Je reste immobile devant le bâtiment, peu motivée. Je viens de déménager à Tokyo avec mes parents. Tout ça parce qu'ils ont été mutés. Est-ce que l'on m'a demandé mon avis ? Non. Si j'avais pu, je serais restée vivre chez mes grand-parents. Je n'aurais pas eu à quitter mes amis. Et surtout, ça aurait été plus facile avec mon petit ami. Sans rire, comment je suis censé avoir une relation avec quelqu'un qui habite à à plusieurs kilomètres d'ici ? Heureusement, il m'a dit être prêt à m'attendre, le temps que je termine le lycée. Et après, je demanderais à intégrer une fac dans ma ville natale. Donc, il nous suffit de survivre deux ans l'un loin de l'autre. Et je suis sûre qu'on y arrivera. On aura juste à faire des appels en visio de temps à autre. Et puis, ne dit-on pas que l'amour surmonte tout les obstacles ? Pendant que je suis perdue dans mes pensées, quelqu'un me bouscule. Pas un désolé, rien. Mais quel enfoiré ! Je m'avance lentement, ne voulant pas vraiment entrer dans ce lycée. Pourtant je n'ai pas vraiment le choix. J'essaie de relativiser : ce ne sera que deux ans. Je m'approche du grand panneau sur lequel sont inscrit les noms et classes. Autour de moi, c'est l'effervescence. Les autres se connaissent déjà, puisqu'ils ont passé leur classe de seconde ensemble : certains se lamentent de ne pas être avec leurs amis, d'autres célèbres leur joie d'être réuni. Pour moi, quelque soit la classe, ce sera du pareil au même. Après tout, je ne connais personne ici. Je me dirige vers ma classe, anxieuse. Je n'aime pas trop être seule et en même temps, je n'ose pas m'adresser aux autres. Tu parles d'un paradoxe... La boule au ventre, je m'installe à la place qui m'a été attribuée. Je regarde autour de moi, de plus en plus mal. C'est si différent de chez moi... Ici, les classes sont mixtes. Est-ce parce que Tokyo est une grande ville que les choses évoluent si vite ? Dans mon lycée, c'était des classes séparées. Et bien que j'ai déjà parlé à des garçons, mon petit ami par exemple, je n'en suis pas moins gênée par cette proximité. Mais ce n'est pas le moment d'être prude ! Je sors calmement mes affaires, tandis que d'autres élèves entrent peu à peu dans la salle. Je cherche inconsciemment des visages connus, avant de me rendre compte de me stupidité. Évidemment que je ne connais personne... Je m'attendais à quoi ? Quelqu'un s'assoit à côté de moi. C'est peut-être ma chance ? J'essaie de la saluer, avec un petit sourire. Elle me dévisage, puis détourne le regard et décale légèrement sa chaise. OK... Je suis si nulle que ça pour établir un contact avec une autre personne ? Ou est-ce que ce sont les autres qui sont terriblement distant avec moi ? Je passe la matinée à échafauder des plans pour réussir à parler à ma voisine de table. Mais c'est peine perdue... Waouh... C'est un peu déprimant. L'heure du repas arrive rapidement. Je mange seule sur ma table. J'ai ramené un bento, sans savoir qu'il y avait une cantine. À quel point la vie en ville est différente de la mienne ? Je termine mon repas puis traîne sur mon téléphone. Je remarque alors que mon petit copain a posté des photos de son lycée. Celui où j'aurais dû me trouver... Je lui envoie un message, un peu désespérée :
« - Tu me manques »
Il le lit. Écrit. Je ne rate pas une seule des étapes. Finalement, je reçois :
« - Toi aussi, tu me manques... Comment ça se passe, ta nouvelle vie ? Tu arrives à t'adapter ? »
J'en ai les larmes aux yeux. J'ai envie de lui dire que rien ne va. Que je veux retourner auprès de lui. Mais ça l'inquiéterait. Alors je lui mens. Je lui raconte ma matinée, omettant des détails, comme le fait que je n'ai personne avec qui manger. Il m'envoie une photo. Il est avec ma meilleure amie et d'autres personnes que je connais. À vrai dire, on se connais tous. Mon cœur se serre. Je détache mes yeux du téléphone tandis que le cours commence.
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Are you mine ? - Baji x reader
FanfictionTokyo. Je ne voulais pas venir ici. J'ai passé mon enfance dans la campagne japonaise, grandissant avec mes amis et ma famille. Me voilà maintenant loin de tout, dans cette immense ville bruyante. Deux ans. Je n'y resterais que deux ans. Après quoi...