Chapitre 5

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« Mais putain, on s'en fout des regards ! Non ? »

*

— Tout va bien, Charles ?

Le monégasque se mordit la lèvre. Les amis de Max étaient partis, ainsi que Daniel, les laissant seuls en tête à tête.

Il ne savait pas s'il devait les remercier ou les incendier.

Le malaise n'avait pas disparu, il en était presque palpable.

— Charlie. Dis-moi ce qu'il se passe.

Le monégasque ne réagissait toujours pas, se contentant de poser un regard mélancolique sur lui.

Max paniquait.

Ne sachant comment le faire réagir, il s'approcha de Charles pour déposer ses lèvres sur les siennes.

Le temps d'un doux et court baiser.

Alors que Max s'écartait, Charles se rapprocha, réclamant un second baiser. Qui devint deuxième, puisqu'il y eut un troisième.

Charles embrassait Max. Max embrassait Charles.

Ce fut le monégasque qui arrêta leur échange passionné. Max lui jeta un regard paumé, se demandant pourquoi Charles avait interrompu leur baiser.

— Tu n'aimes pas m'embrasser ?

— Bien sûr que si ! protesta Charles.

— Alors pourquoi tu arrêtes ?

— Parce qu'il faut qu'on discute.

— Je préfère t'embrasser, ronchonna Max, croisant ses bras comme s'il boudait.

Il s'approcha de lui et, après avoir interrogé Charles du regard, il déposa de multiples baisers le long de sa mâchoire jusqu'à sa pomme d'Adam.

Charles déglutit difficilement, se retenant de se jeter à nouveau sur les lèvres de Max.

— Max... murmura-t-il d'une voix légèrement rauque. Je t'en supplie, arrête. J'aimerais te parler et si tu continues, je ne risque pas d'en être capable.

— De quoi tu veux qu'on parle ?

— De nous.

— Il n'y a rien à dire. On est amoureux l'un de l'autre. Point final.

— Mais on est concurrents, répliqua Charles. Dans deux écuries différentes. On se bat tous les deux pour le championnat du monde. Quoi d'autre ?

— Mais Charles, commença Max, tu es en train de dire que notre relation est vouée à l'échec ?

— Non ! Mais il va y avoir les médias et...

La voix de Charles se fêla légèrement.

— J'ai peur des regards.

— Mais putain, on s'en fout des regards ! Non ?

La voix de Max devint suppliante et son regard n'y échappa pas.

— Non ?

Charles ne répondait toujours pas et Max s'impatienta.

— Alors ?

— Non ! Je ne m'en fous pas des regards.

Max se stupéfia. Le temps semblait suspendu alors qu'il tournait lentement et prudemment son regard vers Charles.

— Pardon ?

— Les regards ne sont pas rien pour moi. Ça m'angoisse. Je...

— Charlie... implora Max.

Regard - LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant