Chapitre 4

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Une semaine était passée depuis la soirée en boîte de nuit. Même si nous cohabitions dans la même maison, le garçon qui m'avait promis d'être toujours là pour moi s'était étonnamment montré discret, voire invisible ces derniers jours. Comme je l'avais dit à Ari ce soir-là, Liyam était saoul et ne pensait pas un mot de ce qu'il avait dit. Il m'avait sauvée, m'avait accordé de l'attention, de l'intérêt, mais finalement, il avait fui. Qu'avais-je fait ? L'incident de la soirée dernière tournait en boucle dans ma tête. Je ne pensais qu'à lui. Il m'avait évitée toute la semaine, ne m'avait adressé aucun mot, aucun regard. Me voilà quatre wagons en arrière. Encore pire qu'avant. J'étais passée de la petite sœur de son meilleur ami à une inconnue dont il avait honte.

Je décidai de laisser ces pensées qui me tourmentaient de côté et partis à la recherche d'Ari. Après quelques minutes, je la trouvai avec mon cousin près de la piscine. Je me figeai un instant. Ils rigolaient et semblaient anormalement proches l'un de l'autre. J'étais contente que ma meilleure amie se soit toujours bien entendue avec ma famille. Tout aurait été plus compliqué si cela n'avait pas été le cas. Je m'approchai et m'assis à côté d'eux.

- Ça fait longtemps que vous êtes là ? Je te cherche depuis tout à l'heure ! dis-je en m'adressant à Ari.

Celle-ci me répondit toute joyeuse.

- Une heure, peut-être. Je voulais bronzer un peu et tu étais à la douche, alors je suis descendue.

Le téléphone de mon cousin sonna. Il s'excusa et s'éloigna pour répondre. L'ambiance me parut bizarre. J'avais un mauvais pressentiment. Avais-je interrompu quelque chose ? Je m'empressai d'ôter le doute qui trottait dans ma tête.

- Ari ? Est-ce que je dérange ?

- Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? dit-elle surprise en remontant ses lunettes sur le haut de son crâne.

- Je ne sais pas, vous avez arrêté de parler quand je suis arrivée. Vous aviez l'air proches, non ?

Elle rigola.

- Leo, tu ne crois quand même pas qu'il se passe un truc entre Juliaan et moi ?

Je la regardai dans les yeux sans répondre. J'attendais la suite.

- Je tiens à te dire que tu as une imagination débordante, Leonnie.

- Laisse-moi te retourner le compliment, ma très chère Ari.

Elle s'installa plus confortablement dans son transat et redescendit ses lunettes sur ses yeux sans prêter attention à ma dernière remarque. Je soupirai.

- J'espère que c'est seulement mon imagination et rien de plus, Ariana.

- Je te promets, il n'y a rien entre nous. On s'entend juste bien. Le courant passe. Comme depuis toujours.

- Oui, mais laisse-moi te rappeler qu'il n'est pas venu seul !

- Tu parles de celle aux cheveux décolorés avec des piercings partout ? dit-elle dégoûtée.

- Oui Ari ! Je te parle de Constance, sa copine !

Elle rigola en prononçant une nouvelle fois son prénom de façon ironique. Je me résignai à continuer cette conversation. Quoi qu'il arrive, elle n'en ferait qu'à sa tête. Je m'installai à mon tour sur un transat et laissai le soleil me picoter le visage.

*

Tous les ans, aux alentours du 14 Juillet, la ville organisait une fête sur plusieurs jours afin de célébrer la fête nationale. Ils installaient des stands de jeux pour les enfants, mais aussi pour les grands. Des DJ mixaient tous les soirs différents styles. La ville se transformait en une mini fête foraine avec une décoration digne de Noël dans les couleurs de notre drapeau. La place était sublime, tous les recoins étaient illuminés. Il y régnait une ambiance festive et familiale. J'adorais les moments qu'on y passait. Étant donné que nous avions avec nous trois enfants entre sept et trois ans, il nous était impossible de ne pas nous y rendre.

La Famille GenovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant