EIR [Levi Ackerman X OC]

Chapitre 17

— Je suis persuadé qu'elle n'a rien fait de mal.

Levi descendait de sa monture, faisant claquer ses bottes sur les pavés des rues de la capitale.

Son air impassible ancré sur son visage, il détaillait l'école d'Ava pendant que Tara attachait son cheval à l'écurie.

Un messager était venu voir le couple la veille, les informant que la directrice de l'école souhaitait les rencontrer suite à une altercation qu'Ava avait eu avec un camarade.

Les mains dans les poches de son pantalon d'uniforme, Levi ouvrait la grande porte en bois de l'établissement, laissant d'abord passer la médecin.

Il n'avait fait que pester durant tout le trajet, si Ava avait eu un différend avec un camarade, c'est que celui-ci l'avait cherché.

Défilant les couloirs jonchés de dessins d'enfant, il continuait.

— Ava sait qu'elle a de la chance d'être à l'école, je ne vois pas pourquoi elle se serait mise en de mauvaises postures pour rien.

Tara avait décidé de garder le silence face à l'agacement du soldat, elle avait essayé de le raisonner mais il ne l'écoutait pas, tentant de justifier les actes de sa fille.

En parlant de l'accusée, celle-ci était assise sur le banc installé à côté de la porte du bureau de la gérante de l'établissement.

Les yeux baissés sur ses chaussures abîmée, elle triturait ses doigts pendant que la directrice attendait de pieds fermes ses tuteurs.

Ses cheveux tirés en un chignon parfait et son air strict n'échappèrent pas à la médecin qui se penchait à l'oreille du caporal.

— Elle n'a pas l'air commode.

Après quelques pas, ils la rejoignait dans un silence pesant.

— Madame Castellane, Monsieur Ackerman.

Tara pinçait ses lèvres en un sourire amical quand Levi ne perdait rien de son visage fermé.

— Entrez je vous prie.

La directrice refermait la porte de son bureau derrière elle, laissant à la médecin quelques secondes pour offrir un sourire à la petite tête brune qui continuait de triturer ses doigts.

Levi s'installait sur la vieille chaise en métal et Tara l'accompagnait pendant que celle aux cheveux ternis par les années d'enseignement prenait place à son bureau.

La lieutenant tentait de lire son caractère sur son visage ; la ride prononcée entre ses sourcils témoignait qu'elle devait souvent s'énerver, et le manque de ride au niveau de ses lèvres et de son nez semblait indiquer qu'elle n'était pas du genre à beaucoup sourire.

— Qu'a fait Ava qui nécessite de faire déplacer deux gradés de l'armée un jeudi après-midi ?

Tara fermait les yeux à l'entente de la voix froide de son amant. Il était venu pour en découdre, peu importe ce que la petite avait fait, et si Tara l'avait bien compris, lui tenait visiblement à donner le ton face à la directrice.

Bien que rien ne soit officiel aux yeux de la loi, le couple de supérieur étaient les référents d'Ava.

Ils s'étaient tous deux porter garant de la fillette, même s'ils ne l'avaient pas légalement adoptée.

Ils auraient aimé, mais après de nombreuses conversations au coin du feu, ils avaient fini par se dire que leur grade ne leur permettait pas.

S'ils venaient à perdre la vie au combat, ils ne voulaient pas qu'Ava se sente abandonnée une deuxième fois.