XI. Silence

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13h15 :

Les jours ont passés, tout est toujours rose et beau, elle m'a promis de ne pas être comme les autres, j'y crois plus que jamais.

Je ne suis jamais tombée amoureuse avant ça, avec elle tout est différent je dois le dire, je n'ai pas peur pour autant, j'ai confiance en nous, en elle.

Par le passé j'ai souvent était blessé, et j'ai moi même blessée, très souvent.
Je n'ai jamais su tenir une relation alors on peu dire que j'ai eu beaucoup d'aventures, j'ai toujours eu peur de me retrouver seule, ceci explique cela.

J'ai été bousillée, même sans porter d'amour, l'attachement à suffit à me faire souffrir, j'ai été insultée, attouchée, violée, manipulée et trompée à de nombreuses reprises, très jeune comme beaucoup de femmes.
J'ai développée une peur de l'amour, tout ce qui le concerne m'a toujours donnée la nausée car on m'a aimée de la mauvaise manière dès le plus jeune âge, que ce soit ma famille ou les personnes extérieures à celle-ci, mais avec elle je suis sûre que ça sera différent.
Elle n'est pas comme les autres.

J'ai toujours été quelqu'un de dur bien que très sensible, je ne suis pas pour la seconde chance, cependant je commence à comprendre qu'il faut faire des concessions, que l'erreur est humaine et que la souffrance rend la suite plus belle encore.

Sa présence change mon état d'esprit, ma manière d'envisager une relation est bien différente que les mois précédents, et je suis certaine que c'est pour le mieux, je veux avancer et grandir avec elle, j'ai encore tout à apprendre, je dois travailler sur moi même, sur mes peurs et mes doutes, si je veux un avenir avec elle c'est essentiel après tout.

21h15 :

Assise au stand-up, je m'occupe tranquillement de l'administratif que j'ai à faire pendant mon service tout en gardant un œil sur Nëlly, qui elle doit participer au service en action.

Nous échangeons regards et grimaces, comme des adolescentes.
Le temps passe, la salle se remplit grandement, la deuxième vague est bien arrivée.

N'étant pas concernée je me rescentre sur mon travail, quand un garçon m'adresse un mot.

- Il est cool ton pull Metallica.

Étonnée, je lui adresse un merci gêné.

- Tu sais que je suis allé voir Rammstein en concert récemment ? Je suppose que tu connais ?

Je lui réponds alors :

- Oui en effet ! C'est un super groupe tu as de la chance, personnellement je vais voir Bring me the Horizon le mois prochain.

- C'est cool ça.

Contente de pouvoir discuter de groupes musicaux que mon entourage n'apprécie pas, je lui adresse un sourire amical, quand je sens un regard posé sur moi, Nëlly.

Je me doutes qu'elle se fait des idées, alors je lui adresse un sourire pour la rassurer et lui fait un signe de la mains, je ne veux pas qu'elle se sente blessée sans raison.
Elle me regarde avec colère et retourne à son travail.

Elle ne me lancera plus un seul regard de la soirée après celui-ci...

01h43 :

Je suis rentrée depuis une heure quand j'entends la porte s'ouvrir, c'est elle, je me diriges vers elle afin de comprendre sa réaction, de lui expliquer ma conversation.
Elle ne me regarde même pas, elle se dirige vers la chambre afin de prendre des affaires.
Elle veut s'en aller...

Je lui explique alors ma conversation banale avec ce garçon, chose à la quelle elle me répond simplement :

- Je m'en fou. T'aurais jamais dû lui parler dans un premier temps. Maintenant dégage.

Je suis démunie, je ne sais pas quoi faire.
La porte claque, elle est partie...

Les larmes ont séchées sur mes joues, le sang lui sur les cuisses.
J'ai deconnée.

Je l'ai appelée 23 fois, et lui ai envoyée d'innombrables messages, tout ça sans aucune réponse.

Je n'arrives pas à comprendre sa réaction, ça m'échappe.
Je n'ai rien fais de mal, pourtant elle pense le contraire je l'ai bien compris, mais mes explications ne l'intéresse en rien, elle se loge dans un silence fort, lourd, pesant.

Je me sens submergée, perdue, je ne sais pas comment agir pour la soulager.

Je m'endors en larmes, seule.
Il fait si froid quand elle n'est pas là.

06h32 :

Message de : Sorcière

- Désolée d'avoir réagis comme ça, seulement je ne veux pas que tu parles avec des hommes, ça m'a fait m'énerver, excuse-moi. Je rentrerai toute à l'heure, dors bien mon ange <3

08h25 :

Je me réveilles le cœur lourd, en voyant une notification sur mon téléphone, c'est elle !

Je lis son message plusieurs fois, je me questionnes, pourquoi elle ne veut pas que je parles à des hommes ?
Tim et Kris aussi ?
Elle m'interdit ?
Je n'aime pas ça, je ne comprends pas son comportement face à ça, nous avions déjà parlé de ça, on était d'accord, c'était hors de question de s'interdir de parler à quelqu'un, des hommes ou des femmes.
On avait dit qu'on voulait une relation saine, ça, ce n'est pas sain du tout je le sais.

Je suis censée faire quoi ?
Il faut qu'on en parle vite.

Je suis tellement désemparée que je ne réponds pas tout de suite à son message, je vais d'abord à la douche, remettre toutes mes idées en place.

Un peu plus tard je décides de lui répondre en m'écrasant pour arrondir les angles et ne pas faire plus de vagues.

- Excuse moi, je n'en savais rien, il n'y avait rien d'ambiguë rassure toi, reviens vite s'il te plaît, tu me manques...

Le message s'envoie, les larmes coulants sur mon téléphone, le cœur lourd, ça ne passe pas.

Ma tête me crie de fuir tout de suite, mon cœur me cri de la supplier de venir immédiatement, j'écoute mon cœur, à tort ou à raison, je n'en sais trop rien.

Il faut que je fasses plus attention à ce que je fais ou non, je ne veux pas la revoir partir, je ne veux plus passer la nuit seule et triste, je ne veux pas risquer de détruire notre relation c'est hors de question.

12h00 :

J'entends la serrure, c'est elle qui arrive.
Je me diriges vers la porte afin de la prendre dans mes bras, elle rentre et me serre contre elle, tout s'apaise, c'est comme ci il ne c'était rien passé, j'oublie tout.
Tout mes doutes s'envolent avec mes peurs, une larme de soulagement coule le long de ma joue, un sourire béa sur mes lèvres se dessine.

Elle m'embrasse le front en me disant doucement :

- Plus jamais.

Comment ça ? Plus jamais ?
Plus jamais je ne dois faire quelque chose de semblable ?
Plus jamais elle ne veut qu'on se fâche ?
Plus jamais quoi ?

Perdue à nouveau, je lui réponds à mon tour :

- Plus jamais.

Plus jamais je ne veux connaître ce sentiment, ça n'est bon pour personne.

Let the world burnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant