Je suis ici, assise sur le rebord de l'un de ses meubles, en train de l'embrasser avec férocité. Je sens ses mains glisser contre mon corps tandis que je garde les miennes derrière sa tête et les laisse se balader dans ses doux cheveux.
Ses beaux cheveux blonds... C'est la première chose que j'ai remarquée quand je l'ai vu pour la 1ère fois au bar. Je m'étais approchée d'elle, un sourire charmeur et deux bières dans les mains, prête à lui en offrir une. Elle l'a acceptée volontiers et m'a permise de m'asseoir à coté d'elle. Puis nous avons discutées. Je ne me souviens plus vraiment de quoi exactement et, honnêtement, je m'en fiche. Tous ce qui compte à présent, c'est ses mains et leur lente descente vers mon entrejambe. Nos lèvres se séparent et elle me sourit. J'en profite pour reprendre mon souffle et je voie son regard se baisser vers mon jean. Je la sens défaire le bouton de mon pantalon, ouvrir avec une lenteur délibéré ma braguette, ses doigts se glissés doucement sous ma culotte... et son regard se figer pendant quelques secondes.
Merde ! Me dis-je, espérant que ça ne sois pas complètement foutu. Elle me regarde, son choc se transformant rapidement en un mix de colère et de dégout. Ok, c'est vraiment foutu.
"Tu m'expliques ?" Je peux sentir l'impatience dans sa voix et, bien que ça soit la 4eme fois que ça m'arrive en l'espace de 2 mois, cette demande me glace toujours le sang.
"J'ai rien à t'expliquer !" J'essaye d'avoir l'air assuré, mais mon incapacité à affronter son regard me trahis. Elle roule des yeux, déjà saoulée par mon attitude.
"Si, j'aimerais bien savoir ce que t'es exactement." Comment ça "ce que je suis" ?! Comme si c'était pas évident !
Je soupire, déjà fatigué par tout ça. "Je suis une femme." J'affirme en la regardant droit dans les yeux. Elle lève un sourcil, perplexe, et, soudainement, ma confiance en moi s'évapore. "Une femme trans..." J'ajoute, évitant à présent son regard.
Elle prend une grande inspiration et m'explique avec un ton toujours aussi énervé : "Ecoute, j'ai rien contre les gens comme vous, mais,..." Elle commence, tapotant du pied pour bien me faire comprendre qu'elle n'est pas contente. "...moi je préfère les vrais femmes."
Mon estomac se serre quand j'entends ces mots. Certes, je les ai entendu des dizaines voir des vingtaine de fois auparavant... mais, je n'arrive toujours pas à m'y faire, il m'affecte toujours autant.
Aller, te laisse pas démonter, montre lui qui c'est la patronne ! M'indique la petite voix dans ma tête. Cela suffit à me rendre mon assurance et à de nouveau affronter son regard. "Pardon ?!" Je m'offusque, une main sur le thorax pour accentuer mes propos "Comment oses-tu !?" J'hausse le ton, pour que ça soit clair que je ne me laisserai pas faire.
"J'ai bien le droit d'avoir des préférence, non ?" Elle répond méchamment.
"Oui, t'as tout à fait le droit. Par contre, insinuer que je ne suis pas une vraie femme par ce que je suis de sexe masculin, ça c'est juste de la transphobie !"
"Au contraire, c'est juste de la biologie."
C'est bon, j'en ai marre. Je perds mon sang froid et elle compte utiliser ça contre moi. Si ça continue, je risque vraiment de faire des choses que je pourrai regretter. Je soupire, incapable de répondre à ses conneries sans l'égorgée en même temps. Je me retourne donc pour quitter son appart, les mains dans les poches pour éviter de les serrer autour de sa gorge. Je récupère mon sac à main et vais pour mettre mes chaussures. Elle me suit tout du long, comme pour s'assurer que je ne vole rien. Je la regarde une dernière fois et vois son sourire en coin. Ah, d'accord, en faite elle voulait simplement me narguer. Je soupire à nouveau et décide, à contre cœur, de tout de même rester polie.
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Appelle moi Maxine !
RomanceMaxine est une jeune femme de 27 ans, célibataire et lesbienne qui vit une vie relativement normale. Elle a des ami.es, une famille qui la soutient, un travail, son propre appart... Seulement une chose la différencie des autres : sa transidentité. D...