EIR [Levi Ackerman X OC]

Chapitre 14

Quelques semaines d'entraînements plus tard, les nouvelles recrues avaient pris du galon.

Entraînés par les meilleurs sergents et chefs, les soldats débutant se faisaient petit à petit à la vie au camp.

Levi était parti en mission de repérage avec son escouade, laissant les jeunes sous la supervision des autres supérieurs.

Tara en profitait pour rendre visite aux enfants de l'orphelinat, lorsqu'elle n'était pas en mission elle aimait leur rendre visite, bien qu'elle soit souvent appelée dans le cadre de ses fonctions de médecin.

Malgré les années, la pénurie de médecin n'avait pas connu de recrudescence, alors elle jonglait entre le QG et la ville pour donner un coup de main.

Un pansement dans la main, elle déchirait la languette pour le coller sur le coude du petit qui la regardait avec de grands yeux, encore larmoyants de sa chute.

Même les petits bobos étaient de son ressort, déchargeant les auxiliaires et bénévoles de l'orphelinat.

— Tu peux y aller, et ne va pas jouer dans la fontaine, sinon tout ce que j'ai fait ne servira à rien.

— Oui Tara.

Elle lui adressait un clin d'œil et ébouriffait ses cheveux emmêlés avant de le porter et le descendre de la table d'auscultation de l'infirmerie.

Elle rangeait son matériel, laissant l'office propre et elle partait s'asseoir sur un des nombreux bancs en pierre qui jonchaient la cour où chahutait les enfants.

La médecin aimait venir ici, fuyant le quotidien du manoir. Même si les pertes humaines étaient moindres depuis quelques temps, il n'était pas rare que des soldats ne reviennent pas de missions.

Et à chaque fois que son cher et tendre partait, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui, à ce qu'il faisait, s'il allait bien.

Il était le meilleur soldat de l'humanité, elle lui vouait une confiance inégalable et elle savait qu'il était professionnel.

Mais peut-on vraiment blâmer une femme amoureuse d'avoir peur que son compagnon ne revienne jamais ?

Quelques fois, elle repensait à une vieille phrase qu'il lui avait dite.

« Et puis, vous m'imaginez vendeur de pain ou de bétail ? »

Elle riait nerveusement à chaque fois que cette pensée lui revenait.

Elle avait déjà pensé à quitter le bataillon et vivre une vie paisible aux côtés de son caporal, oubliant la peur des missions et de l'extérieur pour se consacrer à leur plein amour.

Mais jamais Levi ne quitterait l'armée, et honnêtement, elle ne s'en pensait pas capable non plus.

Le bataillon était devenu sa famille, sa façon à elle de protéger les habitants des murs.

Toutefois, penser à une vie calme et fermière à la campagne lui réchauffait le cœur ; peut-être vivraient-ils assez longtemps pour s'octroyer une retraite bien méritée loin de la ville et du camp.

— Comment va ma docteure préférée ?

Elle souriait à celui qui prenait place à ses côtés.

— Arrête de grandir aussi vite, veux-tu ?

Elle ébouriffait les cheveux dorés de Tom, se rappelant à sa bouille d'adolescent qu'il était son petit chouchou lorsqu'il était enfant.

Elle aimait se rappeler de cette journée au manoir, où elle l'avait fait voltigé dans les airs pour le plus grand bonheur du garçon.