AFFECTION [TAEKOOK]

12

Hello ; chapitre un peu compliqué qui aborde des thèmes difficiles pouvant poser problème à certains lecteurs.

Âmes sensibles, veuillez à peut-être s'abstenir pour cette première partie de chapitre.

TW : violences intra familiales et maltraitance

—————————————————————

Je me suis réveillé ce matin avec la désagréable sensation de ne pas me sentir bien.

À l'intérieur de moi, je me sens faible. Ça arrive parfois. Je perds confiance un jour ou deux, puis ça disparaît aussi vite que c'est arrivé.

Seulement, pendant ces jours-là, il est très difficile pour moi d'être motivé. J'ai du mal à bouger, à parler, et je n'ai qu'une envie ; passer la journée dans mon lit.

Je fuis les contacts humains comme la peste, je pars en courant dès qu'on me parle un peu trop longtemps, et le pire, sans doute, c'est que je n'arrive pas à cacher quand je suis ennuyé.

Et ça, Eunchae l'a compris. Au bout d'une dizaine de minutes, quand même, mais c'est habillée d'une cape invisible de super héroïne qu'elle vient me tirer du bourbier dans lequel je suis.

« Oh ! Merde, je suis désolée mais j'ai oublié notre urgence ! Jungkook, t'abuses ! Tu devais me le rappeler ! » elle s'exclame en me tirant par le bras, m'arrachant enfin à cette horrible discussion qui m'hérisse les poils.

Deux de mes camarades nous ont arrêté dans le couloir pour nous présenter leur projet artistique. Ça semblait être une bonne idée, mais dans l'état dans lequel je suis aujourd'hui, il est bien trop difficile pour moi d'en avoir quelque chose à faire des histoires des uns et des autres.

Eunchae m'ayant entraîné avec elle, nous courrons tous les deux à travers les couloirs, mimant une urgence de la plus haute importance. Elle ouvre la salle maudite du sixième étage, me pousse à l'intérieur, elle sur mes talons, et verrouille la porte.

La charmante brune qui me sert d'amie se laisse glisser le long de la porte, assise sur le sol délabrée, la tête dans ses bras en gémissant bruyamment.

« Oh mon dieu, j'ai cru qu'on s'en sortirait jamais. »

J'ouvre la fenêtre de cette pièce à la réputation bien connue. Je m'assois sur le rebord, un sourire au coin des lèvres, et extirpe une cigarette de mon paquet caché dans la poche intérieure de ma veste.

« Jeon Jungkook, tu es mon sauveur si tu m'en donnes une. »

Je souffle du nez, place le bâton de nicotine entre mes lèvres et l'allume, faisant signe à Eunchae d'approcher. Elle se relève à la vitesse de l'éclair, rampant sans doute vers moi si elle avait été allongée au sol, et entrouvre la bouche quand je place la cigarette entre ses lèvres.

Elle inspire bruyamment et me souffle dessus en expirant. J'en sors une deuxième que j'allume de la même façon.

Assis sur le rebord de la fenêtre, mes genoux contre moi, je laisse mon regard se perde sur les immeubles de Séoul qui ne m'ont jamais vraiment impressionné.

Il n'y a rien dans ces énormes bâtiments qui m'a un jour émerveillé. Je suis plus friand des campagnes, de là où les gens se taisent et n'hurlent pas leur vie à quiconque les croisent.

« Je ne savais pas que tu fumais. » je dis finalement, Eunchae m'ayant rejoint sur le rebord.

La pointe de ses chaussures est collée à la mienne. Elle fume, la tête dans les bras, ses yeux visés sur le même immeuble que moi. Il est si grand qu'il pourrait sûrement contenir toute la population de la ville.