Appelle moi Maxine !

Chapitre 15

Les minutes qui ont suivi furent très, très gênantes pour nous tous, que ce soit moi, Ophélie ou Antoine à qui nous avons dû expliquer la situation. Mais, outre ce moment de pure malaise, la journée c'est bien passé. Mes élèves avaient l'air moins chiants que d'habitude, je tiquais à peine sur les fautes à l'oral des plus jeunes, un de mes collègues m'a même dit que j'avais plus souris en 2h que dans les 2 dernière semaines (ce que j'ai failli mal prendre)... Bref, tout ça pour dire que j'ai retrouvé le soleil de ma journée, et que je l'aurais pour moi toute seule cette nuit.

Je lui ai donné rendez-vous à mon appart, ce soir, après les cours pour passer une soirée entre amoureuses (Je ne l'ai pas dis comme ça mais c'est ce que j'insinuais). Malheureusement pour nous, elle finit à 18h aujourd'hui et moi à 16h, ce qui me laisse deux heures de solitude.

Bon, vois le côté positif, ça te laisse un peu le temps de te préparer. Je tourne la clé dans la serrure qui mène à mon appartement avant de (re)découvrir avec horreur le bazar dans lequel je vit depuis deux mois ; j'avais complètement zappé ce détail là.

C'est avec panique que je vais ouvrir les fenêtres de mon salon. J'ai beau ne rien sentir, je me doute que n'importe quel autre humain avec un nez fonctionnel ferait un infarctus à cause de l'odeur. Je me retourne et vois tous les emballages de cookie éparpillés sur le sol avec les miettes qui vont avec, un liquide bizarre un peu collant ainsi qu'une petite partie de ma garde-robe.

Ni une, ni deux, je me penche pour commencer à ranger mes affaires. Je les mets toutes dans mon bac à linge sale avant de repartir jeter tout ce qui est jetable.

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Ce n'est qu'au bout d'un peu plus d'une heure et demie que j'ai enfin terminé mon ménage. Les pièces sont aérés, mes affaires sont rangées, j'ai passé l'aspirateur et la serpillère (le sol n'est pas encore sec mais c'est pas grave, ça aura le temps de sécher à moitier),... Bref, maintenant que mon domicile est présentable, c'est à mon tour de me préparer.

Je me douche, me rhabille, me maquille... En gros, je fais tout pour ne pas donner l'impression que je suis complétement dépressive. Je m'assois sur mon canap, complètement crevée. Je suis conne en même temps, oublié que c'est dégueu chez moi, ça passe encore, mais invité Ophélie alors que c'est sale...

*Ding dong*

Et merde... J'inspire un grand coup et vais ouvrir la porte. Ophélie est sublime, comme à son habitude. Nous nous embrassons brièvement avant de nous installer dans mon salon. C'est bizarre, j'ai déjà fait ça plusieurs fois avec elle, pourtant je me sens super stresser. J'ai l'impression d'être une ado qui ramène sa première copine chez elle et qui se demande si elle va enfin se dépuceler.

Allez, ressaisis toi Max ! Ça fait depuis un bail que t'es plus vierge, tu devrais pas t'inquiéter comme ça. Je me plonge dans son regard avant de commencer à parler : "Bon j'ai rien prévu pour ce soir donc, à moins que t'ai faim, faut qu'on trouve un truc à faire."

Elle sourit face à mon honnêteté, amusée. "Ça tombe mal, j'en ai aucune foutre idée non plus."

Nous rions un peu mais l'émotion retombe vite. Faut vraiment que je trouve un truc, et rapidement. Je réfléchis pendant une demi-seconde avant de tenter le tout pour le tout : "Qu'est-ce qu'on avait fait la première que t'es venu ?"

Elle réfléchit à son tour avant de me répondre : "Alors, si je me souviens bien, on avait bu et puis... bref, j'te fait pas un dessin."

"Et bah on à qu'à faire la même. Ça te tente ?"

"Et bah, à vrai dire pas vraiment, non..." Me répond-elle, légèrement gênée. "Je suis pas vraiment d'humeur à boire ce soir. Et puis, tu m'as parlé de tes problèmes avec l'alcool donc je n'ai pas vraiment envie que tu boives non plus."

Je baisse les yeux face à son refus. Merde... J'suis vraiment trop conne en même temps. Inviter une fille chez moi sans rien prévoir, c'est tout sauf l'idée du siècle. Qu'est ce qu'elle va penser de moi après ça ? J'suis vraiment l'idiote que je pense êtr-...

"Après, si ça te tente, on peut simplement rester sobre passer à l'étape suivante." Dit-elle en se rapprochant de moi sur le canapé.

Je lui souris bêtement en guise de réponse alors que je sens sa main se glisser sur ma cuisse. Elle referme l'écart entre nos deux bouches et je l'embrasse en retour sans hésité un instant. Nos langues se lancent dans une danse sensuelle mais il me faut plus, beaucoup, beaucoup plus. Je la pousse légèrement pour l'allonger et me positionner au dessus d'elle. "Parfait..." Je marmonne avec un sourire coquin.

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Je m'allonge épuisée contre son sein alors qu'elle joue avec mes cheveux. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi euphorique de toute ma vie. Je lève un peu la tête pour la regarder et marmonnée : "Tu peux pas savoir à quel point ça m'a manqué..."

De son côté, elle baisse les yeux pour me dévisager en retour. "Je crois que si." Elle sourit avant de rapprocher ses lèvres des miennes pour me donner un énième baiser. Cependant, son sourire s'estompe pour laisser place à une expression bien plus sérieuse. Je peux même entendre son rythme cardiaque accélérer, ce qui ne me laisse aucun doute : elle à quelque chose d'important à me dire. "Écoute, je sais qu'on a été séparée un moment à cause de ma lâcheté et j'aimerai sincèrement me rachetée. Puisqu'on va sûrement officialiser notre relation, il va falloir que je te présente à ma famille et je détesterais que tu entendes leur remarque ignoble par ce qu'ils ne sont pas conscients du fait que tu sois trans. Alors, je me suis dis que ce serait mieux de leur dire directement. Au moins, on aurait plus à écouter leur désobligeance comme ils ne nous permettraient clairement pas de revenir manger avec eux."

Elle à beau essayer de faire croire qu'elle est à l'aise, ça ne suffi pas à me tromper. "Alors, je suis pas contre l'idée, surtout si ça me permet de ne jamais avoir à manger avec ta famille, mais, j'ai une condition : je veux que ce soit toi qui leur annonce."

Je vois son visage se crisper alors que je lui fais cette demande. Elle aurait dû s'y attendre. J'ai beau ne pas être rancunière (en particulier avec elle) je penses que ce n'est pas trop lui demandé comparé à ce que j'ai subit. Elle prend une grande inspiration avant de me répondre : "C'est d'accord."

Je la sers fort contre moi. "Bon, maintenant que tout est dit, on va manger ? J'ai rien préparé mais je peux nous payer un deliveroo si tu veux."

Elle m'embrasse sur le bout du nez avant d'acquiescer. "Ça me tente."