VII. Tornade

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10h37 :

Quelques jours se sont écoulés depuis ce fameux feu d'artifices, et aujourd'hui c'est Noël, je n'étais pas censée faire quoi que ce soit mais je viens de recevoir un appel de la sorcière, me demandant de passer l'après midi ensemble.
Bien entendu, j'ai sautée sur l'occasion, et je suis déjà entrain de réfléchir à comment m'habiller pour passer cette journée à ses côtés.

J'ai du mal à me dire qu'elle préfère passer cette journée avec moi plutôt qu'avec sa famille, je suis plus que flattée, et stressée, aujourd'hui, je fais un pas vers elle c'est décidé.

Je choisis une tenue décontractée mais jolie, un haut court beige, pantalon assortie avec un gilet également beige, et des baskets blanches, ça ne paye pas de mine mais à son petit effet, c'est plutôt flatteur une fois porté.
Je files me maquiller et me lisser les cheveux, mais aujourd'hui, je les laisse détachés pour changer un peu.

L'heure passe à une allure ahurissante, une fois que j'eue finis de me préparer je pars dans ma cuisine pour me faire à manger, cependant, j'ai le malheur de croiser un miroir sur ma route, il m'a crié de ne pas piétiner tout mon travail.

Pendant quelques minutes, je ne sais pas vraiment combien, j'ai observée mon corps sous toutes les coutures, la larme à l'œil, j'ai décidée de faire demi tour.
Il faut que je sois plus forte, plus déterminée, sinon elle ne voudra jamais de moi, et moi même je ne voudrais pas de ma propre personne, après tout le physique c'est l'essentiel.

Je décides de commencer le livre qu'elle m'a offert, le temps de devoir partir.

13h56 :

J'arrive à l'église, notre lieu de rendez-vous habituel, et la vois m'attendre dans le même coin que la première fois que nous nous y sommes rejoins.
Je suis toujours aussi fascinée de la voir au loin, écouteurs dans les oreilles comme à son habitude, une cigarette à la main.
Il faut dire que le simple fait qu'elle se tienne comme ça est sexy, elle n'a besoin de rien faire pour donner envie, ça relève du miracle.

Je m'avance vers elle, tapote sur son épaulé légèrement et lui adresse un doux sourire.

- Salut toi.

Elle me regarde, également toute souriante.

- Salut ma belle.

Ses mots me renversent, il ne me faut vraiment pas grand chose pour être chamboulée avec elle, c'est fou.

Je reprends mes esprits pour lui demander simplement :

- On fait quoi aujourd'hui ?

- Ça te dit qu'on aille voir la crèche à l'église ?

- Avec grand plaisir ! Tu sais comment me parler toi j'ai l'impression.

- Aha toujours.

Vraiment, je ne rigolais pas, elle sait comment me parler, comment agir pour me faire l'aimer.

Je la suis vers l'église, en silence, et nous admirons ensemble la beauté de la crèche ou Jesus vient de naître.
Il y a des lumières et des étoiles partout ce qui rend cette œuvre encore plus époustouflante, et elle sourit, simplement, d'une manière apaisante au possible.

Il était prévu que j'admire les décorations, au final je finis par n'admirer qu'elle, pour ne pas changer.

J'ai une envie folle de lui prendre la main, mais la pudeur m'en empêche, alors je me contentes de l'effleurer sous l'apparence d'un simple geste maladroit.
Le contact bref de sa peau suffit à me transporter.
Je m'impatiente d'elle.

Sorties de l'église, nous allons nous promener et finissons par revenir sur nos pas afin d'aller boire un verre en terrasse, comme à chaque fois, ce petit rituel instauré entre nous me plaît, la guerre de l'addition m'amuse et le côté paisible de ces moments, je le chéri.

Nous discutons de tout et rien, elle me raconte son réveillon, bien que je saches déjà la majorité de l'histoire vu que nous avons échangée des messages toute la soirée ainsi qu'une partie de la nuit.

Je sais qu'elle voulait me voir, quitter son repas de famille pour me rejoindre en pleine nuit, et j'y vois un côté plus que romantique, je le voulais aussi bien entendu mais j'ai fais la part des choses et l'ai résonné comme j'ai pu, ça a marché.
Dommage n'empêche...

18h00 :

Les heures filent à une vitesse qui m'étonne plus que jamais.
Nous sommes retournées au parking, pour écouter de la musique en discutant, je dois dire que j'adore cette ambiance, tout est sans prise de tête, cependant, je n'ai encore fais aucun pas vers elle, comment m'y prendre ?

Avachie sur un muret dos à elle, alors que je suis perdue dans ma réflexion, je sens ses mains passer autour de moi, pour m'encercler la taille de ses bras et poser ses mains entre les miennes.
Mon cœur s'emballe...

Elle se colle à moi, mes fesses contre ses cuisses, enfin disons plutôt son entre jambes, à ce niveau là.
Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire, je savoures le moment, quand tout à coup elle déplaces une de ses mains sur ma taille, et je la sens monter peu à peu vers ma poitrine.
Je baisses la tête, démunie, prête à m'abandonner à elle à n'importe quel moment quand finalement elle s'en va, avec un sourire qui me nargue en coin.
Putain !

Je ne saurais dire ce qu'elle a derrière la tête à faire des choses pareil, elle cherche à me frustrer ?
J'ai du mal à tout saisir.

20h48 :

Le temps passe, nous sommes partie s'asseoir dans le jardin de l'église peu après l'épisode de la main baladeuse disons.
Des musiques douces passent sur son téléphone depuis un moment, la nuit est tombée il y a peu, il faut dire que le cadre force l'envie d'amour.

Alors que je suis assise elle qu'elle est début face à moi, je la vois écraser sa cigarette et s'approcher de moi doucement, elle me regarde intensément.
Elle saisit ma joue d'une main, pose l'autre sur ma cuisse et s'approche encore un peu pour dévoiler ses lèvres s'approchant et se posant sur les miennes.
Elle m'embrasse une fois, doucement, tendrement, puis une deuxième, avec tendresse et passion.
Ce moment fait l'effet d'une tornade me faisant voler dans un autre monde.
Enfin...

Quand elle décolle ses lèvres des miennes pour s'éloigner de moi, j'essaye de la retenir doucement, pour lui échanger un dernier baiser, un baiser qui parle à ma place, c'est un « je t'aime », que je veux lui transmettre.
Qui sait si j'ai réussis ou non.

Elle s'écarte un peu de moi, un sourire tendre se dessinant sur ses lèvres, un air gêné et les pommettes rosées sur mon visage, je lui échange à mon tour un sourire, et elle me dit devoir rentrer.

Elle me raccompagne alors chez moi, me laissant avec seulement une bribe de son odeur et le souvenir de nos lèvres se touchant, une légère caresse sur ma joue, et elle s'éloigne à nouveau pour me laisser seule, toujours transporter par cette tornade qu'elle a provoquée en moi.
À ce moment là, j'ai compris tout le sens de ce qu'elle voulait dire, en effet, je loupais.

Qu'est ce qu'elle me fait...

Let the world burnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant