Définitions :
o Wikipedia : La dysphorie de genre est, selon le manuel de l'Association américaine de psychiatrie, la détresse d'une personne transgenre face à un sentiment d'inadéquation entre son genre assigné et son identité de genre.
o Moi (parce que je suis un dictionnaire évidemment) : Je trouve le définition d'au-dessus plutôt bonne, mais utilisons des mots un peu moins compliqué. Moi, je définirais ça par un mal-être causé par un décalage entre notre identité de genre, et le genre par lequel on est perçu, et auquel notre corps « correspond » (parce que, je le répète souvent, mais pour moi un corps - ou quoi que ce soit d'ailleurs - ne « correspond » pas forcément à un genre, cette vision dépend des gens, donc on parle de correspondance à un corps par rapport à ce qu'on pourrait appeler des « critères sociaux »). Par exemple le fait de se sentir mal en étant un homme (donc transgenre) dans un corps de femme. Et même après une transition physique, le fait d'être perçu.e avec un genre différent peut causer ce mal-être.
Ma dysphorie :
Alors, avant de parler de ça, je tenais à rappeler que je ne parle que de ma propre expérience, et que je sais que tout le monde ne ressent pas la même chose. Ce sont les choses qui, chez moi, causent de la dysphorie, mais ça ne veut absolument pas dire que ce que je ressens, toutes les personnes non-binaires - ou en tous cas pas cisgenres - le ressentent. Mais c'est quand même un sujet assez important, alors allons-y.
Tout d'abord, on a ma voix. Ma voix est assez aiguë, et ma mère ne manque pas de me le rappeler quand je parle trop fort. Du coup, chaque fois que je parle un peu trop fort, ou aigu, ce que j'ai dit résonne dans ma tête, et ça me fait me sentir vraiment mal. Je n'ai pas vraiment l'impression que cette voix corresponde à qui je suis, à Kian (update = à Natt).
Ensuite, on a ma poitrine. Quand je suis rentré dans la puberté, mes seins ont commencé à se développer, et j'ai toujours détesté ça, avant même de savoir pourquoi. Et maintenant que je sais, je crois que c'est encore pire, parce que je le vois beaucoup plus, étant donné que je comprends d'où le mal-être venait. Puis, on a toutes mes formes féminines en général. J'ai TOUJOURS détesté avoir des formes.
Après, je voulais aussi aborder le sujet des règles. J'ai jamais vraiment aimé ça, mais qui aime ? Femme ou pas, sérieusement, c'est invivable. Mais bref, je me souviens la première fois que je les ai eues. J'étais aux toilettes, dans une location, en vacances. Je devais avoir neuf ou dix ans, et j'ai appelé ma mère. Quand elle a vu pourquoi je l'avais appelée, elle m'a comme « félicité », en me disant que je devenais « une jeune fille », et je crois que j'étais content, parce que j'avais l'impression que ça la rendait fière. Et franchement, même aujourd'hui je saurais pas dire si je me sens mal par rapport à ça. Je pense que ça serait le cas si je disais tout à tout le monde, ou que je commençais simplement à être moi-même tout le temps, sans forcément en faire toute une histoire, et que je me retrouvais à devoir aller aux toilettes à cause de mes règles en cours ou dans un lieu public. Mais je crois que c'est franchement pas le pire. Petit ajout, de précisions données en premier lieu dans un autre chapitre, que j'ai décidé de combiner avec celui-ci :
TW : TCA.
Alors, je n'en avais pas parlé, mais j'ai eu mes règles avec genre 2 semaines de retard, à cause des TCA. Sauf que maintenant que physiquement ça va mieux, bah elles sont revenues. Et du coup, j'ai compris que j'étais non-binaire pendant cette période où je n'avais pas mes règles. Donc, je n'avais pas vraiment pu vérifier si une partie de ma dysphorie venait de là. Et j'admets que c'est dur à dire.
Fin du TW.
Tout ça pour dire que je ne sais pas à cent pour cent si une partie de ma dysphorie vient de mes règles mais c'est possible. En fait, je n'arrive pas à jauger précisément leur place dans ma dysphorie. En vrai, je pense que j'adorerais qu'elles s'en aillent, donc il est fort possible qu'elles aient une place un minimum importante. Mais je ne pense pas que ce soit le pire.
Ensuite, on peut évoquer les vêtements. Dans le sens ou tout les vêtements considérés « féminins » qu'il peut m'arriver de porter, ils me font me sentir mal. Parce qu'en les portant, je suis perçu comme une fille, alors que je n'en suis pas une. Si j'avais un corps plus masculin, je pense que ça ne me dérangerait pas d'en porter. Le fait est que je les trouve plutôt jolis. Mais je ne pourrai pas les porter tant qu'ils m'associeront à une fille que je ne suis pas.
Et je vais conclure enparlant du fait que, même si je sais qui je suis, quand je me regarde dans un miroir, ou sur une photo, ce n'est toujours pas moi que je vois. C'est une fille, que beaucoup pensent être moi, mais qui ne l'a jamais vraiment été.
![](https://img.wattpad.com/cover/371680246-288-k878324.jpg)
VOUS LISEZ
Le Journal de Natt.
No FicciónBonjour, moi c'est Natt, et je suis non-binaire. Cette histoire n'est pas un journal à proprement parlé, mais je raconte quand même ma vie dedans, donc je pense qu'on peut l'appeler comme ça. Dedans, je parle de mon parcours en tant que personne n...