Chapitre 8

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Jade

Je suis le chef dans le dédale des couloirs, tout se ressemble. Je ne saurais dire où je me situe dans ces murs, le peu de lumières, ne m'aide pas à me repérer dans l'espace. Nous ne sommes éclairées que par les veilleuses des issus de secours. Je remarque quand même dans certaines cellules, si je peux les appeler ainsi, qu'il y a des crochets de boucher. Cet entrepôt doit sans doute être un ancien abattoir. Je pensais aisément qu'il doit disposer d'un accès aux axes rapides et à la ville. L'endroit parfait pour se cacher en soi.

L'individu s'arrête devant une porte en ferraille, qu'il pousse sans un bruit avant de m'inviter sans un mot à pénétrer à l'intérieur. Obéissant aux consignes silencieuses données, je pénètre dans la pièce où il se trouve juste une unique chaise d'école faite en métal et en bois. Je m'installe confortablement dessus et attend sagement que ce type joue son rôle de grand patron.

— Savez-vous qui nous sommes ? me questionne l'homme en me regardant dans les yeux.

— Non, mais concrètement je m'en fous, répliqué-je

— Téméraire Mademoiselle Jackson.... Ou suicidaire je ne saurais dire...

Mes yeux survolent la pièce d'ennui, je remarque que cette dernière est éclairée comme dans les mauvais films de série B, avec une seule et unique ampoule au plafond. Celui que je prends pour le manitou, continue son cirque autour de moi. Il est nerveux, il n'a sans doute pas l'habitude de se frotter à ses otages. C'est généralement le boulot des hommes de main.

Putain ça risque d'être long ...

Je laisse échapper un soupir de frustration. Je crois que j'étais presque mieux traitée avec mon père.

— Savez-vous dans quoi trempe votre cher papa ? reprend-il

— Sûrement dans des affaires louches... Sinon je ne comprends pas ce que je fais avec vous. Dans cette charmante pièce, ironisé-je.

— Ah ... la grande gueule des soldats américains. Vous étiez comme ça aussi en Iran ? En Afrique ?

— Je n'y ai jamais mis les pieds., annoncé-je en gardant mon calme.

Une alerte se fait en moi. Je dois rester stoïque à cette question, car ses informations sont censées être classées secret défense. Ce type n'aurait pas dû avoir accès à une seule ligne de mon dossier militaire.

— Faux, continue-t-il heureux de sa découverte. Votre dossier militaire est exemplaire Mademoiselle Jackson. Pourtant vous vous êtes fait avoir comme une bleue par votre propre pays...

— L'homme n'est pas parfait, que voulez-vous... déclaré-je soucieuse de garder mon air nonchalant.

Je sens qu'il n'aime pas réellement ma façon d'accepter ses dires. Ce petit jeu m'amuse bien, finalement.

— Savez-vous que votre père nous a payé pour vous tuer il y a de cela six ans maintenant... Savez-vous où se trouve votre cher frère Tucker ? Et votre ancienne gouvernante ? Qu'imaginez-vous au juste de ce qui s'est passé durant votre absence ? Moi je sais que l'attaque dont vous avez été victime ...

— STOP, crie une voix masculine dans mon dos. Tu n'as rien à signaler à notre invitée. Sors de là immédiatement.

Un silence glacial se fait, je n'ose pas jeter un coup d'œil derrière moi. Je comprends rapidement que la situation vient d'évoluer. Au bout de longues secondes, je glisse mon regard dans celui de l'homme devant moi. Il est transi de peur.

—Vous n'êtes pas le chef ? l'interrogé-je.

Il secoue négativement la tête. Je me demande qui tire les manettes de cette organisation. Les mouvements de pas dans mon dos indiquent clairement que celui qui vient d'aboyer les ordres sort de la pièce. L'homme que je prenais pour le chef, prend le même chemin, non sans m'avoir craché à la figure. Littéralement.

Secret d'étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant