J'inspire longuement, des poches froides contre les yeux espérant qu'ils dégonflent. Hors de question d'aller au lycée dans cet état. Je cache du mieux que je peux mes cernes et prie pour que mes yeux perdent leur couleur rouge le temps du trajet. Mes parents ne sont pas là, donc je ne risque pas de devoir répondre à leurs questions. Le trajet passe trop rapidement à mon goût, puisque je suis déjà devant le lycée. Il faut que je prenne sur moi. Kanna me salut et, à mon plus grand soulagement, ne pose pas de question. On passe donc la journée ensemble. Je vois bien qu'elle essaie de me remonter le moral, même si elle n'a aucune idée de pourquoi je me sens mal.
***
Je n'ai jamais été aussi contente d'être en week-end. Je vais avoir deux jours pour me reprendre en main. Je ne peux plus me permettre d'avoir les larmes aux yeux en voyant le brun. Je dois absolument m'en remettre. C'est la première fois que je me sens comme ça. J'ai mieux vécu ma rupture que ce râteau... Alors que j'étais censé passer ma journée à penser à autre chose, je finis par me retrouver devant mon ordi, à mater des séries romantiques. Je chiale toutes les cinq minutes, peut-être parce que je choisi à chaque fois celles qui se finissent mal.
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Le son de quelqu'un toquant à la porte me fait sursauter. Je me suis endormie devant ma série. Qui peut bien venir chez moi ? Encore plus à cette heure-ci ? Euh... Il est quelle heure ? Je jette un œil à mon ordinateur. 18 heures 30. C'est bien ce que je disais ! Personne ne vient à cette heure-ci ! Et mes parents sont censés rentrer super tard, donc ce n'est pas eux. La personne toque à nouveau. Hors de question d'aller ouvrir. Si je fais la morte, l'individu s'en ira forcément. Sauf qu'à ce moment là, mon téléphone se met à sonner. En panique, je me jette vers lui pour l'éteindre. Mon plaid s'enroule dans mes jambes et, dans un vol plané digne des meilleurs films d'action, je me fracasse au sol. J'ai mal, je me sens humiliée, mon téléphone fait un bruit du démon et la personne toque de plus belle contre la porte. Je pense qu'on peut pas faire pire comme situation. Je me redresse, me libère distraitement les jambes puis vais à la porte. Avec le boucan que je viens de faire, même mes voisins d'en face sont au courant que je suis chez moi, pas la peine de faire semblant d'être absente. Lorsque j'ouvre la porte, je me retrouve fasse à Baji. Moi qui pensais que ça ne pouvait pas être pire... Je suis habillée en mode cool, les cheveux en vrac, les yeux bouffis et si le sort s'y met, peut-être bien que j'ai de la bave au coin des lèvres. Autrement dit, je ne suis pas sur mon 31. C'est même le contraire. Mais le brun ne fait pas de commentaire. Il demande juste :
« - Tu vas bien ? »
Si j'étais honnête, ma réponse serait approximativement un ''NON''. Et si j'étais parfaitement honnête, je rajouterais que c'est le pire jour de ma vie et que j'ai envie d'aller creuser un trou dans le jardin pour m'y enterrer. Sauf que je n'ai pas de jardin, ni de pelle, ni la force nécessaire pour faire un trou. Ça fait beaucoup de paramètre hasardeux. Je me contente de répondre :
« - Ouais et toi ? »
Objectivement, ça aurait pu être une bonne réponse, si il n'avait pas ajouté :
« - T'es sûre ? J'ai entendu des bruits bizarres avant que tu ne m'ouvres. »
Un rire gêné s'échappe de mes lèvres tandis que j'essaie de rattraper le coup.
« - Ah ah... Vraiment ? Pourtant, il s'est rien passé. »
Il ne semble pas du tout convaincu. Je me rend compte que je suis pied nu. Bof, de toute façon, je suis plus à ça près. Je demande :
« - Tu as besoin de quelque chose ?
- Pardon ?
- Pourquoi t'es là ? On a pas de devoir à rendre pourtant. »
Ouais, j'avoue, c'est un peu mesquin. Mais la seule fois où il est venu de lui même, c'était pour venir chercher un devoir. Baji secoue négativement la tête, pas gêné pour un sou. Je suis même pas sûre qu'il ait compris que c'était un reproche, bien que j'ai eu l'impression d'utiliser un ton assez sec. Il répond :
« - Je suis venu te parler. »
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Are you mine ? - Baji x reader
FanfictionTokyo. Je ne voulais pas venir ici. J'ai passé mon enfance dans la campagne japonaise, grandissant avec mes amis et ma famille. Me voilà maintenant loin de tout, dans cette immense ville bruyante. Deux ans. Je n'y resterais que deux ans. Après quoi...