EIR [Levi Ackerman X OC]

Chapitre 5

Le lendemain, Levi ouvrait les yeux difficilement, clignant quelques fois ses paupières pour s'habituer aux rayons du soleil qui perçaient les fenêtres en face de lui.

Il soufflait en passant une main sur ses yeux, tendant l'oreille à l'entente de son grade.

— Regarde qui est réveillée ma puce, c'est le caporal ronchon. Tara chuchotait au creux de l'oreille de la fillette. Et je peux déjà te garantir qu'il ne va pas être content que je l'appelle comme ça.

De sa voix rauque et acariâtre habituelle, il répondait.

— Je ne suis pas ronchon.

— Tu vois, qu'est-ce que je t'avais dit.

Il se relevait sur ses coudes pour apercevoir par-dessus le canapé le bébé gazouiller dans les bras de la médecin qui pouffait au ton toujours sévère du noiraud.

— Bien dormis ?

Il clignait une nouvelle fois des yeux avant de se lever et de les rejoindre.

— Bien, je vous remercie pour votre hospitalité.

Il reportait les yeux sur la petite bouille qui nichait son doux visage dans le cou de la brune.

— Qu'est-ce que vous comptez faire de la petite ?

Tara soufflait en caressant les joues de la concernée.

— Je n'ai d'autres choix que de l'emmener à l'orphelinat.

Il hochait la tête en baissant le regard sur ses bottes qu'il n'avait pas ôtées, et elle pointait du doigt une tasse fumante.

— Je vous ai préparé du thé, je vais m'occuper de la petite et nous pourrons partir.

Tara partait dans la salle de bain, laissant le noiraud dans la petite cuisine de fortune.

Il n'avait pas l'habitude d'être aussi choyé, ni d'être dans une sorte de cocon empli de gazouillis et de douceur.

Alors toute cette bienveillance le laissait pantelant, il prenait la tasse dans ses mains en creusant ses joues, perdant son regard dans les fenêtres.

Il terminait son thé et partait sangler à sa monture les quelques affaires de la médecin pendant qu'elle s'affairait à donner le bain à l'orpheline.

À chaque aller-retour, il l'entendait fredonner à travers la porte de la salle d'eau, et après avoir terminé de sangler ses males, il s'appuyait contre l'encadrure de la porte à moitié ouverte.

— Continuez de travailler vos entraînements Castellane, vous n'avez aucune carrière dans le chant.

Il l'entendit pouffer.

— Tu vois ma puce, je t'avais dit qu'il était ronchon le monsieur.

— Arrêtez de me faire passer pour un méchant auprès de la petite.

— Je n'ai pas dit que vous étiez méchant, je lui faisais juste remarquer que vous ne souriez pas beaucoup.

Les bras croisés sur sa poitrine, il levait les yeux au ciel.

— Je ne vais pas passer ma journée à sourire bêtement.

— C'est toujours mieux que de voir votre visage impassible crier sur les soldats.

— Je ne crie pas.

Elle ouvrait la porte avec l'enfant dans les bras, un sourire moqueur sur le visage.

— Si, vous êtes toujours grognon et de mauvaise humeur ... Mais ...

Elle levait un doigt en sa direction.