Chapitre 16 (fin)

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P.O.V d'Ophélie :

Ça y est, c'est le moment. Maxine et moi sommes devant la maison de mes parents et, franchement, je suis encore plus stressé que la dernière fois. Heureusement, nous sommes ensemble aujourd'hui et je n'aurais pas à affronter ma famille seule. J'attrape sa main et commence à marcher d'un pas déterminé jusqu'à la porte d'entrée. Elle aussi est hésitante, ça se voit, mais on ne peut plus retourner en arrière.

Je pousse la porte d'entrée avant d'être accueilli par ma mère qui me sert dans ses bras. Ensuite, elle se tourne vers ma cavalière et lui sourit chaleureusement (sûrement la seule preuve de gentillesse à laquelle elle fera face durant toute cette soirée, outre la mienne) avant de commencer à parler avec la douceur qui la caractérise : "Je suis si contente de vous rencontrer, toute la famille commençait à se demander si l'idée d'aimer les femmes qu'a eu Ophélie était si bonne que ça..."

"Maman !" Je la réprimande, mon visage légèrement rougit par l'embarras. "Je vous l'ai expliquer mille fois à toi et aux autres : ce n'est pas un choix d'être gay, c'est une partie de moi."

Elle roule des yeux. "Oui, bon, tu vas pas nous embêter avec tes détails alors qu'on rencontre ta petite amie, si ?"

Je soupire, tout ça devant l'hilarité de Maxine qu'elle peine à retenir. "Nan, t'inquiètes, je m'en passerai."

Ma mère me sourit et nous nous remettons en route jusqu'à la salle à manger, là où le reste de ma famille se trouve. Nous sommes à peine arrivées dans la pièce que mes neveux se jettent déjà sur nous, avides de poser pleins de questions sur ces fameuses « lesbiennes » dont leurs parents leur ont si peu parlé. C'est limite mignon de voir ces petits bouts de choux être aussi curieux, pourtant, l'idée qu'ils grandiront et apprendront à me mépriser me brise le cœur.

"Les enfants, allez embêter quelqu'un d'autre, laissez tata tranquille." Mon frère arrive et chasse ses gosses pour qu'ils aillent jouer ailleurs. Une fois qu'ils sont partis, il me sourit poliment et me salue : "Comment ça va sœurette ?" Je lui réponds que tout va bien et que ça allait encore mieux depuis que j'avais rencontré Maxine. Bien qu'il essaye de le cacher pour me faire plaisir, je sens le dédain qu'il éprouve envers elle dans son regard. "Tu sais, j'ai jamais vraiment compris comment deux femmes pouvait se mettre en couple et rester ensemble. C'est vrai quoi, comment une relation peut tenir sans aucun homme pour calmer les débats ou même simplement pour faire un enfant ?"

Ça y'est, c'est reparti... "Marc, on a déjà cette conversation une centaine de fois, tu peux pas me laisser tranquille au moins le soir où je vous présentes ma copine ?" Il roule des yeux l'air de dire « Bien évidemment qu'elle n'a pas la réponse » avant de nous laisser tranquille.

La soirée passe et, à chaque fois que je lui présente quelqu'un de ma famille, il ou elle arrive toujours à glisser une remarque désobligeante à notre égard. Au bout d'un moment, j'en ai eu tellement marre que je me suis réfugié dans la salle de bain. Maxine m'a suivie et j'ai commencé à pleurer à cause du désastre qu'est cette soirée. Heureusement, elle a réussi à me réconforter en m'expliquant que toutes ces critiques ne la dérangeait pas tant qu'on était toute les deux.

*Toc Toc*

"Le diner est prêt." Nous annonce ma tante à travers la porte.

"On arrive." Je lui répond brièvement pour ne pas trahir mon mal être. Ma cavalière m'aide à sécher mes dernières larmes et nous sortons, mains dans la main, prêtes à faire face à l'enfer qui nous attend.

P.O.V de Maxine :

Je m'assois autour de la grande table à côté d'Ophélie. À ma gauche il y'a un de ses cousins, en face mon beau-père, devant ma chérie, ma belle-mère et, à sa droite, il y a Marc. En résumé, je suis en territoire hostile, mais il le faut. Toutes les femmes autours de la table (hormis nous) se lèvent pour servir l'entrée aux autres. Je mâche la salade qui m'est servi avec anxiété tandis que ma blonde m'envoie des regards furtifs de temps à autres pour se donner un peu de courage.

Appelle moi Maxine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant