Chapitre 2

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« Je connais le poids des regards. » « Les regards me font peur, surtout le tien. » « Pourquoi tu as peur de mon regard ? »

*

— Salut, Charles.

— Salut.

Max ne comprit pas pourquoi les joues de Charles se teintèrent de rouge, ni pourquoi son regard afficha un mélange de colère et de frustration.

— Ça va ?

— Bien sûr. Et toi ?

— On dirait que tu es un animal pris au piège, rigola Max, ignorant sa question.

— T'es pas cool. Je ne savais pas que tu serais là.

Au moment où les sourcils de Max se haussèrent, Charles sut qu'il avait fait une gaffe.

— Oh et tu es déçu que je sois là ?

— Non.

Il est tombé au fond du trou et il continue de creuser, songea l'autrice. Et ben.

Charles entendit les autres arriver et les salua vaguement. Toute son attention était dédiée à Max.

Toute sa vie était dédiée à Max.

— C'est drôle, s'amusa le Néerlandais, d'habitude tu m'évites.

Et ça me blesse.

— Ça te dérange ?

— De quoi ?

— Que je ne t'évite plus ?

— Non, au contraire, souffla Max. Ça m'attriste que tu me fuies.

Charles se rendit compte un peu trop tard qu'il avait arrêté de respirer. Il fut pris d'une violente toux et quelqu'un lui donna une claque ferme dans le dos.

— Aïe !

— Oh, bichette, railla George.

Il sourit à Max et s'éclipsa.

— Ça t'attriste que je te fuie ? Mais je ne te fuis pas !

— Ce n'est pas ce que tu viens d'admettre.

— Je...

Charles s'interrompit, rougit, blêmit. Son visage devint vert puis rose.

— Ça va ? s'inquiéta Max en posant sa main sur son bras.

Le contact le fit tressaillir et Charles se dégagea.

— Ne me touche pas.

Max se mordit la lèvre, semblant presque bouleversé. Le champion du monde, si imperméable aux sentiments, perdait le contrôle de ses émotions.

— Pourquoi ? Pourquoi tu me détestes ?

— Je ne te déteste pas !

Ils entendirent la musique commencer et Charles reconnut Bones d'Imagine Dragons. Le volume était monté et le son couvrait leurs voix.

— Je ne te déteste pas, reprit le monégasque.

— Comment je suis censé te croire ?

— C'est tout le contraire, Max !

Max. Son prénom dans les lèvres de Charles sonnait si bien. Le champion du monde se reprit immédiatement, se reconcentrant sur l'autre partie de la phrase du monégasque.

Le contraire ?

— Tu m'apprécies ?

— Qui ne t'apprécie pas ?

Regard - LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant