Chapitre 15 : Dans l'Antre du Lion

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Lisa

L'intérieur de la villa était d'un luxe ostentatoire, avec des sols en marbre, des lustres étincelants et des tableaux de maîtres aux murs. Je rejoignis Marella près d'un escalier monumental qui menait aux étages supérieurs.

"Rossi est au dernier étage," murmura-t-elle, me tendant un micro-émetteur. "Salle de surveillance, à gauche."

Je fixai l'objet miniature dans ma paume. "On dirait que tu as bien fait connaissance avec les lieux."

Un sourire malicieux éclaira son visage. "Disons que j'ai mes entrées."

Elle disparut dans l'ombre du couloir, me laissant seul face à l'escalier imposant. Je remontai les marches avec précaution, mes sens en alerte. Chaque craquement du plancher, chaque murmure lointain me rappelait que j'étais en territoire ennemi.

Arrivé au dernier étage, je repérai rapidement la salle de surveillance. Derrière la porte entrouverte, la lumière blafarde d'un écran éclairait un garde massif, endormi sur sa chaise. Je m'approchai sans bruit et neutralisai l'homme d'un geste précis.

La pièce offrait une vue panoramique sur la propriété grâce à une multitude d'écrans. Sur l'un d'eux, je vis Vittorio Rossi, un homme trapu au visage dur, en grande conversation dans son bureau. Deux gardes du corps montaient la garde devant la porte.

J'enfilai mon écouteur. "Marella, je suis en position. Rossi est dans son bureau avec deux hommes."

Sa voix me parvint dans l'oreille, calme et posée. "Parfait. On entre en scène dans cinq minutes. Sois prête."

Cinq minutes pour désamorcer une bombe humaine et mettre fin au règne de Vittorio Rossi. Le compte à rebours était lancé.

"Trois minutes," annonça la voix de Marella dans mon oreillette.

J'observai la scène qui se déroulait sur l'écran. Rossi était nerveux, arpentant son bureau de long en large, téléphone collé à l'oreille. Il hurlait des ordres en italien, sa voix rauque trahissant son agitation.

« Il y a un problème ? » demandai-je.

« Disons qu'on a un peu bousculé son planning. » Un léger rire teinté d'ironie résonna dans mon oreille. « Prépare-toi. »

Sur l'écran, les deux gardes du corps se raidirent soudainement, les yeux rivés sur la porte du bureau. Un instant plus tard, celle-ci s'ouvrit en claquant contre le mur, révélant Marella, un pistolet automatique à la main.

Elle était magnifique. Vêtue d'une combinaison noire qui moulait son corps à la perfection, les cheveux tirés en une queue de cheval serrée, elle dégageait une aura de danger et de sensualité presque palpable. J'en restais moi-même admirative, malgré le danger de la situation.

« Vittorio, mon cher, » lança-t-elle d'une voix suave, « on se voit enfin. »

Le visage de Rossi se décomposa. Il lâcha son téléphone, qui se brisa sur le sol en émettant un grincement discordant.

« Toi ! » hurla-t-il en pointant un doigt tremblant vers elle. « Comment oses-tu... ? »

« Pas très accueillant pour un hôte, » le coupa Marella en s'approchant lentement du bureau. « On pourrait presque croire que tu n'es pas content de me voir. »

« Attrapez-la ! » beugla Rossi aux gardes du corps, qui s'élancèrent vers Marella avec une fureur contenue.

Un sourire cruel éclaira le visage de Marella. Elle esquiva leurs assauts avec une facilité déconcertante, son corps se mouvant avec la grâce et la précision d'une danseuse.

« Amuse-toi bien, » murmura-t-elle dans mon oreillette, avant de disparaître de l'écran, laissant les deux hommes se cogner l'un contre l'autre dans un bruit sourd.

J'observai le chaos qui se déroulait dans le bureau, mon cœur battant à tout rompre. Marella se déplaçait avec une rapidité et une précision incroyables, neutralisant les gardes du corps l'un après l'autre.

Soudain, elle se retrouva face à Rossi, son pistolet pointé sur son cœur. L'homme, livide, recula jusqu'à se retrouver dos au mur, piégé.

"Tu ne peux pas t'en sortir," haleta-t-il, la voix tremblante. "Mes hommes... ils vont... "

"Tes hommes sont hors-jeu, Vittorio," le coupa Marella, sa voix glaciale. "Et toi, tu vas répondre de tes crimes."

Elle appuya sur la détente.

Du moins, c'est ce que j'aurais cru entendre si le son des coups de feu n'avait pas été étouffé par mon écouteur. Je retirai l'appareil, confuse. Un bruit sourd, provenant du couloir, attira mon attention.

Avant même que j'aie eu le temps de réagir, la porte de la salle de surveillance s'ouvrit brusquement. Un homme se tenait dans l'embrasure, l'air menaçant. Il était grand, les épaules larges, et portait un costume sombre qui lui donnait l'allure d'un prédateur nocturne. Ses yeux, d'un bleu acier, me scannèrent en une fraction de seconde, et un sourire froid étira ses lèvres fines.

"Alors, on dirait que la petite souris est tombée dans le piège," dit-il d'une voix rauque, en faisant un pas vers moi.

Je me relevai d'un bond, mon instinct de survie prenant le dessus. "Qui êtes-vous ?"

"Un ami," répondit-il, l'ombre d'une menace dans la voix. "Ou un ennemi. Tout dépend de toi, *bella*."

Il s'approcha encore, réduisant l'espace entre nous. Je reculai, cherchant une issue, une arme, n'importe quoi pour me défendre. Mais la pièce était vide, et cet homme, avec son regard perçant et son aura menaçante, me clouait sur place.

"Ne te fatigue pas, *tesoro*," murmura-t-il, son regard parcourant mon corps d'une manière qui me fit rougir malgré moi. "Tu ne peux pas m'échapper."

J'étais prise au piège, seule avec cet homme mystérieux, dans l'antre du lion.

Mon cerveau tournait à toute vitesse, cherchant une issue. L'homme qui se tenait devant moi, cet "ami" à la voix de velours et au regard d'acier, dégageait une aura de danger qui me glaçait le sang.

« Qui vous a envoyé ? » demandai-je, ma voix tremblante malgré mes efforts pour paraître stoïque. « Et où est Marella ? »

Il esquissa un sourire narquois. « Impatiente de la rejoindre ? Ne t'en fais pas, *bella*, elle s'amuse beaucoup en ce moment. »

Son regard se posa sur moi, brûlant comme une caresse. J'aurais juré sentir le contact de son regard sur ma peau, me parcourant de la tête aux pieds.

« Tu sais, » reprit-il en s'approchant encore, « Vittorio n'était qu'un pion. Un obstacle sur notre chemin. »

« Notre chemin ? » répétai-je, confuse. « De quoi parlez-vous ? Qui est « nous » ? »

Il laissa échapper un petit rire rauque. « Tout à son temps, *tesoro*. Tout à son temps. »

Soudain, un fracas venant du couloir coupa court à notre échange. Des cris, des bruits de lutte... Puis le silence. Un silence lourd de menaces.

L'homme jura entre ses dents, son regard se durcissant. Il se tourna vers la porte, l'attention détournée un instant. C'était ma chance.

Sans réfléchir, je me précipitai sur lui, visant le point faible que j'avais repéré sous ses côtes. Mon poing s'enfonça dans son ventre, le faisant plier en deux dans un grognement de douleur.

« Salope ! » cracha-t-il en se redressant, la fureur éclairant ses yeux bleus.

Mais il était trop tard. J'avais déjà franchi la porte et me précipitais dans le couloir, ignorant la douleur qui me brûlait la main.

Ma policièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant