Je lance l'appelle, le cœur battant. Il répond quasiment de suite, ce qui me remplie de joie à l'idée qu'il attendait mon appel :
« - Salut mon cœur ! Comment tu vas ? »
Entendre sa voix me fait vibrer. Je souris et réponds :
« - Ça va, et toi ?
- Tu me manques... »
Mon cœur sort de ma cage thoracique. Le souffle coupé pendant un moment, je trouve à peine la force de murmurer :
« - Toi aussi, tu me manques...
- Tu peux pas essayer de négocier avec tes parents pour venir pendant les vacances ? »
Je me retiens de soupirer. C'est au moins la vingtième fois qu'il me demande ça. Et j'ai déjà demandé plusieurs fois à mes parents. Ils sont tellement sur les nerfs qu'à ce stade là, je risque de me prendre une beigne si je leur en reparle. J'essaie de lui expliquer qu'ils ont déjà dit non mais il n'en démord pas. Pour lui, je devrais réessayer à nouveau. Je lui promets de leur en parler, si je vois que l'ambiance s'y prête. Mais je sais déjà qu'il n'y aura jamais de bon moment. De toute façon, dès que ça me concerne, ce n'est jamais le bon moment. Enfin, sauf quand c'est pour me faire des reproches. Là, ils ont toujours du temps à revendre. Mon petit ami me raconte alors comment se passe ses cours. Je ne lui parle pas de Baji. Je sais qu'il risque d'être jaloux et ce n'est pas ce que je veux. Je lui parle pendant une bonne heure. Puis vient le moment où on a plus rien à se dire. Alors on reste comme ça, l'un à côté de l'autre sans vraiment l'être, écoutant la respiration de l'autre à travers le téléphone, cherchant à sentir une chaleur humaine à travers ce silence qui n'est en rien pesant. Finalement, mes parents m'appellent pour que je vienne manger. À contre cœur, je raccroche. Je les rejoins, m'installe à table et les regarde. J'ai envie de leur demander si je peux rentrer pour les vacances... Mais au moment où je m'apprête à leur en parler, mon père commence à se plaindre de son travail. Quel timing de merde...
***
C'est toujours tendu entre Baji et moi. On ne se parle plus, bien qu'on soit à côté. Les travaux en binôme sont ma bête noire, parce que Baji ne m'adresse que peu la parole. Je ne sais pas trop comment faire pour arranger les choses. Peut-être lui offrir quelque chose ? Mais quoi... Je n'ai aucune idée de ce qu'il aime... Peut-être une boisson ? J'ai vu qu'il prenait toujours la même, à la cafétéria. Au moment de la pause, je me lève et sors rapidement de la salle. J'achète la boisson et inspire profondément. C'est à moi de faire le premier pas et de présenter mes excuses, bien qu'il soit aussi en tort, d'une certaine manière. Je m'approche de son bureau. Il n'est pas là. Peut-être que je devrais l'attendre ? C'est alors qu'un professeur arrive et m'interpelle :
« - Mademoiselle ? Veuillez me suivre. »
Mais ? J'ai rien fait encore... J'abandonne la boisson sur la table et suit le professeur. Il commence à me dire qu'il y a un problème dans mon dossier. Apparemment, un des documents fournit lors de mon inscription aurait atteint sa date d'expiration. Je retiens un soupir :
« - Mes parents ne sont pas à la maison en ce moment, donc je ne vais pas pouvoir régler le problème de suite. Mais dès qu'ils rentrent, je leur ferais part du problème. »
Le professeur continue de me parler. Au final, une heure s'est écoulée. La sonnerie retentit tandis que le professeur affiche une mine surprise. Il m'annonce qu'il s'occupera de ma justification d'absence au cours et que je ferais mieux de rapidement récupérer mes affaires, avant que le professeur ne ferme la porte de la salle. Je me contente de hocher la tête et fonce vers ma salle. Mais tout les élèves sortent de leur classe, si bien que ma progression devient difficile. Finalement, lorsque j'arrive, la salle est fermée à clef. C'est pas vrai ! Il faut que je retrouve le professeur, maintenant... Je retourne en salle des professeur. Mais personne ne sais où il se trouve. Je suis coincée... Je descends lentement au rez-de-chaussée, dépitée. Je ne récupérerais mes affaires que demain... Il faudra que j'arrive à l'ouverture de la salle, pour être sûre de ne pas me faire voler. Alors que j'arrive à la grille, je remarque qu'il reste encore un élève, qui attend je ne sais quoi. Puis je reconnais sa silhouette. Un peu surprise, je le salue :
« - Salut Chifuyu !
- Yo ! Ça faisait longtemps ! »
Je ne peux que hocher la tête. C'est vrai que depuis la dispute avec Baji, on ne se croise plus trop. Il me tend soudainement quelque chose. J'ouvre de grands yeux en constatant qu'il s'agit de mon sac :
« - Mais... Comment... ? On est pas dans la même classe, alors comment tu... ?
- C'est Baji qui m'a demandé de te le donner.
- Baji ? »
Il me sourit, tandis que je reste muette un instant. Puis il secoue mon sac :
« - Bon, tu le prends ?
- De... ? Ah ! Oui, oui ! Pardon ! »
Je l'attrape. Chifuyu tourne les talons pour partir. Je l'interpelle :
« - Tu pourras remercier Baji ?
- Fais le toi même. Je suis pas un pigeon voyageur. »
Il me le dit avec un petit sourire moqueur. Je le regarde partir, sans savoir quoi ajouter. Finalement, je pars vers ma maison en proie au doute. Est-ce que Baji m'en veut vraiment ?
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Are you mine ? - Baji x reader
FanfictionTokyo. Je ne voulais pas venir ici. J'ai passé mon enfance dans la campagne japonaise, grandissant avec mes amis et ma famille. Me voilà maintenant loin de tout, dans cette immense ville bruyante. Deux ans. Je n'y resterais que deux ans. Après quoi...