Épilogue

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Max croisa le regard de Charles et y lut toute la sincérité du monde.

*

— Je ne sais pas ce que tu veux me dire, mais tu peux partir : je m'en fous.

— Max...

— Tu veux me dire que tu m'aimes ? Je m'en fous, tu en avais l'occasion avant.

— Max...

— Arrête avec « Max » ! s'écria le Néerlandais en faisant face au Monégasque. Tu as tout foutu en l'air, c'est trop tard. Maintenant, dégage. Juste, dégage.

Max s'arrêta, reprit son souffle.

— J'en ai marre, je n'en peux plus. Laisse-moi vivre ma vie, cesse de hanter mes pensées, mes rêves et mes cauchemars. Ma liberté de pensée ? Elle a disparu, tu t'es barré avec. Comme si t'en aller avec mon cœur ne suffisait pas. Tu te rends compte d'à quel point c'est pesant pour un humain de ne penser qu'à un autre humain ? Tu te rends compte de la douleur que tu m'infliges ?

— Non parce que tu ne me l'as pas dit !

— Charles, tu ne m'as pas parlé depuis quatre mois. Tu te fous de moi ?

Charles se pinça les lèvres et se passa une main dans les cheveux.

— Arrête ça, supplia le pilote Redbull. Comment tu veux que je te résiste si tu fais ça ?

— Je fais quoi ? s'étonna sincèrement l'autre.

— Arrête d'être beau, arrête d'être désirable, détruis-moi ces fossettes qui me donnent encore plus envie d'être là pour voir chacun de tes sourires. Tu me hantes, Charlie !

Le monégasque tenta de croiser son regard. Désespérément, jusqu'à réussir. Ses yeux au regard ravageur le fixèrent alors.

— Max, souffla-t-il prudemment, je ne provoque en toi que des sentiments négatifs ?

Son ton inquiet fit craquer l'autre qui s'approcha d'un pas.

— L'amour compte comme un sentiment négatif ? Parce que celui que j'ai pour toi me fait mal.

Charles se figea et Max avança d'un autre pas, jusqu'à que son souffle se heurte contre le visage du monégasque qui retint sa respiration.

— Je t'aime. C'est aussi simple que ça ; ça paraît simple du moins. Mais ça ne l'est pas, puisqu'aimer fait mal. Aimer détruit.

— Je te détruis ?

— Tu vas finir par y arriver.

— Si je continue ainsi. Mais si je viens te dire que je suis un connard et que je t'aime ? Que je me fous du regard des autres tant que tes lèvres ne sont dédiées qu'à moi ? Je t'aime, Max, avoua Charles, et c'est bien ce qui me fait peur.

— Tu m'aimes ?

Max croisa le regard de Charles et y lut toute la sincérité du monde.

— Je t'aime, réitéra Charles sans le quitter du regard. Je t'aime et je m'en fous des regards des autres tant que je peux t'embrasser. La question est la suivante.

Sa respiration se coupa et il inspira un bon coup.

Inspiration, retenue, expiration.

Et rebelote.

— Est-ce que tu veux encore de moi ?

Les lèvres de Max s'incurvèrent, formant un beau sourire.

— Embrasse-moi.

Charles sourit, avant de s'exécuter.

Leurs lèvres se rejoignirent pour la première fois depuis quatre mois. Quatre mois de solitude.

Quatre mois de manque.

— T'es prêt à commencer cette nouvelle aventure avec moi ? l'interrogea Max.

— Cette fois, je suis vraiment prêt, acquiesça Charles. Prêt à t'aimer sans avoir peur des autres, sans avoir peur de moi-même.

Ils échangèrent un sourire niais.

— Je t'aime, prononça doucement Charles.

— Ça tombe bien, rigola Max. Je t'aime aussi. Charlie.

— J'ai le droit de t'appeler Maxy maintenant ?

Max scella leurs lèvres dans un autre baiser.

— Oui.

Regard - LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant