Chapitre 14

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P.O.V d'Ophélie :

J'arrive dans la salle des profs vers 9h30 aujourd'hui, comme tous les lundis matin. Je m'assois sur un siège, je sors mes affaires et commence à noter les projets de mes 4eme. J'ai fait exprès de leurs donné une consigne un peu compliquée, mélangeant différents matérielles à utiliser ainsi qu'une technique vu en tout début d'année, pour voir comment ils s'en sortiraient. À ma grande surprise, ils ont tous relativement réussi. Les résultats sont satisfaisants et il est indéniable qu'ils y ont tous mis du leur et fait des efforts.

Ma rêverie est alors interrompu par un bruit sourd : quelqu'un vient de tomber de sa chaise. Je me lève et explore la pièce pour m'assurer que tout aille bien, légèrement inquiète. Finalement, je trouve Maxine étendu sur le sol, l'air hagard. Je m'accroupi et lui demande si ça va.

Elle me dévisage et me répond sur un ton ironique : "Je vis ma meilleure vie, ça se voit pas ?"

Je lève les yeux au ciel, exaspérée par son attitude. "T'es vraiment incapable de tenir une relation correcte avec tes collègues ou c'est juste moi qui me fait des idées ?"

Cette fois ci, elle ne rétorque pas. Elle se contente de regarder le plafond alors que des larmes commencent à couler sur ses joues. Ce n'est qu'à ce moment là que je me suis rendu compte de mon erreur : Théo m'a dit qu'il avait rompu avec Maxine. Elle doit avoir le cœur brisé et moi je lui dis des trucs comme ça, qu'est ce que je peux être conne parfois.

Je m'empresse de glisser ma main au niveau de sa joue pour sécher ses larmes. Mon geste est peut-être déplacé, surtout quand on repense à notre histoire commune, mais je m'en fou, je déteste la voir triste. "Excuse moi, je n'aurais pas dû dire cela..." Elle ne réagit pas, comme plongé dans un rêve. Maxine est une fille émotive, j'en suis bien consciente, mais j'ai vraiment dû toucher une corde sensible. "Allez, j'suis désolée. Arrête de pleurer sinon je vais m'y mettre aussi." Je continue, ma voix commençant déjà à trembloter.

Toujours sans me regarder, elle me répond enfin avec un ton rempli de reproche, les larmes continuant à rouler sur son visage : "C'est bizarre, t'avais pas l'air de beaucoup te soucier de si je pleurais lorsque tu m'as largué."

Je suis prise au dépourvu par son commentaire. Alors elle aussi pense encore à cette matinée, celle où j'ai du me forcée à la quitter car j'avais trop peur des réactions de ma famille. Ça peut paraître bizarre, mais me rendre compte que je n'étais pas la seule à souffrir me fait me sentir un peu mieux. Cette donc avec une détermination nouvelle que je rétorque, mon envie de la réconforter encore plus forte maintenant que je sais que j'ai peut-être encore une chance de me faire pardonner. "Écoute-..."

Malheureusement, être déterminée n'a pas suffit à l'empêcher de me couper la parole. "Nan, toi écoute moi." Commence-t-elle, sa colère remplaçant à présent son désespoir. "Tu m'as abandonnée, tu m'as fait croire qu'on pourrait être plus qu'un simple plan cul avant de me quitter comme si j'étais la dernière des putes. Par messages en plus !"

Je ne sais honnêtement pas quoi lui répondre. Elle se relève lentement, ses yeux perçant ne quittant jamais les miens. Désormais, Maxine se tient sur ses deux jambes et avance pas à pas vers moi. La colère gravée sur son visage et le fait qu'elle mesure au moins une tête de plus que moi servait à rendre le tout encore plus menaçant.

C'est sur un ton accusateur qu'elle continue sa tirade : "Tu ne m'as rien dis, rien expliquée, tu m'as juste posé un lapin sans te soucier ne serait-ce qu'une seconde de comment je pouvais me sentir. Tu m'as utilisé !"

Je ne peux pas me laisser faire. Je ne suis pas entièrement fautive dans cette histoire, moi aussi j'avais et j'ai toujours des sentiments pour elle. "Tu crois que t'étais la seule à souffrir quand on s'est quitté ? Tu crois que moi aussi je n'ai pas passé des nuits et des nuits à pleurer notre séparation ? À pleurer ton absence ? Tu penses vraiment que c'est par plaisir que je t'ai fait ça ?"

Appelle moi Maxine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant