Chapitre 9

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Je m'assois à coter de lui sur un tabouret au niveau du bar et commande une Desperados pour commencer. Ce n'est que le début de la soirée, pas besoin d'y aller fort sur la boisson. De son côté, Théo prend quelque chose de plus soft : une grenadine. Je lui demande pourquoi il ne se prend pas de la bière comme à chaque fois qu'on sort avec des collègues, et il me répond qu'il compte se souvenir de chaque détail de cette magnifique soirée.

Le temps passe plutôt lentement, je m'ennuie un peu et me rabat sur l'alcool pour éviter de trop avoir à faire attention à ce qu'il dit. En même temps, ce type discute tout seul, il ne me laisse pas en placer une, on ne peut pas m'en vouloir de boire plutôt que d'écouter attentivement comment lui et ses potes ont du s'y mettre à quatre pour soulever et jeter un gros caillou depuis un pont.

Bref, tout ça pour dire que je commence à en avoir marre de ce date. Je ne fais que m'enfiler bouteilles après bouteilles et les effets se font ressentir. Point positif : Théo m'a dit qu'il payerait et que je pouvais me bourrer autant que je le voulais. Point négatif : je commence à penser à Ophélie et à comment elle aurait réussi à rendre ce rendez-vous intéressant.

Et puis merde ! Si je bois encore plus, peut-être que je ne penserais plus à cette salope. Je regarde le barman et lui demande d'une voix empâtée par l'alcool : "Un shot de vodka s'il vous plait."

Il se tourne vers moi et me parle sur un ton plutôt soucieux alors qu'il nettoie un verre : "Z'êtes sûre ? Vous m'avez pas l'air en état de boire un-..."

Je l'interromps en frappant ma main sur le bar. "Ta gueule, si je te demande un shot, tu me donne un shot, connard !" Je suis limite en train de lui gueuler dessus.

"Madame, je vais devoir vous demander de partir s'il vous plaît." Son ton soucieux s'est rapidement transformé en indifférence et ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte de ma bêtise. Le barman se fait du souci pour moi et je lui cri dessus comme la dernière des pétasses. Ça y'est, j'ai envie de chialer maintenant. Je baisse la tête et regarde mes pieds à la manière d'une enfant prise en train de faire une connerie. Théo paye pour nos boissons avant d'interloquer son bras avec le mien et de m'escorter jusqu'à la sortie du bar.

Après avoir passer la porte d'entrée, je respire un grand coup et m'autorise à regarder à nouveau devant moi. Je me tourne vers mon cavalier pour lui présenter mes excuses. "Désolé pour... ça. C'est l'alcool qui me fait suréagir et j'suis pas comme ça d'habitude et-..." Je m'interromps toute seule. Si je continue à lui parler de ça, je risque encore de pleurer.

Il me sourit. "T'inquiètes pas, t'as pas à t'en vouloir. C'est vrai que c'était un con ce type."

"Tu... Tu trouves ?" Je demande, confuse.

"Oui, vraiment. Nan mais franchement, qui c'est ce gars pour te dire que tu peux plus boire ? Tant qu'on paye, il devrait nous écouter, c'est tout." Ses mots me font me sentir un peu mieux et je lui souris en retour. Il continue sur un ton limite fier de lui : "Heureusement pour nous-... Enfin non, pour toi, j'ai de l'alcool chez moi. Ça te dirait de venir ?"

Je réfléchis pendant quelques secondes avant de répondre. D'un côté, j'suis fatigué, bourré, j'me fais chier, et accepter me ferrait surement passer la nuit là-bas. De l'autre, y'a de l'alcool gratuit.

Ni une, ni deux, j'accepte sa proposition et monte dans sa voiture dans le siège passager. On pourrait se dire que c'est complètement con d'aller chez lui juste pour un peu de bière, mais, si on réfléchit bien, c'est super malin. Ma façon de penser est simple : je suis alcoolique, j'ai un problème. Ce dernier va surement se résoudre avec le temps et grâce à ma futur relation avec Théo, donc autant en profiter un max tant que ça dure et boire le plus possible.

Appelle moi Maxine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant