Trahison et Révélations

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Ice

Je la regarde sans vraiment comprendre ce qu'elle insinue, son regard à elle reste porté sur le plafond, une larme roulant sur sa joue...

- Adriana, je peux t'aider, lui dis-je,

- Personne ne le peut, Ice.

- Je suis un Hell's Snakes, petite sirène. Je peux tout faire.

- Et lui, c'est un traître, c'est déjà un miracle qu'il ne m'ait pas encore trouvé.

- Comment ça ?

- À ton avis, comment ont-ils fait pour m'enlever ?

- Je n'en sais rien, tu as parlé de Livia tout à l'heure.

Je vois son visage se tourner vers le mien et quand je la regarde, je sais que je suis à deux doigts de crevé.

- Ne prononce plus jamais ce prénom quand tu t'adresses à moi.

- C'est une menace, princesse.

- Juste un conseil d'ami, et ne m'appelle pas non plus princesse, c'est comme ça qu'il m'appelle.

- Je n'ai aucune envie d'être ton ami, mais je vais peut-être reconsidérer le truc. Parce qu'en plus d'être violente, tu es chiante. Lui dis-je avec un sourire. Allez raconte, tu verras quand t'auras partagé ton fardeau, tu te sentiras un peu plus soulagée.

- Tu seras autant en danger que moi après ça, et ce n'est pas ce que je veux. Je suis parti pour te protéger aussi.

Ok, là ça commence à m'énerver sévère. Être en danger n'est pas un problème pour moi, je ne le suis déjà rien qu'en étant un Hell's, mais le fait de savoir qu'elle l'est, ça je ne le supporte pas.

- Parle Adriana, et fait le vite parce que je peux te jurer que c'est ton oncle que je vais aller voir, et si lui ne m'apporte pas de réponse, je vais cramer tout son club et là au moins, je serai sûr que tu ne risqueras plus rien et qu'on pourra faire des galipettes sereinement.

Ouais, bon. Je ne sais pas avoir de discussion sérieuse, c'est une chose qui me file des morpions, ou de l'urticaire selon l'image que vous préférez avoir de moi. Mais au moins, j'ai su lui tirer un petit rire, c'est déjà ça.

- Angel, m'a toujours détesté, j'ai toujours été là préférée de mon oncle, il le soupçonne d'avoir tué nos parents. Il se sert de moi pour se venger, enfin, je ramasse surtout. Il a appris par Livia ce qu'il s'est passé entre nous, cette catin a toujours rêvé de se taper mon frère, apparemment, ils ont trouvé un terrain d'entente.

- Quel rapport avec les Whites ? Parce que ce sont eux qui t'ont enlevé.

- Angel, s'est allié aux Whites, il trahit ses frères, sa famille. Il n'a aucune morale. Les flammes de l'enfer dance dans ses yeux. Je ne sortais plus, j'avais besoin d'oublier la nuit qu'on avait passée ensemble, elle me hantait chaque nuit et je ne voulais plus y penser. Après une énième violente dispute avec mon frère, j'ai appelé Livia au dernier moment pour qu'on aille à cette soirée. C'est elle qui a prévenu Angel. Il s'est pointé avec les Whites, c'est lui qui m'a porté jusqu'à leur camionnette Ice.

Je me lève et je tourne en rond, je n'ai qu'une envie, c'est de tout péter, mais je m'abstiens, au lieu de ça, je souffle comme un bœuf. C'est la merde. La putain de grosse merde.

- Tu as des preuves ? Lui dis-je

- T'es sérieux espèce d'enfoiré ? Me dit-elle un espèce de gros livre, énorme d'au moins, je ne sais pas moi, trois mille pages en main, prêt à venir caresser mon joli visage. Je lève les mains en l'air, signe de paix et surtout pour la calmer et j'avance, méfiant, carrément ouais, cette arme peut m'envoyer droit dans le coma vu l'épaisseur.

- Hey, petite sirène, moi, je te crois. Je la vois se détendre et je souffle un coup, soulagé ? Bah, pas qu'un peu. Les livres, je les préfère dans la bibliothèque plutôt que sur ma gueule.

Mais maintenant que je sais tout ça, tu penses bien que je ne vais pas pouvoir garder le silence. Adriana, ça doit s'arrêter. Je dois en parler à mon frère, on va convoquer ton oncle.

- Non, pas ça. Je ne peux pas lui dire.

- Adriana, tu n'as pas le choix. Si tu ne le fais pas, je le fais. Je serai là, tous les Hell's seront là.

- Et après ?

- Est-ce que tu as des preuves ?

- J'ai pris des photos, et mon Abuelita m'a emmené chez son médecin au Mexique.

- Bien, c'est à elle ça ? Lui dis-je en montant l'autre lit et les affaires qui traînent autour.

- Oui, elle ne vient que très rarement à présent qu'elle fait la pute pour mon frère et les Whites.

Je sors mon cut et je massacre tout ce qui s'y trouve. Le matelas, les livres, les fringues, absolument tout, il ne reste plus rien à la fin. Quand je me retourne, ma princesse est livide, des larmes roulent sur ses joues et une fois encore, je suis paumé, elle la déteste cette nana, alors pourquoi elle chiale ?

- Je l'ai aimé, tu sais, c'était comme ma sœur. On se connait depuis gamine, on a grandi ensemble. Je ne comprends pas pourquoi. Je ne sais pas ce que j'ai pu lui faire.

- Les actions des autres ne sont pas forcément explicables et compréhensible, et surtout, tu n'as pas à t'en rendre responsable, tu ne l'es pas. Prends tes affaires, tout ce qui est important. J'enverrai des gars récupérer le reste.

- Où veux-tu que j'aille ? Je n'ai pas d'autres choix que de rester là, je ne retournerai pas chez mon oncle alors qu'il risque d'y venir.

- Tu n'as plus à avoir peur, tu n'es plus seul d'accord ? Tu vas venir au club, bon par contre, je préfère te prévenir, tu vas devoir partager ma chambre. Lui dis-je.

C'est vrai que je n'avais pas pensé à ça, merde, ma chambre ressemble plus à une garçonnière qu'à autre chose...

- Ah ça, tu peux toujours crever si tu crois que je vais poser mon cul dans le lit ou t'as ramené toutes tes putes.

- Jalouse ?

- Va te faire foutre Ice.

Bon, je prends mon téléphone et j'envoie un message à mon frère, adieu garçonnière. Même si je comptais plus ramener personne et que j'ai surtout envie d'apprivoiser la petite sirène qui se trouve rouge de colère devant moi, je la comprends. Je veux même pas savoir combien de mec ont pieuté ici, ouais juste dormir. Déjà ça me fout la rage, alors je préfère me dire qu'ils n'ont fait que dormir.

" Salut, Frérot. J'ai besoin que tu me donnes une nouvelle chambres au club, si tu peux demander aux gars encore en état de transférer mes affaires, le minimum pour ce soir, le reste, je m'en occupe demain. Et, au fait, je ne suis pas seul, arrête de sourire vieux con. C'est la merde, bien plus que tu ne le crois. On est là dans une heure, on t'expliquera. Bisous sur ton p'tit cul poilu."

Il va me tuer, pas grave. J'utilise toujours l'humour pour décompresser, et là, j'en ai bien besoin. On rassemble le nécessaire et on descend le tout à sa voiture. Je la vois regarder partout et je comprends qu'elle a peur.

- Je te suis, il ne t'arrivera rien d'accord ?

Elle acquiesce, je dépose un bisou sur ton front, en la gardant collé à moi un peu plus que nécessaire, mais je puise en ce geste toute la force nécessaire pour garder mon calme. Une fois qu'elle est bien montée, j'enjambe ma bécane et on démarre.

Hell's Snakes MC #3 :  Ice & Adriana Où les histoires vivent. Découvrez maintenant