*Marella*
Vittorio Rossi gisait à mes pieds, le visage blême, les yeux vides fixant le plafond. Il n'était plus qu'une marionnette dont les ficelles avaient été coupées, un roi déchu dans son propre palais.
J'avais anticipé sa peur, sa tentative pitoyable de négocier sa survie. Mais il n'avait opposé aucune résistance, se contentant de marmonner des paroles incohérentes, comme si la réalité de la situation le dépassait.
Un rictus froid étira mes lèvres. Pauvre Vittorio. Il avait passé sa vie à jouer au maître du jeu, ignorant que le destin avait d'autres projets pour lui.
Un bruit de lutte provenant du couloir me fit sortir de mes pensées. J'avais donné des ordres stricts à mes hommes : personne ne devait s'approcher de la salle de surveillance. Alors qui diable... ?
Je rangeai mon arme et me dirigeai vers la porte, l'intuition que quelque chose clochait. En arrivant dans le couloir, je tombai nez à nez avec Marco, l'un de mes hommes de confiance. Il était appuyé contre le mur, le souffle court, une expression de douleur mêlée d'incrédulité sur le visage.
"Marco ? Que s'est-il passé ?" demandai-je, mon regard scrutant les alentours.
"La policière...," haleta-t-il en désignant un couloir latéral. "Elle... elle s'est enfuie. "
Un éclair de surprise traversa mes traits, vite remplacé par un sourire amusé. Lisa Montoni, cette petite détective au regard de braise, avait plus d'un tour dans son sac.
"Intéressant," murmurai-je, plus intriguée qu'en colère. "Très intéressant."
**Lisa**
Je courais à perdre haleine, le cœur battant à tout rompre. Le couloir semblait s'étirer devant moi, sans fin, chaque porte fermée ressemblant à une menace, chaque recoin à un piège potentiel.
J'avais réussi à semer l'homme au regard d'acier, mais pour combien de temps ? La villa était un labyrinthe, et je doutais fort être seule à l'intérieur. Marella, ses hommes, et cet inconnu menaçant... J'étais encerclée.
Soudain, une main se referma sur ma bouche, m'entraînant dans l'ombre d'une alcôve. Je me débattis, terrorisée, mais une voix familière murmura à mon oreille :
"Chut, c'est moi."
Le parfum familier qui flottait autour de moi me fit réaliser que j'étais en sécurité, du moins pour l'instant.
"Marella ?" soufflai-je, incrédule. "Mais comment... ?"
"On a peu de temps," me coupa-t-elle, son regard scrutant le couloir. "Ils nous recherchent."
Elle me fixa alors, ses yeux sombres brillants d'une lueur étrange. "Il faut y aller. Maintenant."
Elle prit ma main et m'entraîna dans les profondeurs obscures de la villa, me laissant plus confuse et terrifiée que jamais.
**Lisa**
Marella me tirait par la main à travers un dédale de couloirs sombres et de pièces inconnues. Je la suivais, étourdie, le souffle court, tentant de donner un sens à cette situation ubuesque.
Pourquoi m'aidait-elle ? Après tout, c'était elle l'ennemie, la criminelle que je devais arrêter. Et où diable allions-nous ?
« Marella, attends ! » m'exclamai-je, la rattrapant de justesse. « Où va-t-on ? Et pourquoi m'aides-tu ? »
Elle s'arrêta brusquement, se retournant vers moi. Son regard, habituellement si assuré, était empreint d'une urgence que je ne lui connaissais pas.
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Ma policière
RomansJe m'appelle Lisa Montoni. À 28 ans, je suis une détective fraîchement intégrée à la brigade de police locale, mes cheveux bruns encadrent un visage marqué par des tatouages sombres. J'ai grandi en Italie, élevée par ma grand-mère après le meurtre b...