𝐒𝐄𝐑𝐄𝐍𝐃𝐈𝐏𝐈𝐓𝐘 - Severus Rogue

13.

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We'll never be those kids again.

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1973, august 9th

En cette douce journée d'été, toute la maisonnée n'était pas encore éveillée. Emyliana Farley, elle, avait pris l'habitude d'être debout aux aurores, avant même le personnel qui prenait soin de la demeure, soit les quelques elfes de maisons que ses parents possédaient. L'adolescente aimait voir le jour se lever doucement sur le domaine de sa famille, observer les rayons du soleil passer petit à petit entre les feuilles des chênes et érables se dressant derrière les grandes fenêtres du manoir.

Après avoir enfilé un gilet par-dessus son pyjama, elle se dirigea vers ledit domaine à l'arrière de la grande bâtisse en pierre. En ce mois d'août, aussi chaud puisse-t-il être, les matinées pouvaient tout de même être fraîches. La Serpentarde se dirigea vers le fond du jardin, accompagnée seulement du chant des oiseaux et de la brise légère sur son visage. Là-bas, elle s'assit en silence entre les lianes du grand Saule pleureur qui trônait au bord de l'étang, lui-même situé à la bordure du terrain familial des Farley.

La Serpentarde contempla la vie s'éveiller pendant de longues minutes, tout en réfléchissant à sa journée. Aujourd'hui, Emyliana fêtait son quatorzième anniversaire. Ses parents lui avaient confirmé une semaine auparavant par une brève lettre qu'ils ne seraient pas présents, dû à un long déplacement en Hongrie. L'amère déception qu'elle ressentait étant plus jeune avait disparu avec les années laissant seulement place à un doux mépris. En somme, cette annonce avait bien arrangé la jeune fille qui pourrait tenir sa promesse envers son amie, Lily, et passer sa journée d'anniversaire avec cette dernière et Severus.
Si ses parents avaient été présents, il aurait été plus compliqué pour la jolie brune d'organiser cette journée, car elle aurait dû convaincre les deux adultes désagréables qui lui servaient de géniteurs d'accepter la présence des deux jeunes gens sous leur toit, qui plus est une née-Moldu et un Sang-Mêlé. Si sa mère, Viviela Selwyn, avait eu l'air d'approuver Severus quand elle l'avait rencontré sur le quai, au grand dam de sa fille, elle savait que son père, Roderick Farley, n'accepterait pour rien au monde leur présence. Son caractère détestable n'avait d'égal que ses valeurs pour le moins discutables. Néanmoins, ce qu'ils ne savaient pas ne pouvait pas leur faire de mal.

Ainsi, Lily et Severus étaient attendus au domaine Farley en début d'après-midi. Si Emyliana avait besoin de cette paix ce matin-là au bord de l'étang, c'était bien sûr car, accueillir ses amis dans sa demeure, l'angoissait. Non pas que les elfes de maison risquaient de le dire à leurs maîtres, même si cela arrivait, la jeune fille ne voyait pas suffisamment ses parents dans l'année pour craindre des représailles.

C'était plutôt l'ambiance qui régnait au manoir qui posait problème. Il était silencieux, froid, et d'une propreté clinique, quiconque y entrait, Emyliana y compris, se sentait immédiatement comme une gêne dans ces vastes pièces toutes décorées avec goût, mais dans des teintes très sombres.

C'est pourquoi, un peu plus tard dans la matinée, la jolie brune décida de récupérer quelques affaires, notamment plusieurs nappes, et d'installer tout cela sous le Saule pleureur, endroit qu'elle jugeait parfait pour passer l'après-midi au vu des températures chaudes à venir.

En déjeunant rapidement, Emyliana se demanda si ses amis trouveraient facilement son adresse. Celle-ci était perdue au fin fond du comté du Yorkshire du Nord. Pour se rendre à l'Impasse du Tisseur, la jeune fille se déplaçait grâce au Réseau de la poudre de Cheminette, qui la menait suffisamment proche de sa destination pour qu'elle puisse finir à pied. Lily et Severus pour leur part, n'avaient pas de cheminée privée et elle doutait qu'ils connaissent réellement leur fonctionnement et les points d'accès au Réseau. Heureusement pour eux, ils habitaient à moins de trois-quarts d'heure de route et le père de Lily, Monsieur Evans, s'était porté volontaire pour accompagner sa fille et son meilleur ami dans ce que les moldus appelaient une "voiture".