(Ou Back in The Closet.)
C'est quelque chose que je le dis souvent. Mais ce serait tellement plus simple si j'étais juste... une fille « normale ».
Avec un corps qui lui correspond et qui lui donne pas envie de chialer.
Qui a pas besoin de passer des heures à chercher un prénom qui lui correspond.
Qui a pas à faire semblant d'être contente quand on l'appelle "ma chérie".
Qui a pas à supporter un pronom qui lui correspond pas, même quand elle a expliqué lesquels lui correspondent.
Qui a pas à entendre ses amies se tromper sur son prénom. Parce que même si elles font de leur mieux, ça fait mal.
TW : TCA
Qui déteste pas son corps qui n'est pas vraiment à elle, au point de vouloir le laisser crever de faim ou de le détruire.
Fin du TW.
Qui a pas expliquer je ne sais combien de fois son genre pour que les gens comprennent.
Qui a pas à faire semblant d'être quelqu'un d'autre devant ses parents, et toute sa famille.
Qui n'a pas l'impression de s'inventer une identité.
J'aimerais juste que les choses soient simples. Parce que, je l'admets je suis un peu à bout. Être moi ne devrait pas être si compliqué.
Donc, ne vous méprenez pas. Je suis vraiment, vraiment très content.e de savoir que je suis non-binaire. Vraiment. Ça explique tellement de choses. Je comprends enfin pourquoi j'avais pas l'impression d'être moi. Pourquoi je déteste mon corps. Bref, ça explique tout, en fait. Et c'est incroyable, libérateur, tout ce que vous voulez.
Sauf que ça n'apporte pas que des points positifs. Je m'explique. Premièrement, la dysphorie. Elle s'est aggravée depuis que je sais quoi. Par rapport à mon corps c'est encore pire. Et puis je me sens encore plus mal dans ma peau, dans mes vêtements. Et c'est dur d'entendre tout le monde utiliser les mauvais pronoms. Parce que je me rends plus souvent compte de toutes ces choses que je ne remarquais pas avant. Avant de savoir que je n'étais pas une fille, les « elles » me dérangeait moins, même s'ils paraissaient un peu « en décalage ». Je n'aimais pas mes formes, mais cette impression que ce corps n'était pas fait pour moi était moins importante. Ces choses qui me faisaient me sentir mal avant, me font me sentir encore plus mal aujourd'hui.
Ensuite, je me retrouve dans le même état qu'avant de faire mon coming-out lesbienne à mes parents. A me cacher, à me sentir mal, sans en parler. Avant de faire mon coming-out lesbienne à ma mère, je ne parlais pas vraiment de quand j'étais amoureuxse. Une fois, j'en ai parlé à des potes, d'une fille pour qui j'avais des sentiments. Mais avant d'en parler à qui que ce soit, je devais un peu faire comme si ça n'existait pas. Et c'était dur. Et j'en étais plus à ce niveau-là. J'étais libre d'être ce que je pensais être moi-même. Et finalement c'est plus le cas. Je me sens de nouveau enfermé.e, caché.e derrière un masque. Et ce masque là je peux pas l'enlever.
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Le Journal de Natt.
Non-FictionBonjour, moi c'est Natt, et je suis non-binaire. Cette histoire n'est pas un journal à proprement parlé, mais je raconte quand même ma vie dedans, donc je pense qu'on peut l'appeler comme ça. Dedans, je parle de mon parcours en tant que personne n...