Le Journal de Natt.

Partie 4 : Générations futures :

(Ou volonté d'empêcher les autres de souffrir.)

Je ne vais pas refaire une liste, mais - sans chercher à me plaindre - comme beaucoup de gens, ma vie n'a pas toujours été toute rose. Et je suis pas venu.e là pour dire "c'est pas juste blablabla". Oui la vie est injuste ça je l'ai bien compris. Sauf que quand j'y pense, certaines choses qui me sont arrivées, qui m'ont façonné.es, auraient pu se passer différemment. Et quand je regarde des gens plus jeunes que moi, genre des enfants, et que je les vois insouciant.e.s et heureux.ses, j'espère juste de tout mon cœur que ces choses leur seront épargnées. Et je fais de mon mieux pour changer de manière à moi-même leur épargner mes erreurs.

Je vais commencer par prendre pour exemple mon petit frère. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais mon père est le genre de personnes à s'énerver facilement, sans que ce soit volontairement méchant. Mais du coup, j'ai peur de lui parler quand ça ne va pas, et j'ai peur quand les gens crient. Surtout que parfois, je me faisais disputer pour des choses que je ne contrôlais pas, par exemples dues à mon TDAH. Et comme c'est pareil pour mon frère, quand j'entends mon père crier, je me sens mal pour lui. Et quand je peux, j'essaie de le rassurer, en lui disant que ce n'est pas grave, qu'il n'a rien fait de mal. Et de mon côté, avec ma santé mentale aléatoire, je suis aussi souvent à cran. Mais j'essaie de ne pas péter un plomb quand je suis avec lui, de ne pas crier, ou de ne pas m'énerver. Et si je le fais, et que sur le moment, mon ego n'est pas dans les étoiles, je m'excuse pour mon comportement.

Ensuite, on peut évoquer le fait que quand des gens que je connais se mettent en couple - là ça ne dépend plus forcément de l'âge - j'aime être sûr.e que la personne avec qui iels sortent soit bonne pour elleux. Et si j'ai une mauvaise impression de cette personne, ou que je me rends compte qu'elle est pas bien pour elleux, je leur dis. Je ne veux pas que quelqu'un se retrouve dans la même situation que moi et mon ex. Même si parfois, en tant que simple être humain je ne peux pas l'empêcher. Et savoir que des gens ont vécu pareil, voire pire... ça me fout en rogne. Surtout que moi, ça m'est arrivé.e enfant, donc j'ai un peu oublié. Et le dire que les gens se souviennent de tout... c'est tellement énervant. Fin je suis désolé.e mais parfois j'ai l'impression que les mecs font que de la merde. Même si je sais que les gens ne sont pas tous pareils, je n'incite pas à haïr les hommes, je le précise. Seulement, j'ai déjà deux amies ayant eu ce genre de problèmes, une connaissance aussi, et une de mes amies connaît des personnes ayant eu le même problème. Toujours avec des mecs. C'est psychologique c'est tout. Dans les faits, je connais plus de mauvais expériences dues à des mecs qu'à d'autres personnes. Mais je n'hais pas les hommes ou je ne sais quelle connerie du genre. N'empêche que j'estime ma peur plutôt légitime. Bref je m'égare. Autre exemple, une de mes amies a un crush sur un mec de ma classe de l'année dernière, bah en fin d'année, quand elle nous l'a dit, j'ai passé beaucoup de temps à observer ce mec. Pour vérifier s'il était digne de confiance. Un.e vrai.e psychopathe.

Ensuite, on va parler un peu lgbt. Je sais que, personnellement, les informations que j'ai eu sur le sujet, je les ai pour la plupart trouvées sur internet. Pas que ce soit un sujet forcément tabou, mais on en parlait pas c'est tout. Donc je n'ai pas forcément grandi avec ces informations de la part de mes parents. Et ça m'aurait aidé, que mon chez moi soit un peu plus une safe place pour ce genre de sujets, que je passe pas des mois à me demander si je peux en parler, que je puisse demander de l'aide, qu'on me montre que c'est normal. Alors moi, je veux pouvoir créer cet environnement pour mon frère. Je lui ai déjà un peu parlé de transidentité par exemple, pour l'aider à comprendre. Je lui ai parlé d'amour, en lui disant que ça lui tomberait dessus sans prévenir, s'il devait aimer quelqu'un de cette manière un jour. J'essaie de lui apprendre à ne pas être fermé aux choses, et de ne pas avoir peur d'essayer de comprendre. Je veux pouvoir être cette safe place pour lui. Qu'il se retrouve pas à galérer comme pas possible à gérer des problèmes identitaires seul. Je veux pas qu'il se retrouve à s'isoler comme j'ai pu le faire.

Ensuite ouais, plus généralement quand je regarde un enfant, plutôt les très jeunes enfants, je souhaite juste de tout mon cœur que les choses de passent bien dans sa vie. Qu'iel ait de bons parents, de bon.nes ami.es, que sa famille soit cette safe place dont une personne a besoin pour partager ses galères - en rapport avec la communauté LGBT ou non hein. Bref, que les choses ne soient pas trop compliquées. Puis je me rappelle que c'est rare dans notre monde que tout soit tout beau tout rose, et ça me fait de la peine.