Amour Imprévu

Fracture

Chapitre 11 :

Samedi 22 Mai, 22h27 :

Pov de Mila :

Je sors de la pièce, la musique et les rires devenant de plus en plus distants alors que je m'éloigne. Mon cœur bat à tout rompre, non seulement à cause du baiser que je viens de voir, mais aussi à cause de la colère et de la confusion qui bouillonnent en moi. Je me retrouve dans le jardin, où la nuit est calme, contrastant avec le tumulte à l'intérieur.

Je respire profondément, essayant de calmer mes nerfs. Soudain, j'entends des pas derrière moi. Je me retourne pour voir Noah qui me suit, le visage grave.

— Mila, attends, dit-il, sa voix pleine de détresse.

Je m'arrête, croisant les bras.

— Quoi, Noah ? Tu viens te moquer de moi aussi ?

Il secoue la tête, s'approchant prudemment.

— Non, je veux juste parler.

— Parler ? Après ce que je viens de voir ? Tu crois vraiment que j'ai envie de parler ? Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais la colère et la jalousie parlent pour moi.

Noah s'arrête à quelques pas de moi, son regard suppliant.

— Écoute, ce n'était qu'un jeu. Ça ne voulait rien dire.

Je laisse échapper un rire amer.

— Un jeu ? Tu crois que ça me fait moins mal parce que c'était un jeu ?

Il passe une main dans ses cheveux, visiblement frustré.

— Je sais que c'était dur à voir, mais tu sais bien que c'est Alex. Il aime attirer l'attention.

— Et toi, Noah ? Qu'est-ce que tu cherches ? Tu te laisses embrasser comme ça devant tout le monde ?

Il soupire, baissant les yeux.

— Je ne sais pas, Mila. Tout est tellement compliqué en ce moment.

Je m'approche de lui, le regard fixé sur lui.

— Compliqué ? Tu veux parler de compliqué ? Je suis là, en train de jongler entre toi et Alex, et vous deux jouez à ce petit jeu ridicule. C'est moi qui ai tout perdu dans cette histoire.

Noah relève la tête, son expression pleine de douleur.

— Tu n'as rien perdu, Mila. Tu m'as encore. Je suis là pour toi.

Je secoue la tête, des larmes de frustration menaçant de couler.

— Non, Noah. Tu ne comprends pas. Je ne veux pas juste que tu sois là pour moi. Je veux que tu te battes pour moi, que tu montres que tu tiens vraiment à moi.

Il s'approche, posant une main hésitante sur mon épaule.

— Je tiens à toi, Mila. Plus que tu ne le penses. Mais je suis perdu, moi aussi.

Je le repousse doucement, la colère prenant le dessus.

— Perdu ? C'est une excuse facile. Si tu tenais vraiment à moi, tu ferais quelque chose. Tu te battrais pour moi, tu me montrerais que je compte plus que ces jeux stupides.

Noah recule, son regard blessé.

— Je vais faire mieux, Mila. Je te le promets. Je vais te montrer que tu es importante pour moi.

Je croise les bras, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions.

— Tu as intérêt, Noah. Parce que je ne vais pas attendre éternellement. Tu dois choisir, et tu dois le faire bientôt.

Il hoche la tête, son expression déterminée malgré la douleur dans ses yeux.

— Je comprends. Je vais y travailler. Mais s'il te plaît, ne nous laisse pas tomber.

Je le regarde un moment, essayant de décider si je peux vraiment lui faire confiance. Finalement, je soupire et acquiesce.

— Très bien, Noah. Mais n'oublie pas, c'est ta dernière chance.

Il me regarde avec une intensité renouvelée.

— Je ne te décevrai pas, Mila. Je te le promets.

Sans un mot de plus, je tourne les talons et retourne à l'intérieur, laissant Noah seul dans le jardin, plongé dans ses pensées.

En rentrant, je croise Julia, qui me lance un regard perplexe. Elle s'approche de moi, une boisson à la main.

— Mila, qu'est-ce qui se passe ? Tu sembles bouleversée.

Je roule des yeux, exaspérée.

— Julia, c'est pas le moment. J'ai assez de choses à gérer sans avoir à t'expliquer tout.

Elle plisse les yeux, sa voix devenant plus acérée.

— C'est à cause de ton petit jeu avec Alex et Noah, n'est-ce pas ? Tu te rends compte que tu es en train de les manipuler ?

Je sens la colère monter en moi.

— Tu ne comprends rien, Julia. Ce n'est pas un jeu. C'est ma vie.

Julia secoue la tête, déçue.

— Tu es en train de tout gâcher. Ils méritent mieux que ça. Tu joues avec leurs sentiments, et c'est toxique.

Je sens la rage éclater en moi. Sans réfléchir, je saisis la boisson de Julia et la lui jette au visage. Sa robe blanche est instantanément tachée, et elle me regarde avec une fureur brûlante.

— Comment oses-tu ? crie-t-elle, ses poings serrés.

Je fais ce que je veux, Julia ! C'est ma vie, pas la tienne ! je réplique, ma voix tremblante de colère.

Elle ne répond pas. Au lieu de cela, elle se jette sur moi, ses mains agrippant mes cheveux. Je riposte, tirant les siens. Les gens autour de nous commencent à s'amasser, certains essayant de nous séparer, d'autres regardant avec une fascination morbide.

— Arrêtez ! Qu'est-ce que vous faites ? crie quelqu'un, mais je suis trop emportée par la rage pour écouter.

Nous nous tirons les cheveux, nous insultant mutuellement. La douleur et la colère brouillent mes pensées. Enfin, des mains fortes nous séparent, me retenant fermement.

— Calmez-vous, toutes les deux ! ordonne une voix, mais je suis trop en colère pour obéir.

Julia, toujours retenue, me lance un dernier regard furieux.

— Tu es pathétique, Mila. Tu n'as aucune idée de ce que tu es en train de perdre.

Je me libère enfin de l'emprise de ceux qui me retenaient et lui crie :

— Et toi, tu ne comprends rien !

Essoufflée, je réalise l'ampleur de la scène que nous venons de créer. Les murmures et les regards autour de nous me rappellent brutalement où je suis.

Je tourne les talons et sors en trombe, cherchant à échapper à l'embarras et à la fureur qui me submergent.