•Chapitre 7•

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POV : Extérieur

C'était aussi simple de ça et la facilité avec laquelle il pouvait le faire rendait l'abstention encore plus compliquée. Juste ça et il pourrait avoir la réponse à la question qui l'obsédait tant.

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Bakugo se maudissait d'avoir fait autant de bruit : quand il était arrivé au moment de reposer la porte sur le sol son doigt avait glissé et la porte s'était abattu sur le sol d'une manière plus brusque que d'habitude et avait fait un plus grand bruit. Il s'était déjà vu tout perdre, les semaines d'isolement qui s'enchaineraient à l'arrivée des surveillants... Il ne s'était jamais fait prendre jusque là, pas même quand il s'échappait en pleine nuit pour revenir quelques heures plus tard. Il n'allait pas se faire attraper à cause d'une porte ? Il était définitivement meilleur que ça. Il s'était avancé très prudemment vers la salle de surveillant qui se trouvait au départ de chaque lignée de cellule mais heureusement, les deux surveillants dormaient comme d'habitude.

Il fut soulagé et s'accroupit pour passer sous la vitre qui leur permettaient de voir pour vite s'éloigner le plus discrètement possible. Il passa les portes des douches pour se diriger vers la laverie. Une fois dans la salle sombre, un petit sourire satisfaisant apparu sur son visage pâle. Il attrapa son paquet de cigarettes et sortit de la salle.

Il se dirigea à pas lent et silencieux vers la cour. Il passa le portail à peine fermé et l'air frais de la nuit caressa ses joues dans un frisson agréable. Il poussa un soupire de bien-être et commença à marcher vers son endroit fétiche : le renfoncement de la cour. Il s'assit sur le sol et sortit une cigarette qu'il alluma rapidement. Il balança sa tête en arrière la faisant reposer sur le mur froid alors que la fumée faisait son bout de chemin dans son organe respiratoire. Son corps précédemment tendu, se relâcha presque immédiatement. Il ferma les yeux et se laissa bercer par le doux chant des cigales environnantes. 

Cela commençait à faire un bon bout de temps qu'il venait ici tout les soirs, plus précisément un an et deux mois. Le premier mois de son incarcération, il n'y avait pas même pensé : il était bien trop occupé à ressasser son arrestation mais surtout comment elle aurait pu être évité, il s'était maudit d'avoir empreinté cette fameuse ruelle où l'attendaient multiples voitures de police : il avait immédiatement été tasé et n'avait rien pu faire. Ce premier mois, il l'avait passé à supplier chaque correspondant de le laisser s'échapper mais ils n'avaient jamais accepté, lui répétant toujours que c'était trop risqué. Comment pouvait il détruire l'Ark enfermé entre quatre murs ? Surtout que grâce à sa détermination et manque de scrupule, et grâce à sa personnalité explosive en général, Bakugo avait réussi à se hisser assez haut dans la hiérarchie de son gang et ne comprenait pas pourquoi ils le laisseraient croupir en prison comme un mal propre. Il s'était retrouvé au pied du mur mais depuis, ils lui avaient fait comprendre qu'il pouvait parfaitement le faire d'ici. 

Il aimait véritablement ces moments seul dans la cour quand la brise fraiche le câlinait dans une étreinte chaleureuse. Le silence casi entier provoquait une sensation d'apaisement dans son cœur. Une sensation que Katsuki chérissait mais qui restait rare dans sa vie. Ne vous méprenez pas, Bakugo aimait sa vie. Les missions, les plans et le sang ne le dérangeait pas s'il réussissait à atteindre son objectif final, au contraire. En réalité, il ne voyait pas son existence autrement. De toute façon, il ne connaissait pas grand chose en dehors de cette vie : il ne savait pas vraiment à quoi ressemblait un destin loin des gangs et des problèmes. Cependant, il n'était pas sûr de vouloir le découvrir, cette vie-là lui allait très bien. Alors qu'il s'apprêtait à s'allumer une deuxième cigarette un bruit cassa le doux silence : 

-Katsuki... Son prénom s'éleva dans le confort sombre de la nuit. Le blond réouvrit les yeux précipitamment pour analyser son environnement. "Personne n'est là à cette heure là normalement !" Se demanda-t-il alors que l'incompréhension prit place. Elle fut cependant de courte durée quand ses yeux rencontrèrent ceux rougeâtres d'un certain roux ayant rejoint la prison il y a à peine quelques jours. Il était adossé au mur à la droite du blond et ses bras étaient croisés sur son torse, lui donnant un air presque décontracté. Si le blond n'était pas un membre de gang il aurait définitivement sursauté. J'ai entendu le bruit de ta porte. Tu n'es pas très discret pour quelqu'un qui s'est déjà échappé 5 fois. Se moqua Eijiro en se détachant du mur, révélant un peu plus sa silhouette sous la basse lumière de la lune. 

Prison Love ~Kiribaku~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant