Persuasion | BRIDGERTON T.3

Chapitre 1

Cher lecteur, nous avons été séparés. La haute société a fait son retour, cette auteure aussi. La saison débute et chacun se demande quelle débutante étincellera ? Cette génération est fascinante.

LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 2 AVRIL 1815

Benedict crut que son cœur allait lâcher quand il vit Margaret ne pas saisir la main du valet et descendre seule de la calèche. Commençant son huitième mois de grossesse, le deuxième fils Bridgerton veillait avec une grande attention sur son épouse. Mais il gardait également un œil sur sa fille, la petite Violet, qui allait bientôt fêter son premier anniversaire. Lui qui s'était toujours affranchi des contraintes, il offrait désormais un étonnant spectacle. Mais pour rien au monde il ne voudrait échanger sa place, ces deux femmes étaient devenues les joyaux de son existence.

- Encore un mile et je vomissais, soupira Margaret en se tenant le ventre. Je n'ai jamais été comme ça avec Violet, je t'assure que celui-là sera un garçon.

Benedict posa un regard profondément amoureux sur sa femme. Son frère pouvait bien se moquer de lui, mais il l'aimait chaque jour plus encore que la veille. Anthony était devenu un grand romantique depuis son mariage, il crierait chaque jour dans Mayfair son amour si Eleanor ne le tenait pas tranquille. Mais Colin ne connaissait pas encore ce bonheur, ce qui le rendait légèrement agacé face au comportement de ses aînés. 

- Qu'y a-t-il, mon amour ? demanda Margaret en s'approchant pour porter à son tour sa fille.

- Je contemplais simplement le bonheur que la vie m'accorde à chaque instant.

Son épouse écarquilla les yeux avant de rire, sans moquerie, ni gêne. Elle adorait quand Benedict parlait comme ça, même si cela pouvait paraître ridicule. Elle le laissa se pencher en avant pour l'embrasser, sans se soucier des domestiques qui attendaient autour d'eux avec leurs affaires.

- Monsieur et Madame Bridgeton, lady Bridgerton vous attend, fit la voix du majordome dans leur dos.

Benedict lâcha à contrecœur sa femme, qui s'amusa de sa moue de frustration.

- Ne faisons pas attendre ta famille, dit Margaret. Et je dois dire que je suis impatiente de voir les débuts de Francesca.

Elle avait été proche de la jeune sœur Bridgerton dans le passé, mais elles ne s'étaient que rarement vues ces dernières années. Francesca ne se trouvait pas souvent à Londres durant la saison mondaine, et Margaret était désormais accaparée par sa vie d'épouse et de mère de famille. 

- Daphne a été le diamant de sa saison, Eloise s'est fait remarquer par la reine à sa façon, penses-tu que Francesca retiendra également son attention ? demanda Margaret en montant les escaliers auprès de son mari.

- J'ai bien peur la reine se mêlera toujours des affaires de notre famille, soupira Benedict.

En arrivant en haut des marches, ils trouvèrent Violet et Gregory, les oreilles collées à la porte de la chambre de Francesca. Eloise était appuyée contre le mur, tandis qu'Hyacinthe faisait les cent pas dans le couloir.

- Aucun son, dit Gregory en se retournant.

Violet se détacha de la porte pour prendre son fils, sa belle-fille et sa petite-fille dans ses bras. Elle qui était anxieuse une seconde auparavant ne laissait voir que son bonheur de retrouver une partie de sa famille.

- Elle sait qu'on l'écoute, fit remarquer Eloise qui salua Margaret, évitant tout de même le bébé que son amie portait. Elle va bien.

- Et toi, l'an dernier ? plaisanta Benedict.