Je me balance d'un pied sur l'autre, sans bien savoir quoi faire. Je suis venue devant chez Baji, sur un coup de tête. Mais maintenant, je ne sais pas trop quoi faire. Alors que je me résigne à faire demi tour, je me retrouve nez à nez avec sa mère. Gênée, je bredouille :
« - Oh... ! Euh... ! Bonsoir ! Je suis une camarade de classe de Baji et... Il n'est pas venu aujourd'hui alors je suis venue lui apporter ses cours mais... Eh bien... J'ai pas osé déranger... »
Le femme me sourit. C'est fou comme elle ressemble à son fils ! Elle annonce alors :
« - C'est gentil de ta part, mais Keisuke est à l'hôpital en ce moment. Donc pour aujourd'hui, ce sera difficile de le voir. Mais on pourra y aller ensemble ce week-end, si tu veux ? Je suis sûre que ça lui fera plaisir. »
Je reste muette un moment avant de demander, confuse :
« - Il est à l'hôpital ?
- Oui, c'est ça. Cet abruti est tombé à moto. Enfin, c'est ce qu'il m'a dit mais bon. Comment savoir si c'est vrai ou non ? Il est tellement casse cou.
- Euh... Je pense que l'on s'est mal comprise. Vous devez sûrement parler de son frère. C'est vrai que l'appeler par son nom de famille, ça prête à confusion... Je vous parle de votre fils qui a des lunettes. »
Elle me fixe puis hausse un sourcils :
« - Depuis quand Keisuke a un frère ?
- Attendez, il a pas un frère jumeau ?
- ... »
On semble aussi perdue l'une que l'autre. Cette soirée promet d'être longue.
***
« - Keisuke ! Je suis venue te tenir un peu compagnie !
- Oh, salut m'man. T'as pris mes jeux vidéos, pour que j'arrête de m'emmerder ?
- Non, tu es en privé !
- Quoi ?!
- Pendant une semaine !
- DE QUOI ?! Mais pourquoi ?!
- Ça, c'est mon invité surprise qui va te l'expliquer ! »
C'est le signal. Je rentre dans la chambre d'hôpital, ne sachant pas trop où me mettre. Baji me regarde avec de grands yeux tandis que sa mère lui offre un sourire carnassier :
« - Je pense que tu as pas mal de chose à lui dire, fils. Tiens, tant que j'y pense, n'oublie pas de dire à ton FRERE qu'il est aussi privé de téléphone pour la journée. »
Elle sort de la chambre, le portable de son fils à la main, visiblement ravie. Je le suis moins. Je reste debout, face au lit, gênée comme pas permis. Baji soupire :
« - Y une chaise pliable derrière le lit. Tu peux la prendre si tu veux. »
Je me contente de hocher la tête, cherche le recoin le plus éloigner de lui et m'installe. Je n'ose pas le regarder, lui me fixe avec intensité. Il finit par soupirer :
« - T'es au courant depuis quand ?
- Quelques jours. Depuis le jour où t'es pas venu en cours pour être précise.
- Je vois. »
Un lourd silence plombe l'ambiance. Je ne sais pas quoi dire. Puis soudain, je finis par lâcher :
« - Pourquoi ? »
Il me regarde et hausse un sourcils :
« - Pourquoi quoi ?
- Joue pas au plus con. Pourquoi tu m'as rien dit ? »
Il hausse les épaules :
« - Je sais pas. Ça m'a parut plus simple de mentir. J'ai pas vraiment réfléchis.
- Tu réfléchis jamais. »
Je lui souris, du moins, j'essaie. C'est difficile dans la situation actuelle. J'ai l'impression que tout est faux. Il me demande :
« - Tu m'en veux ?
- Un peu. Ouais. Je sais pas. C'est assez confus dans ma tête. Ça m'a un peu secouée. Je sais plus trop ce qui est vrai ou pas maintenant.
- Comme quoi ?
- Notre amitié, par exemple. »
Il détourne le regard et murmure :
« - Ouais, ça c'est vrai. »
Je me contente de hocher silencieusement la tête. Sans que je ne sache pourquoi, ça me rassure. J'enchaîne :
« - Tu t'habilles vraiment en intello pour avoir de meilleures notes ?
- Ouais.
- C'est pas la meilleure idée que t'es eu.
- C'est pas la pire non plus. »
Je hoche à nouveau la tête.
« - Quel parti du Baji que je connais est un mensonge ?
- À part quand je t'ai dit que j'avais un frère, tout est vrai.
- Vraiment ?
- Vraiment. »
Je soupire :
« - Je devais avoir l'air ridicule...
- Hum ? Pourquoi ?
- Je t'ai parlé, à toi, des problèmes que j'avais avec toi... J'me sens minable.
- T'as pas à te sentir comme ça. Le plus minable des deux, c'est certainement moi. D'ailleurs, Chifuyu a pas arrêté de m'emmerder avec cette histoire.
- Sérieux ?
- T'imagines pas à quel point il peut être insupportable ! »
Je pouffe, imaginant la scène. Ça devait être assez drôle. J'entends du bruit à la porte. Surprise, je me tourne vers mon ami :
« - T'attendais quelqu'un ?
- Hum... Non mais je pense que mes potes sont venus me voir.
- Oh ! J'vais te laisser dans ce cas là. Ah ! C'est vrai ! Tiens ! »
Je lui tends un sac. Il le prend, haussant un sourcil :
« - Qu'est-ce que c'est ?
- Les jeux vidéos que t'as demandé à ta mère. Elle plaisantait sur le fait que tu ne les aurais pas.
- Oh ! Cool ! Et mon tel ?
- Ah ! Ça, je peux rien pour toi ! »
Il grimace. Je me tourne vers la porte pour sortir et tombe nez à nez avec un géant, dont le crâne porte un tatouage de dragon noir. Je recule d'un pas et jette un regard apeuré à Baji :
« - Qu'est-ce que... ? »
Mon camarade ne semble pas plus surpris que ça, puisqu'il salut joyeusement le géant :
« - Salut Draken ! Comment ça va ? »
Quoi ?! Ils se connaissent ?! Le grand s'avance vers mon ami et le salut à son tour. Surprise, je recule lentement vers la porte, avant d'être bloqué par quelqu'un. Un gars qui est un poil plus petit que moi, avec de long cheveux blond. Il sourit :
« - Fait attention, regarde où tu marches. »
Je le reconnais, lui aussi. C'est les deux gars de la dernière fois. Je sens mon ventre se tordre sous la peur, les souvenirs de cette nuit là remontant dans mon esprit. Le plus petit demande avec un sourire en coin :
« - Hey Baji ! C'est qui ? Ta p'tite amie ? »
Baji devient rayonnant en le voyant et répond joyeusement :
« - Mickey ! Ça fait un bail ! Et non, c'est juste une camarade de classe ! »
Je profite de ce moment de retrouvaille pour faire un petit signe de main à mon ami avant de m'éclipser. Pourquoi Baji se retrouve à discuter avec ces gars terrifiants ? Enfin, d'un autre côté, j'avais peur de lui au départ... Je rentre chez moi, priant pour ne plus jamais me retrouver dans cette situation gênante.
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Are you mine ? - Baji x reader
FanfictionTokyo. Je ne voulais pas venir ici. J'ai passé mon enfance dans la campagne japonaise, grandissant avec mes amis et ma famille. Me voilà maintenant loin de tout, dans cette immense ville bruyante. Deux ans. Je n'y resterais que deux ans. Après quoi...