurs dispositions partout en ville. Et je suppose que l'explosion entendue auparavant était une bombe qui a détruit leur planque compromise. Tous ses détails me mettent la puce à l'oreille.

— Possible, grogne-t-il

— J'aimerais le voir, lui demandé-je, sans préambule.

Je pense qu'il ne faut pas jouer avec lui, être franche. Je ne connais pas sa façon de faire, mais s'il a choisi de se cacher derrière une autre personne ce n'est pas pour rien.

— Impossible pour le moment.

— Que se passe-t-il ?

— Je ne peux rien dire.