14.Vanessa

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Merci beaucoup à @chloedomp pour avoir représenté la double facette de Brittany ❤️❤️. Il est super joli!

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Je souris en entendant les râles de Gabriel qui escaladait maladroitement l'arbre près de ma chambre pour atterrir sur mon balcon. Je lui fis signe d'entrer et il me poussa doucement pour avoir plus de place dans le lit.
Je glissais mes pieds nus entre ses baskets et posai ma tête contre son torse pour entendre sa respiration régulière alors qu'il fixait un défaut du bois dans mon plafond.

Je savais ce qu'il attendait de moi. Il m'en voulait toujours d'avoir déconné pour mon anniversaire et il était plutôt du genre rancunier. J'étais même étonné qu'il soit venu.
A moins qu'une certaine personne l'influence..... Mais il ne m'aurait jamais laissé dire ça à voix haute.

-Je suis désolée.
-C'est faux. Si tu étais réellement désolée, tu ne recommencerais pas à chaque fois, claqua-t-il sèchement.

Je me tus, vexée. Ses bras m'encerclèrent et il me serra plus fortement contre lui. J'étais bien ainsi, minuscule dans ses bras. Il n'y avait que lui pour me rendre aussi faible, aussi vulnérable.
J'avais conscience qu'on me voyait comme une garce. Et bien, je l'étais. En partie. Il fallait savoir écraser les autres pour garder la tête hors de l'eau.
Et j'étais égoïste, parce que j'adorais trop l'ancien Gabriel pour accepter dignement les changements qui s'opéraient peu à peu en lui.

-Pourquoi te ne veux pas faire descendre ta chambre au rez-de-chaussée?
-Parce que j'aime mon balcon. De toute façon, tu ne sais faire que râler, rétorquais-je en souriant, comprenant qu'il me laissait tranquille quelques temps.

Gabriel venait souvent chez moi. Au début, c'était pour coucher ensemble. Mais maintenant.... Maintenant, on discutait. Enfin, je discutais et il m'écoutait patiemment en faisant quelques commentaires de temps à autres.
J'aimais son côté pragmatique qui analysait la situation comme s'il n'y aurait jamais aucune conséquence. Comme si la solution était toujours de foncer tête baissée dans le mur et de regarder seulement ensuite les dommages collatéraux.

-Je ne sais pas comment tu fais pour que tes parents te laissent sortir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit...
-Oh tu sais, ils n'ont pas de réels droits sur moi. J'ai dix-huit ans, je suis majeur, répondit-il d'un ton détaché.

J'hochais simplement de la tête. Gab' n'était pas quelqu'un à qui on pouvait tirer les vers du nez et surtout, il ne racontait pas beaucoup sa vie. Je savais qu'il vivait avec un petit frère, Jake et que ses parents étaient bénévoles dans deux associations pour lesquels ils allaient à de nombreux galas de charité.
J'avais appris qu'il travaillait quatre samedi et deux vendredi par mois dans un bar lorsque Brittany s'était déniché un petit job dans le même pub. Il connaissait tout de moi et je n'étais même pas fichue de savoir sa couleur préférée. C'en était presque ridicule.

-J'ai revu Sam' aujourd'hui. C'était.... Éprouvant. Je ne pensais pas que je pourrais encore ressentir quelque chose et pourtant, il a suffi d'un clin d'œil pour que tout me revienne en mémoire. C'était comme revoir un film défilait devant mes yeux, tu comprends?
-Ness', ça t'a détruit la première fois. Tu veux te brûler les ailes une nouvelle fois?
-Tu ne sais pas ce que c'est d'aimer quelqu'un aussi fort, Gab'. Ça ne te laisse pas le choix.

Gabriel se releva et s'appuya sur son coude pour me fixer dans les yeux. Il cherchait après un indice, quelque chose qui lui ferait comprendre que je divaguais. Mais non, Sam me faisait planer sans aucune substance illicite. C'était ma drogue qui me consumait à petit feux. Le manque me déchirait les entrailles.

Fragiles (sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant