Partie II - Asrãal - C1

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Chapitre VIII

C'est dans un choc brutal qu'ils atterrirent sur une terre dure et chaude. Aria se releva vite. Elle se frotta la tête en serrant les dents. Une bosse commençait déjà à apparaître. Charly et Iris se redressèrent. Ils regardèrent autour d'eux.

Les arbres étaient très hauts et un mince feuillage apparaissait au bout de chaque tronc. Le ciel était mauve et des étoiles scintillaient faiblement. La forêt s'étendait à perte de vue et malgré le ciel clair, il faisait étrangement sombre et lourd.

Les trois sacs étaient à leurs pieds. Aria se précipita sur celui d'Iris.

- J'ai lu beaucoup de chose sur la planète Bleue de la voie Lactée. Nous n'y sommes pas.

Charly et Iris se dévisagèrent. Comme elle l'espérait, Aria sortit du sac un bout de parchemin déchiré. Aria lu le contenant de la lettre à voix haute.

- « Le traitre qui a mis feu au château est peu être encore là et je ne voulait pas vous mettre en danger en vous annonçant votre destination, vous êtes donc à Asrãal. Je vous souhaite bonne chance et bon voyage. Revenez-nous vite. Lishka. »

Charly et Iris lurent à leur tour en silence et Aria soupira.

- On est dans de beaux draps... Je n'aurais jamais pensé que la quête arrive si vite.

-Iris hocha la tête. Charly prit un air triste.

- Notre rôle est de protéger les six Terres mais on ne sait même pas si le roi, Lishka ou même les habitants sont encore en vie.

Au fond des bois, Iris aperçut une lueur verte qui ondulait vers eux, un peu comme des flammes.

Mais ce n'était pas du feu. Elle se déplaçait légèrement au-dessus du sol, flottant gracieusement.

- Regardez !

Aria et Charly, coordonnés, tournèrent la tête.- On dirait un feu-follet, chuchota Charly, intrigué par cette étrange lueur.

Soudain, une petite voix suraigüe envahi la clairière et siffla dans les oreilles des trois Saisons.

Moi ! Un feu-follet ? Jamais ! Vous n'avez jamais vu de Djin ?

Tous se bouchèrent les oreilles tant le son que la créature dégageait était insupportable. Elle s'était approchée et on pouvait maintenant distinguer une bestiole informe avec, tout de même, des bras, des jambes et un corps, aussi fin que des brindilles, qui dégageait une lumière verte tout autour d'elle.

Petit à petit, la couleur s'estompa et ils purent ainsi voir qu'il possédait des minuscules doigts, des orteils, des oreilles et même un petit chapeau sur sa tête trapue, composée de petits yeux rapprochés, d'un nez en forme de parapluie et de petites lèvres pincées.

Il s'exprima, cette fois, d'une voix mélodieuse comme celle d'un barde.

- Désolé, c'est un système de défense !

- Votre voix ? demanda Charly.

- Oui.

- On peut dire que c'est efficace ! lança Iris en tendant son petit doigt vers le Djin qui n'était pas plus gros que sa main,Bonjour, je suis Iris.

- Enchanté, répondit-il en lui serrant l'auriculaire, Je suis Slim.

Il avait la peau noire et de long cheveux bruns qui flottaient en cascade derrière lui. Ses vêtements étaient faits de feuilles d'arbres rose.

Alors qu'il lâcha Iris, sa main rougit.

- Tiens, j'ai reçu un message.

Il posa son doigt contre le dos de sa main et une voix rocailleuse s'éleva, surprenant les Saisons.

« Slim, nous venons de recevoir un message d'Ishlivadish du roi Euqitstnaf qui nous informe que les quatre Saisons sont de retour et que trois d'entre elles viennent chercher l'indice. Nous avons l'obligation de les accueillir même si nous sommes dans le clan des Sorciers. Merci de scruter la forêt, ils doivent déjà être là. Emmènes-les au village dès que tu as mis la main dessus. »

Slim jeta un regard inquisiteur aux adolescents avant de retourner sa main et de se mettre à parler contre sa paume.

- Ils sont avec moi Maitre, je les guide vers le village, nous serons de retour avant l'aube.

Son ton était devenu sec.

- Suivez-moi.

Les Saisons se dévisagèrent et lui emboitèrent le pas.


Slim écarta un buisson bourré de fruits jaunes. Un village construit sur l'eau, dressé sur des pilotis, surplombé par une montagne bleutée, apparut.

Le jour commençait à se lever sur cette étrange vallée.

Charly, Aria et Iris suivirent Slim sur les pontons qui conduisaient à une multitude de petites maisonnettes en bois flotté. Tous au bout se tenait une bâtisse plus grande que les autres. Lorsqu'ils entrèrent, ils durent courber le dos car la porte ne devait pas mesurer plus d'un mètre.

Là, ils marchèrent à la file sur un tapis long, gris et effiloché.

- Ouaïe !

La plainte avait retentit du fond de la pièce où, dans l'ombre, était assis, sur un trône, une silhouette. Vieille, trapue et courbée, où, de son menton, une barbe s'étalait jusqu'à l'entrée de la maisonnette. Le « tapis » sur lequel marchait les trois convives.

C'était Nijad ; le Djin des légendes, le Djin à la longue barbe, le Djin Chef.

Les Quatre Saisons T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant