Le Journal de Natt.

Partie 1 : Mon rapport aux hommes, et à mon "côté masculin" :

Je pense qu'une des raisons qui m'a empêché de voir le fait que je m'identifie plus à un homme qu'à une femme, c'est ma peur envers les hommes.

Alors, évidemment, je ne mets pas TOUS les hommes dans une grande case « connards », mais j'ai eu plusieurs mauvaises expériences avec des hommes dont voici une liste :

- Ma relation toxique avec mon ex ;

- Les garçons qui me harcelaient peut-être en primaires (même si ce sont des souvenirs un peu flou) ;

- Les connards que j'ai rencontré au collège, dont j'avais peur, et qui se moquaient aussi parfois ;

- Le mec qui m'a menacé et tapé une fois au collège.

Et ça, ce n'est que MON expérience, parce que je connais aussi d'autres personnes qui ont eu des mauvaises expériences avec des hommes. C'est à cause de ça qu'une partie de moi en a peur, et qu'une autre leur en veut, pour ce que ces garçons en question m'ont fait. C'est donc cette peur, ce ressentiment, qui ne me laissait pas accepter tout ça. Je ne pouvais pas faire partie de leur genre, être comme eux. Je ne voulais pas être en quelque sorte rattaché.e à tous ces hommes qui m'avaient fait du mal, ou qui en avaient fait à des ami.e.s.

Et c'est toujours un peu le cas. Mais je me dis que même si je me rapproche plus d'un homme que d'une femme, ça ne fait pas de moi un « monstre » comme ceux avec qui j'ai eu ces mauvaises expériences. Je suis différent, et qui sait, peut-être qu'un jour je pourrai rendre certaines choses meilleures. En tous cas, ce qui est sûr, c'est que je ne suis ni EUX, ni COMME EUX.

Et je sais aussi que les gens changent, et font des erreurs. Et peut-être que ces garçons sont de vrais bisounours aujourd'hui. Peut-être. Peut-être même qu'au final, ce ne sont pas des garçons. Peut-être qu'ils sont qu'ils sont dans le même situation que moi. Ça, personne ne peut le savoir. Mais ça ne change rien au fait, que quand tout s'est passé, je les voyais en tant que garçons, et c'est de là que vient ce ressentiment. Enfin, je ne veux pas mettre les gens dans des cases, mais comprenez-bien que nos expériences nous marquent, et qu'un changement de comportement de la part d'une personne ne pourra pas effacer le traumatisme qu'elle aura causé. Je précise juste ça parce que je ne veux pas qu'on pense que je suis totalement borné.e, que je pense que les hommes sont tous pareils, ou que je veux inciter à une haine envers eux.

Après, je pense qu'il est aussi intéressant que tous ces garçons, ils étaient cisgenres. Relisez bien ce que j'ai écrit au-dessus sinon vous allez vous énerver. Ou en tous cas je les ai vus en tant que garçons cisgenres. Je ne veux pas faire d'affirmations non fondées. Mais les probabilités qu'ils ne l'aient pas été sont très faibles. Et je suis désolé.e si mon honnêteté, mais oui je serai plus en confiance avec un garçon ou un homme que je sais transgenre. Pourquoi ? Parce qu'un garçon transgenre ne m'a jamais fait de mal En plus, il aura plus de chance de pouvoir comprendre mon vécu, puisqu'il aura passé une plus ou moins grande partie de sa vie perçu en tant que femme. Traumatisme on a dit. Et je fais de mon mieux pour voir les gens de la même manière, pour les « juger » sur ce que je connais d'eux, sans avis extérieur, ou sans influence d'apparence ou de style vestimentaire, ou quoi que ce soit. Mais quand l'apparence, le caractère, les passe-temps ou quoi que ce soit d'autre, d'une personne sont associés à un trauma, je serai moins en confiance. Et j'aurai ce « ressentiment », qui n'a pas l'air fondé. Et que l'on pourrait considérer comme non fondé, mais qui, quand on creuse l'est un peu. Et tant que je suis dans ce sujet-là, je passe le message. On ne peut pas connaitre quelqu'un tant qu'on ne connait pas sa vie. Je vous donne un exemple stupide. Mais récemment j'ai rencontré une personne qu'on va appeler marron avec le même prénom qu'une autre personne, que je suis loin d'apprécier. Donc quand je voyais une notification de marron, je pensais à cette autre personne. Et j'avais ce ressentiment qui ressortais. Mais ce n'était pas la faute de marron, et je ne déteste pas marron. Seulement, si quelqu'un avait de quelque manière perçu ce ressentiment, iel aurait pu l'interpréter de tellement de manières, car iel ne voyait pas la partie immergée de l'iceberg. Donc faite attention avant de juger quelqu'un sur sa « méchanceté ». Et je n suis pas en train de dire que la personne considérée méchante n'a rien à se reprocher, ou rien à changer. Si je reprends mon exemple, j'ai fait un travail personnel sur moi-même, pour que ce ressentiment ne ressorte pas chaque fois que je voyais le prénom de marron. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut aller disputer les gens en leur disant « oh t'as aucune raison d'avoir peur de ceci ou de cela », car vous n'en savez rien. J'ai un peu dévié du sujet de base, mais je préfère mettre les choses au clair pour éviter de mal être compris.e et de paraître irrespectueuxse, ou méchant.e.