Chapitre 10

12 1 0
                                        


P.O.V d'Ophélie :

Ça va faire près d'un mois à présent et Maxine me manque toujours. En fait, je croyait m'en remettre au début. Certes, je ne sortais plus de chez moi, je pleurais pour pas grand chose, je ne parlais à quasiment personne, je rêvais d'elle... Mais, au bout d'une semaine et demie j'arrivais déjà à ne plus fondre en larmes lorsque je pensais à elle, juste quelques sanglots, c'était un bon début

Cependant, lorsque j'ai appris qu'elle s'était mise avec Théo, c'était un vrai retour à la case départ. Je n'arrive simplement pas à comprendre comment elle a pu m'oublier si facilement alors que moi je ne suis limite plus capable de fonctionner normalement sans sa présence si réconfortante au quotidien. En plus elle est gay, pourquoi est-ce qu'elle s'est casée avec un homme ?

Je soupire intérieurement. Il me faut juste un peut plus de temps que tout le monde, c'est tout. Je peux pas lui en vouloir de réessayer d'être heureuse avant moi alors que j'ai jamais vraiment réussi à oublier... ce gars.

Je coupe tout de suite mon introspection. Si je recommence à repenser à lui, je risque sincèrement de ne pas m'en sortir.

Bref, je me lève de mon siège pour aller jusqu'à la machine à café de la salle des profs. Sur mon chemin, j'entends une demande provenant de la « table des tourtereaux », bureau que nos collègues ont surnommé ainsi car Maxine et Théo s'assoient toujours dessus. "Tu peux aller me prendre un café s'il te plaît ?" dit-elle. Il lui réponds par l'affirmative, se lève, et se tient à côté de moi, attendant son tour.

Je le vois me sourire avant d'appuyer son épaule sur le grand distributeur afin de tourner le dos à sa chérie. "Alors, comment ça va ?"

"Pas trop mal, j'imagine..." Je suis un peu mal à l'aise. En même temps je ne crois pas que quiconque aime quand le nouveau partenaire de son ex vient lui parler, même si, en l'occurrence, elle n'est pas vraiment mon ex.

"J'pourrai t'aider à aller mieux, tu sais ?"

Je hausse un sourcil, interloquée par sa proposition. "C'est à dire ?"

"Oh, bah, je sais pas. On pourrait prendre un verre, discuter un peux... potentiellement rentrer chez moi..."

"Attends, tu me dragues là ?"

Il prend un air faussement choqué lorsque que je lui pose ma question. "Moi ? Non, jamais de la vie." Me répond-t-il sarcastiquement. "Nan mais, on peut pas m'en vouloir, j'ai réussi à séduire une lesbienne, j'ai bien le droit de mettre mon talent à l'épreuve et essayer d'en séduire une autre." Se justifie-t-il comme il peut.

Je n'en crois pas mes oreilles. Il a la chance de sortir avec une fille comme Maxine, et il est prêt à tout foutre en l'air pour « se mette à l'épreuve ». "Tu te rends bien compte que la lesbienne dont tu parle est ta petite amie, et qu'elle est à quelques mètres de nous ?"

"Elle en saura rien, elle est intoxiquée la moitié du temps qu'on est ensemble."

"T'es un vrai connard en fait." J'attrape mon gobelet et retourne m'asseoir, la mélancolie qui m'assaillait désormais remplacée par une vague de colère.

----------

Il est désormais 18h et j'ai donné rendez-vous à Maxine dans la salle où je me trouve. Elle ne sait évidemment pas que c'est moi qui l'attends, j'ai simplement glissé un petit mot sur sa table lui demandant de me rejoindre pour "discuter de quelque chose de sérieux", ceci étant l'infidélité de Théo. Je me doute bien qu'elle ne veuille surement pas me voir ou me parler, mais je ne peux pas la laisser dans l'ignorance non plus, ce serait cruel.

La porte s'ouvre doucement avec un léger grincement. "Bonsoi-... Ah, c'est toi." Elle entre, son expression faciale devenant tout de suite plus ferme. "De quoi est-ce que tu veux me parler ?" Elle m'interroge sur un ton impatient.

Je me lève de ma chaise et me retrouve face à face avec Maxine. "C'est à propos de Théo il..." Elle soutient intensément mon regard ce qui intensifie mon malaise et me pousse à poser mes yeux autre part que sur son joli visage. Je prends une grande inspiration et débite tout ce que j'ai à dire pour que ce poids disparaisse enfin de a conscience. "Théo m'a dragué à la machine à café aujourd'hui et je pensais que ce serait mieux que tu le saches." Ah, ça fait du bien.

Elle ne me réponds qu'après quelques secondes, le temps d'enregistrer l'information. "Tu te fous de ma gueule ?"

Je m'attendais à cette réaction. Je continue donc sur un ton plutôt doux pour éviter de trop la brusquer. "Malheureusement, c'est vrai. Tout à l'heure il-..."

"J'y crois pas." Elle me coupe. "D'abord tu joue avec moi, tu me lâche sans explications, et maintenant tu veux gâcher ma nouvelle relation." Elle clape des mains de manière lente et sarcastique. "Bravo, bien joué, t'as gagné la palme d'or de la toxicité."

Surprise, je rétorque sur la défensive : "Quoi, nan ! Je te jure que-..."

Elle m'interrompt à nouveau. "Te fatigue pas, j'me laisserai plus manipuler." Elle croise les bras avec fierté.

"Je ne te manipule pas, ce que je te dis est vrai."

"Tu réfléchis un peu avant d'ouvrir ta gueule pour essayer de ruiner des couples ? Ça fais depuis au moins deux ans qu'il me court après de partout pour essayer de me pécho, il n'a d'yeux que pour moi. Ça ne fait juste aucun sens ton histoire."

Elle s'énerve mais j'arrive à rester calme. Si moi aussi je me mets en colère, tout sera foutu. "Il m'a dit qu'il était fière de lui pour avoir séduit une lesbienne et qu'il voulait mesurer l'étendu de son nouveau talent." J'explique, mais je sais que c'est peine perdue. Elle est dans un déni total et elle ne m'écoutera pas de sitôt.

"Non mais tu débloque ma parole. Tu crois vraiment que je vais te faire confiance, après tout ce qui s'est passé entre nous ?" Elle se rapproche avec un air limite menaçant. "C'est simple, ose essayer de briser mon couple encore une fois, et je te jure que je te casse le bras, compris ?"

"Je, euh..."

"Très bien." Elle se retourne et part de la pièce d'un pas énervé, me laissant seule et un peu déçu de moi même.

P.O.V de Maxine :

C'était une idée de merde de venir ici de toute façon. Je ne pensais pas que ce serait elle mais quand je l'ai vu je me suis dit qu'elle allait me donner ses raisons de pourquoi elle m'a lâché ou même simplement des excuses... Mais non, madame voulait juste me faire douter de mon mec en espérant que je le quitte.

Certes, mon copain n'est pas le meilleur, mais lui au moins arrive à me faire me sentir mieux, pas comme cette salope qui m'a amenée au plus bas. Par exemple, quand je lui ai parlé de mon alcoolisme, il m'a rassuré et m'a aidé à comprendre que ce n'était pas vraiment un problème, et que j'étais simplement manipulé par des médias corrompus par le gouvernement pour essayer de réduire le nombre d'accident de la route dû à l'alcool. Je ne trouvais pas sa théorie extrêmement convaincante au début, mais les quelques bières qu'il ma offert m'ont rapidement fait changer d'avis. Je crois même que je devrais boire un peu plus, il m'a dit que ce serait un bon moyen de faire un fuck au système et je dois avouer que ce n'est pas si bête que ça.

Je soupire alors que je passe la porte menant à la sortie du lycée. Ça y est, j'ai repensé à elle, il me faut les bras de mon chéri pour me réconforter maintenant. Il ne va pas s'attendre à ma venue mais, c'est pas grave, ce sera une bonne surprise. Je pars dans le sens opposé de d'habitude, celui qui m'amène chez moi, pour aller à l'appart de mon petit ami.

Ce n'est qu'après une dizaine de minutes de marche agrémentées par la musique dans mes écouteurs que j'arrive chez lui. Je toque, pas de réponse. Il doit être occupé. Je m'apprête à partir, déçu, mais décide tout de même d'essayer d'ouvrir la porte... qui n'était, à ma grande surprise, pas verrouiller. J'entre, ne m'attendant absolument pas à ce que j'allais découvrir...

Appelle moi Maxine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant