Cher ami lecteur, une question : quelle est la force primaire qui nous guide ? Est-ce notre esprit... ou notre cœur ? Bien sûr, ce qui fait battre notre cœur pourrait aussi le briser.
LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 19 AVRIL 1815
Lord Debling s'était rendu chez les Devereux, avait offert des présents à Sophie mais cette dernière ne semblait pas plus enjouée que cela. Sa famille se demandait si elle aimerait réellement épouser cet homme, ou si elle ne le disait que pour le plaisir.
Alors que toute la société se trouvait chez lord Fuller, qui avait à montrer son incroyable collection de livres, les Devereux pensaient que cela plairait à la grande lectrice qu'était Sophie. D'autant plus que lord Debling s'y trouvait et qu'ils pourraient mieux observer si cet homme était réellement un bon parti.
En entrant dans la salle, Sophie repéra immédiatement Cressida. La blonde la fusillait du regard et la Française ne pouvait que comprendre pourquoi, Debling ne s'intéressait plus du tout à elle à présent. Elle nota tout de même de la tristesse dans ses yeux et elle se fit violence pour ne pas se précipiter vers elle afin de savoir ce qu'elle avait.
- Miss Devereux ?
La voix de lord Debling fit retourner Sophie qui s'inclina poliment devant lui.
- Cela doit être une sortie intéressante pour vous, continua l'homme avec un sourire chaleureux aux lèvres.
- J'apprécie.
Lord Debling s'attendit à plus mais Sophie ne développa pas. Son regard se posa une nouvelle fois sur Cressida, ce que le seigneur ne manqua pas de remarquer.
- Que préférez-vous lire ? demanda-t-il, désireux de concentrer la conversation sur lui.
- J'apprécie un conte émouvant ou un essai, mais en vérité, je suis plus attirée par les histoires d'amour, répondit Sophie.
- Et qu'est-ce qui vous intéresse dans ces histoires ?
- Ce sont des histoires de liens, d'espoir d'une vie meilleure, expliqua Sophie. Ai-je l'air d'une écervelée ?
- Je suis ravi que vous ayez une passion, affirma lord Debling. Une qui vous réjouit, tout comme le fait mon travail. Nous avons cela en commun. Y a-t-il des romans où l'homme part voyager longtemps alors que sa femme est heureuse de rester au domaine ? Ce livre serait peu sentimental, n'est-ce pas ?
Sophie parut un peu déroutée par la question avant de comprendre. Cet homme pourrait-il réellement la combler ? Et surtout, pourrait-elle lui donner ce qu'il désire ?
- Pas nécessairement, répondit-elle. Si la femme avait une passion dans la vie, ils pourraient être heureux.
- Une union pragmatique et heureuse ? demanda lord Debling. J'aime cette idée. Et ce gentleman fictif devrait-il voyager en France pour demander la main de la jeune femme et que vous écriviez le livre ?
Lord Debling bégaya légèrement sur ses derniers mots et Sophie se mit à rougir.
- J'imagine qu'il peut demander à la famille qu'elle possède à Londres, murmura-t-elle, évitant soigneusement son regard.
- Je vois. Et si on lui donnait sa bénédiction, croyez-vous qu'elle accepterait ?
Sophie chercha du regard son oncle et sa tante mais ses yeux tombèrent sur Cressida. Il n'y avait plus de colère, seulement une profonde tristesse, un grand désespoir.
- Il vous faudra lire le livre, finit-elle par répondre en baissant les yeux.
Le lendemain, Sophie faisait les cents pas, anxieuse, devant la porte du salon des Devereux. Lord Debling se trouvait à l'intérieur avec le comte, la comtesse et Louis. Margaret était chez elle et Dorothy n'avait pas été conviée pour éviter de déranger leur invité. Sophie aurait aimé que sa cousine soit avec elle pour la soutenir mais la jeune fille était consignée dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre.
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Persuasion | BRIDGERTON T.3
Fanfic1815. Une année remplie de défis... Alors que son amie Margaret attend son second enfant, Penelope se désespère de se marier un jour, surtout lorsque son amour secret n'est pas réciproque. Un défi que Margaret décide de saisir : elle est certaine qu...