Je me redresse subitement, cherchant désespérément un peu d'air alors que mes poumons me brûlent. Lorsqu'enfin je parviens enfin à prendre conscience d'où je me trouve, j'attrape une bouteille d'eau laissée sur ma table de nuit pour ces moments là. Ma gorge est si sèche que l'eau me semble épaisse et que j'ai du mal à boire. Puis, je me précipite sur le petit balcon de ma chambre, ouvrant la fenêtre à la hâte.
Le froid du mois de Février me percute de plein fouet, me ramenant immédiatement sur Terre. Épuisée, je glisse au sol, apaisée par l'air sec des matins d'hiver. Ce n'est qu'après un temps m'ayant semblé infini que je suis de nouveau calme. Alors seulement je me rends compte que je suis trempée de sueur. Dépitée et à bout de force, je reste encore quelques instants immobile, fixant le ciel gris.
Je sursaute une nouvelle fois au son de mon réveil et je me rends compte que je me suis endormie.. Je me lève, le corps engourdi, puis j'attrape mon téléphone. Il est sept heures trente, je suis déjà en retard. Douchée et maquillée en quelques minutes, je fonce vers la sortie quand j'aperçois un post-it dans la cuisine.
"Tu es en retard, n'oublie pas de manger avant de partir". Je souris, attendrie, puis attrape la pomme, mes affaires, et sors enfin. Arrivant au travail avec trois minutes d'avance, je m'assois enfin à mon bureau, fière de moi. L'open space a beau être critiqué, j'apprécie la proximité et le contact social qu'il apporte. Après m'être fait couler un café, j'allume mon ordinateur, prête à affronter une nouvelle journée.Une fois de plus, le temps passe à une vitesse folle et je ne m'arrête que lorsqu'un bruit de talon résonne dans tout l'étage. Relevant les yeux de mon écran, je vois une jeune femme d'un mètre quatre vingt, aux longs cheveux d'un noir intense qui effleure sa taille le tout réhaussé d'rouge à lèvre vif. Nyx dans toute sa splendeur.
Tous mes collègues se taisent l'observant arriver. Elle fait toujours le même effet hypnotique avec sa prestance écrasante, le genre femme que tout le monde regarde, même s'il y a peu de chances pour qu'elle vous accorde son attention.
Pourtant, lorsqu'elle sera partie, on critiquera ses collants résilles, sa mini jupe et ses cuissardes noires . Nyx le sait, mais elle s'en fiche totalement, c'est sûrement pour cela que je l'admire tant.
— On y va ? Me demande-t-elle une fois qu'elle arrive à ma hauteur.
Je récupère donc mes affaires et nous partons manger, sachant pertinemment que l'on me questionnera à son sujet.
— La prochaine fois, fais plus de bruit ! Je rigole en coupant ma viande.
— Les rêves c'est la nuit chérie, je mérite d'être admirée, me répond-elle en balançant ses cheveux derrière son épaule d'un air théâtral.
— D'ailleurs j'ai besoin de toi pour récupérer un colis ce soir, tu penses que tu pourrais ?
Je ne sors pas les violons sachant pertinemment qu'avec elle, il faut aller à l'essentiel et oublier tout le superflu.
— Tu fais quoi pendant ce temps-là, tu te touches ?
Je m'étouffe devant sa capacité à tout ramener au sexe alors que j'ai toujours été réservée sur ce sujet, ce qui la fait bien rire. Les personnes autour nous dévisagent, je sais alors qu'elle a parlé trop fort. Mais bien évidemment, elle ne s'en préoccupe pas le moins du monde.
— Arrête de crier, baisse d'un ton, je grogne en me renfrognant devenant aussi rouge que ses lèvres.
— Décoince toi ma chérie. Bon alors cette histoire de colis, dis m'en plus.
Je lui explique donc la situation tandis qu'elle fait mine d'y réfléchir, et sa négociation interne semble assez mouvementée au vu de ses expressions. Mais soudain son visage s'éclaire et un sourire qui n'augure rien de bon pour moi se dessine sur ses lèvres.
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Amnesia
RomanceCertaines personnes ne savent pas aimer, d'autres ont un amour défectueux. Zahra le sait, on lui a souvent répété. Mais tout ça lui parait loin, elle ne se sent pas concernée par ces discours tristes et anxiogènes. Pourtant, toutes ces nuits à se ré...