Cameron et Rose

Chapitre 8

Quand je me réveille, les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux de ma chambre. Je me sens étrangement reposée. Je m'étire et saisis mon portable. J'écarquille en voyant l'heure. J'ai dormi toute la nuit. 5h47, l'heure à laquelle j'observe habituellement le ciel est passée depuis bien longtemps. Généralement, soit je me réveille à l'Aude, soit je ne suis pas encore couchée, trop occupée à ressasser ma culpabilité. Mais hier soir, je me suis endorme un sourire aux lèvres. Seul Cameron a hanté mes pensées, rien d'autre. C'est comme si toutes nos conversation et sa délicate attention artistique m'avaient sortie de mon accablement.

Je me lève de mon lit, requinquée. Cette simple constatation me donne l'impression de pourvoir enfin affronter mon passé. Pour la première fois depuis l'accident, j'arrive à penser à Zenith 3 sans pleurer. Serais-je enfin guérie ? Quelqu'un frappe à ma porte et mon imagination s'emballe en me disant que c'est peut-être Cameron. Mais lorsque j'ouvre la porte, c'est Damian que je découvre avec un chariot à roulettes.

"- Bonjour mademoiselle. Je vous apporte votre petit déjeuner." Il dit.

Quoi ? je viens juste d'ouvrir les yeux, ça ne peut pas être pour moi. En même temps, je meurs de faim, alors... Je me décale et le laisse entrer, salivant à l'idée d'un bon petit déjeuner copieux. Je commence à me faire à la vie de Palace... Damian dresse mon petit déjeuner sur la table coté salon. Il fait ça avec professionnalisme et classe. Puis il se dirige vers la porte avec le chariot.

"- Tes bonne journée mademoiselle. Il dit.

- Merci à vous aussi." Je réponds.

Il sort et referme la porte derrière lui. Je ne sais pas à qui j'ai volé cet incroyable petit déjeuner. Je m'installe et soulève une de cloche sous lequel, je découvre un petit mot. Intriguée, je le prends et le déplie. C'est un nouveau croquis de moi. A la plage cette fois. Je reconnais aussitôt le coup de crayon de Cameron. J'adore, la fresque hier et ce matin le petit déjeuner de princesse, ça me donne des ailes. Je crois que j'ai trouvé l'homme parfait ! Toutes ses attentions me montre qu'il ressent pour moi la même chose que j'éprouve pour lui. J'ai envie de le voir, de lui parler, de le toucher...

Avec le sourire, j'attrape mon PC et consulte mes mails tout en dégustant mon petit déjeuner. J'en ai un d'un de mes anciens collègues qui veut prendre des nouvelles et s'assurer que je vais bien. C'est incroyablement gentil de sa part, surtout que pour ma part, je n'ai jamais songé à faire pareil. Je réalise que c'est égoïste. Je ne suis pas la seule à être concerné par cette enquête. Je ne suis pas non plus la seule à culpabiliser non plus j'imagine... Je réponds à mon collègue et m'excuse de n'avoir donné et pris de nouvelle de personne, même si j'avais besoin de ce silence.

Après une bonne douche, je me rends à l'atelier. L'endroit est à présent autant le lieu clandestin de Cameron que le nôtre. Mon peintre est là, assez occupé sur son tabouret. Quand je passe la porte, il me regarde surpris de me voir si tôt.

"- Si tu es occupé, je peux revenir plus trad... Je dis.

- Non, au contraire, reste. Tu as bien dormi ? Il répond.

- Très bien. J'ai fait le tour du cosmos sans même bouger de mon lit. Je lache.

- Waouh. Sans moi ? Je suis jaloux. Tu as vu Saturne au moins ?" Il demande.

Je suis touchée qu'il se rappelle de ma planète préférée.

"- Evidemment. Surtout Saturne." Je dis.

Il rit, les yeux brillants. J'avance, les mains sagement jointe dans mon dos. Il me jauge prudemment, mais ses yeux me supplient d'approcher plus vite.

"- J'ai beaucoup aimé mon petit déjeuner surprise de ce matin aussi... J'ajoute.