Chapitre 1

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- Posez vos stylos, l'épreuve est terminée ! annonce la professeure.

Je me retournai afin d'apercevoir Ariana Douassi, alias Ari, ma meilleure amie, qui me sourit de toutes ses dents. Nous avions enfin fini le bac ! Plus d'examens, plus de cours, plus de lycée à la noix, tout était derrière nous désormais.

Une fois appelée, je me levai pour rendre ma copie et émarger la feuille de présence.

- Bonnes vacances, Leonnie, et bon courage pour la suite.

Je remerciai ma surveillante et sortis retrouver une Ari débordante d'excitation et de joie.
Celle-ci me sauta dans les bras.

- On est enfin en vacances ! Plus de bac ! C'est fini ! Je suis tellement heureuse !

- Bon, maintenant que c'est terminé, on doit rentrer pour préparer nos affaires ! On part demain, je te rappelle !

Nous sortîmes du bâtiment sans nous retourner, sachant que c'était la dernière fois que nous y mettions les pieds. L'an prochain, nous ferons toutes les deux notre entrée en études supérieures à la YGA Université, où étudient mon cousin Juliaan, mon frère Hayden et sa copine Elena. Je commencerais un cursus en droit et Ari en psychologie.

Mais tout ça n'était pas pour tout de suite. Avant, profitons des vacances d'été.

Depuis ma naissance et sans doute avant celle de ma mère, ma famille avait toujours eu l'habitude de passer l'été dans notre immense chalet à Chamonix. Tous les Genova, réunis le temps d'un été. Bien sûr, cette grande lignée n'avait eu de cesse de s'agrandir au fil des années. D'abord avec les amis, puis avec les amoureux : Ari, Liyam le meilleur ami de Timéo, Elena la copine d'Hayden depuis plus d'un an et demi, et Constance la copine de Juliaan depuis seulement trois mois. Une copine différente chaque été pour notre très cher cousin, et pour le plus grand désespoir de sa mère, Cassie.

Une fois descendues du bus, nos chemins se séparèrent.

- Je prépare mes affaires et je prends une douche. Je serai là dans une heure, okay ! dit Ari en continuant de se diriger vers sa maison.

- Ça marche, à tout à l'heure ! Elle me salua et disparut derrière dans son allée.

J'arrivai quelques minutes plus tard chez moi. À peine eus-je passé le bas de la porte, j'entendis ma mère crier sur Timéo, mon grand frère. Il n'avait toujours pas préparé ses affaires, ce qui avait le don de mettre ma mère, Stella, hors d'elle. Tout devait être en ordre et prêt en avance. Malheureusement, mes frères n'avaient pas hérité de cette qualité.

Ma mère me vit et m'embrassa sur la joue en me demandant comment s'était passée ma dernière épreuve. Je lui répondis qu'il me semblait avoir réussi. Timéo profita de son inattention pour s'éclipser dans sa chambre. Malheureusement pour lui, ma mère l'avait vu et le suivit.

Une heure plus tard, Ari sonna à la porte. Je lui criai d'entrer depuis la cuisine. Je la vis apparaître avec deux grosses valises et courus l'aider à les porter jusqu'en bas des escaliers du couloir, près des autres. De retour dans la cuisine, nous entendîmes la porte s'ouvrir. Liyam entra avec son sac de sport faisant office de valise. Je remarquai tout de suite son allure militaire et athlétique, cheveux rasés, corps définitivement plus musclé que l'an passé.

- Coucou les filles, ça va ?

- Oui, tranquille et toi ? lui répondit Ari.

- Oui, très bien. Tim est en haut ?

- Oui, mais Stella est avec lui. Il n'a toujours pas préparé sa valise, alors fais attention à toi.

En les écoutant parler, je fus comme figée, trop concentrée par sa beauté. Je ne l'avais pas vu depuis un an. Il semblait si différent, physiquement mais aussi mentalement.

- Ok. Merci, Ari. Je vais aller voir ça. À tout à l'heure, les filles ! Sur ce, il disparut dans les escaliers après nous avoir adressé un clin d'œil amusé.

Ari se tourna vers moi.

- Leonnie ! Tu es toujours là, ou je t'ai perdue ?

- Oui ! Je suis là, t'en fais pas ! lui répondis-je sarcastiquement.

Elle marqua un temps de pause en me regardant avec insistance et me dit, pleine de sous-entendus :

- C'est vrai qu'il est devenu super beau depuis qu'il est entré chez les pompiers de Paris.

- Il était déjà beau avant, mais bon.

- Oui, c'est vrai que tu es amoureuse de lui depuis qu'on se connaît, c'est-à-dire, 17 ans environ, non ?

- Oui, bien sûr, Ari, je l'aimais même dans le ventre de ma mère pour être plus précise !

Elle rigola et me conseilla de ne pas m'inquiéter. Il semblerait que j'avais eu l'air très naturelle, mais je n'en crus pas un mot. Je la bousculai amicalement avec mon épaule, puis nous changeâmes de sujet. Ari me fit une liste très détaillée des vêtements qu'elle avait apportés pour cet été. Je ne l'écoutai qu'à moitié. Mon esprit était ailleurs. Ma meilleure amie n'a pas tort concernant Liyam. Je l'aimais depuis toujours, mais premièrement, il est le meilleur ami de mon frère et deuxièmement, il n'est pas le genre de garçon à sortir avec une fille comme moi. Son type doit être les grandes blondes aux yeux bleus, le corps élancé, un sourire scintillant, des cheveux soyeux, une copie conforme de la fille parfaite. Tout ce que je n'étais pas, j'avais les cheveux bruns, des yeux marron et j'étais très loin de faire cinquante kilos malheureusement. J'arrivais très mal à nous imaginer ensemble et puis à quoi bon, il ne me voyait comme rien de plus que la petite sœur de son pote.

Nous finîmes la journée autour d'un dîner tous ensemble avec mes parents, mes frères, Elena, Liyam et Ari. Le ventre bien rempli, nous décidâmes de nous coucher tôt, un réveil très rude nous attendait demain matin.

*

J'aperçus les premiers rayons de soleil à travers la fenêtre de la voiture, je tournai la tête et constatai que tout le monde dormait. Seule ma mère était réveillée pour tenir compagnie à mon père qui conduisait. Je les vis rire doucement afin de ne réveiller personne. Leur histoire d'amour remontait à il y a des années. Lorsqu'ils s'étaient mis ensemble, ma mère avait seulement quinze ans et mon père vingt. Ma grand-mère voyait cette relation d'un mauvais œil, personne n'y croyait. Les voilà, vingt-huit ans plus tard, ensemble, mariés, avec trois enfants et plus amoureux que jamais. C'était un amour comme le leur que j'espérais trouver un jour. Quelqu'un qui, même vingt-huit ans après, continuerait de me faire rire et de m'aimer avec tendresse et passion pour toujours. Je fermai les yeux et continuai de rêver à ce conte de fées.

Quelques heures plus tard, je sentis la voiture ralentir. Au loin, j'entendis des voitures klaxonner. Je me réveillai en sursaut et constatai que cette fois-ci, tout le monde était réveillé. À peine sortie de la voiture, mon petit cousin Levi courut vers moi pour me sauter dans les bras. Je me préparai à le rattraper en plein vol car malgré ses sept ans, il était particulièrement grand. Il m'embrassa et me dit à quel point je lui avais manqué. Je le fis tournoyer dans tous les sens et le reposai au sol. Levi repartit immédiatement en courant saluer les autres. Je récupérai mes affaires et m'en allai dire bonjour à mes tantes, Cassie, Maddi, June, et mon oncle, Tyno. Comme à son habitude, il me demanda si j'avais un « amoureux ».

- Toujours pas !

Je continuai mon tour des salutations avec les maris de mes tantes et la femme de mon oncle, puis m'en allai rejoindre mes autres cousins. Je retrouvai Ari pour monter nos bagages dans notre chambre. Elle fut la première à lâcher ses affaires au sol pour foncer sauter sur le lit. Je la rejoignis aussitôt. Nous nous effondrâmes de rire, essoufflées par cet effort provoqué par l'excitation de ces vacances. Ari posa sa tête sur mon épaule et me dit :

- Notre dernier été en tant que mineures peut enfin commencer !

La Famille GenovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant