Noyade mortelle : L'enquête du lycée

7

Samedi, 12 h 43

Me voici en lendemain de soirée, putin de merde pour quoi j'ai autant bu.

Je me redresse en position assise sur mon lit, mets mes lunettes sur mon nez, sinon je ne vois rien, et prends alors mon téléphone pour regarder les news de cette matinée.

Je scroll sans réfléchir, mes pensées sont complètement ailleurs, je me refais la soirée de la veille dans la tête.

De quoi parlait notre père hier au bar ? Je sais déjà que c'est à peine perdu de demander à mon paternel, il ne me dit jamais rien sur tout ce qui s'approche de près ou de loin de ses affaires de business, sous prétexte que le beau monde de Monaco n'est peut-être pas si beau que ça...

Mmm, pas hâte d'être majeure...

En parlant de la soirée d'hier, je viens de me remémorer le semblant de discution avec Fred.

Oh putin, j'ai vrm dit une dinguerie enfaite, oh ta gueule il etait peut etre bouré aussi..

Mes joues prirent des teintes à ce souvenir. 

Non non non, ce n'est pas le moment, ta gueule.

Après ce petit moment d'agarement, je vais voir si y a quelque chose à manger dans la cuisine avant de remonter dans ma chambre faire mes devoirs.

Quelques heures plus tard,

Ça toque à ma porte. Je lache une simple onomatopée invitant la personne à rentrer sans pour autant lever le regard de mon ordinateur.

– Salut princesse, on bouge au Hideaway.

– EHH, mais t'es malade ou quoi, Fred, qui te laisse rentrer même ? Criais-je complètement ahurie par la situation.

Il s'est adossée sur l'encadrement de la porte, avec son gros sweat à capuche noir et son jogging assorti, et une casquette, comme un star qui voulait passer inaperçu.

— Oalalala, arrête d'en faire tout un drame, ce n'est pas comme si t'étais à poil, même si ça ne me déplairait pas, dit-il d'un sourir des plus pervers.

– Sors tout de suite de cette chambre, je vais me changer, attends-moi en bas, dégage.

- Je pas dans la chambre jsuis sur la porte, c'est comme dehors. Il répond d'un ton des plus iniques.

Je le foudroie du regard, que de regards ne croient pas autre chose, et puis il soupire de tristesse avant de sortir et fermer la porte derrière lui.

Bordel de merde.

Je me change donc rapidement pour une tenue des plus décontractées, un jean et un sweat, jarrange rapidement les boucles de mes cheveux et dessens au plus vite pour ne pas faire attendre notre cher invité. Il s'est invité tout seul, mais ce n'est qu'un détail, après, ce n'est pas comme s'il ne pouvait pas me prévenir par message.

Durant le trajet, dans sa caisse, personne n'ose parler : je fais donc semblant de scroller sur mon cellulaire pour éviter le blanc, genant. En regardant les rues étroites de la principauté par la vitre, je me rends compte qu'on ne prend pas la route du Hideaway ;

-On va ou la? Prononçais pour mettre fin à ce silence.

– Chez ta mère. Repond-il d'un ton très sérieux.

— Haha, t'es trop drôle, toi. Retorquais-je d'un ton coulant d'ironie.

– Juste que moi et Jack on a pris une décision, c'est rare, je sais, mais on a décidé d'ajouter deux personnes à notre lecture collective, deux filles pour être plus précis. Je me suis dit que tu te sentais un peu seul entre toute cette testosterone.

Je m'ettoufais avec ma salive due à cette nouvelle. Je clignai des yeux, espérant que ce que j'avais entendu n'était qu'un mauvais rêve, mais le regard de Fred confirmait tout.

Je le fixai, incrédule.

– Mais tu as fumé quelle substance, et cette décision a été faite quand, pourquoi ? Pourquoi n'ai-je pas eu mes mots à dire ? Bonbardais-je Fred de question.

— Doucement, Trésor, c'est quoi ces questions inutiles, demande-moi au moins, c'est qui ? Dit-il d'un ton las.

Je ne dis rien le temps de quelques secondes pour éviter de parler sous la colère, et je détourne mon regard de la vitre en les regardant au volant, attendant qu'ils me révèlent leur identité.

En détournant le regard rapidement, nos iris se croisent ;

— Bon, c'est Myler et Fina. M'avoue-t-il avec des yeux doux. Ce n'est pas si grave non ?

À peine ai-je le temps de donner mon avis, qu'il freine brusquement au bout de la rue, pour laisser les deux filles monter à l'arrière.

Fils de pute, il a fait exprès de me l'avouer à une minute de l'arrivée.

Dès que les filles montent, il détourne rapidement le regard vers elles pour les saluer, puis me regarde d'un sourire des plus mesquins possibles.

Je vais l'enculer un jour, et pas de la manière qu'on imagine.

Au Hideaway,

— Eh bah, il était temps, crie enfin Jack en se retournant vers nous, oups, elle est donc déjà mise au courant...

Les regards coupables de Fred et Jack ne faisaient qu'attiser ma frustration, mais la boîte posée au centre de la table attirait déjà mon attention.

– Oui, Fred a eu la fabuleuse idée de me prévenir que des personnes ont été outrées à ce plan. Non pas que je n'aime pas les filles, bien au contraire, juste que Evannah ne voulait peut-être pas que ça se passe ainsi. Retorquai-je en soupirant. Finalement, je laissai échapper un soupir et fis un signe vers la boîte. Autant le lire maintenant. Ensemble. Puisqu'on est tous impliqués, non ?

Ils aquesserent tout, se servirent dans le frigo et anjamberent le canapé afin de s'y installer.

– On l'ouvre pour de bon, ce carnet ?