19. 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑜𝑢𝑙𝑒𝑢𝑟

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« I see my reflection in your eyes »
— the neighbourhood

𓆩ᥫ᭡𓆪


Celia

Quand je rentre des cours, je monte immédiatement dans ma chambre sans passer par la cuisine. Beaucoup trop de choses tournent dans ma tête et je commence à avoir un mal de crâne pas possible.

Quand Léana m'a apprise que Caleb l'avait quitté, j'ai été surprise mais surtout inquiète. Et ce encore plus quand elle m'a dit — attention je cite — qu'il « n'a pas de coeur », et qu'il « est incapable d'aimer ».

Et si elle disait vrai, finalement ? Et si je craquais pour une cause perdue ?

Et puis est ce que je craque vraiment pour lui ? Ou c'est seulement parce qu'on s'est embrassé et que ça a éveillé des tas de sentiments nouveaux en moi ?

Plusieurs questions de ce genre se bousculent dans mon cerveau, mais elles reviennent toutes à la même déduction :

Je dois oublier Caleb. Nos baisers. Nos brèves moments. Car ça n'a pas — plus — d'importance.



*****



J'entre dans la cuisine et je suis surprise de voir que maman n'est pas en train de tester une nouvelle recette ou quoi que ce soit d'autre, mais qu'elle est en pleine discussion sérieuse avec mon père. Leurs visages sont tirés et leurs regards semblent inquiets.

Je fronce les sourcils en m'approchant d'eux, soupçonneuse.

— Qu'est ce qui se passe ici ?

Mon père sursaute et se tourne en soufflant, l'air rassuré de voir que ce n'est que moi. Puis mon inquiétude grandit quand mes parents se font un regard complice du genre « doit-on lui dire ? ».

En quelques secondes, j'imagine des dizaines de scénarios possibles et impossibles, mais heureusement mon père m'interrompt dans mes pensées :

— Ce n'est rien de grave, chuchote-t-il.

— D'accord... Mais j'aimerais quand même savoir ce qui vous tracasse comme ça.

— Il s'est passé quelque chose juste avant que tu rentres, m'informe ma mère.

Je m'avance, intriguée.

— Ah ouais ?

— Oui, continue papa. J'étais en pleine discussion avec le chauffeur devant la maison quand tout d'un coup le fils de Monsieur Denis...

— Caleb, je rectifie sans m'en empêcher.

Mon père se fige quelques secondes surpris par mon ton. Je le suis aussi. Je mords l'intérieur de ma joue, regrettant ce que je viens de faire, mais heureusement il ne m'en tient pas rigueur et continue d'expliquer :

— Euh oui... Caleb donc. Il y a environ une heure, il est sorti de la maison en furie... les yeux rouges, et les poings complètement serrés. Il avait l'air... contrarié, ou tourmenté. Même abattu.

Merde.

Je ne sais pourquoi, mais une inquiétude née en moi. Mon pouls s'accélère en attendant le pire.

Inconsciemment, j'ai peur de revivre la scène.

— Et puis... son père à déboulé derrière lui en lui hurlant dessus. Je n'avais jamais vu Marc comme ça.

Je ne comprends rien, là et je veux des réponses. J'ai besoin de réponse. Qu'est ce qui a bien pu se passer ?

— Il a essayé de retenir Caleb, mais il ne l'a pas écouté et a pris sa voiture pour conduire je-ne-sais-où. Et depuis, on est tous inquiets de savoir où il est et si il va bien.

I would hurt youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant