Chapitre 4

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Je suis de retour dans notre chambre avec Ophélie sous mon bras. Elle nous avait prévenus, les autres professeurs et moi, qu'elle avait une tolérance minable face à l'alcool. Idiots que nous sommes, nous l'avons laissés boire, pensant que deux ou trois bières ne pourraient pas la mettre K.O... Bon Dieu, que nous avons été naïfs. Je la dépose sur son lit et, heureusement, elle est encore consciente. Je la regarde et elle me sourit.

"Merci..." Je l'entends marmonner "Tu pourrais m'apporter mon pyjama s'il te plaît ? Il devrait être dans ma valise..."

Sans lui répondre, je m'exécute et lui passe sa tenue pour la nuit. Elle se relève péniblement et commence à retirer son haut. Je sais que je devrais détourner le regard, mais, il s'attarde plus longtemps que nécessaire sur son corps. En même temps, elle est si jolie, personne n'y arriverait non plus à ma place.

"Arrête de mater, petit pervers..." Elle m'avertit de manière joueuse, comme si elle ne se rendait pas compte qu'elle venait de m'insulter.

"De un, je suis une perver-se." Je la reprend en accentuant le « se » "De deux, jamais je ne materais un thon comme toi !" Je saisi mon pyjama et m'élance d'un pas ferme vers la salle de bain.

"Merde, nan, attends..." Sa voix est faible et je l'entend tomber juste après. Je ne la regarde même pas pour m'assurer qu'elle aille bien et m'enferme à doubles tours.

Je ne comprends pas, je ne m'attendais à rien, et je suis quand même déçu. Je ne m'attendais à rien, et je sens quand même les larmes coulées sur mes joues... Quand je ressors, je remarque qu'elle a réussi à se remettre dans son lit et qu'elle s'est déjà endormie. Je m'allonge aussi, heureuse que cette cohabitation forcée se termine bientôt, et que mes espoirs se soient enfin envolés.

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P.O.V d'Ophélie :

Je me suis réveillée tôt ce matin. Maxine dort encore et j'ai mal à la tête. Comme après chaque fois que je bois, j'essaye de me remémorer les événements de la veille grâce aux quelques flashs qu'il me reste. Je commence à réfléchir et me revoie en train de boire et de rire avec mes collègues. Ensuite, Maxine m'a aidé à retourner dans notre chambre. Lui aussi devait être un peu éméché après cette soirée. J'ai voulu me mettre en pyjama et il s'est énervé. Oh non, j'ai dis une connerie ? Merde, tous mes efforts, gâchés ! En plus je ne me souviens même plus de ce que j'ai pu dire...

Je me relève et sort de mon lit pour aller me remplir un verre d'eau. Ma migraine commence à devenir insupportable et je ne peux pas réfléchir dans ces conditions. Soudain, j'entends Maxine grogner dans son sommeil. Peut-être aura-t-il oublier ce qu'il s'est passé hier ?

P.O.V de Maxine :

J'émerge lentement de mon sommeil au son de l'eau qui s'écoule dans un verre. J'ouvre doucement les yeux et pose mon regard vers le lavabo. Elle est là, les cheveux en bataille et l'air piteux caractéristique d'une gueule de bois. Elle se retourne et me souris, comme si de rien n'était.

"Salut, tu veux de l'eau ?" Sa voix est plutôt râpeuse, mais, je sens qu'elle essaye tout de même de l'adoucir. Je m'enfouie sous ma couette sans lui répondre. Je ne veux plus la voir, ni l'entendre, pas après ce qu'elle m'a fait. Je l'entends se rapprocher de moi et la sens s'asseoir au bord de mon lit. "Ecoute, je suis désolé pour ce qu'il s'est passé hier, je n'aurai pas dû."

Je ressors d'en dessous de mes couverture et m'assois sur mon matelas pour la regarder droit dans les yeux. "Qu'est-ce que t'essaye de faire au juste ?" J'ai du mal à féminiser ma voix lorsque je viens de me réveiller, surtout après avoir bu la veille. Alors, il est compréhensible qu'Ophélie ait l'air choquée après ma prise de parole. Après tout, personne ne s'attendrait à ce qu'une voix d'homme sorte de la bouche d'une femme aussi jolie et sexy que moi.

"Je... uhm... C-Comment ça 'ce que j'essaye de faire ?' "

"Tu ne fais que m'insulter dés que possible ! Hier, quand tu m'as genrée au masculin, comment penses tu que je l'ai prise ?"

"Ca compte pas, j'étais bourrée !" Elle se défend, son stress clairement visible sur son visage.

"Quand t'es ivre, tu révèle juste la partie de toi que tu ne veux pas montrer aux autres. Je sais pas ce que tu comptais faire en te rapprochant de moi, mais je refuse de me laisser maltraiter par une connasse comme toi."

Elle ne prend pas la peine de répliquer, trop occuper à faire genre d'être blesser par mes propos. Je dois quand même avouer qu'elle est assez balèze pour jouer la comédie. Perso, j'aurais jamais réussi à faire apparaître une larme au coin de mon œil pour convaincre mon interlocutrice. Je me retourne et saisi mes vêtements pour aller m'habiller dans la salle de bain, un sourire vainqueur en coin.

P.O.V d'Ophélie :

Je le regarde se réfugier dans la salle de bain, abasourdi. Elle a-... Non, il a clairement lu en moi. Bordel, si ça continue, je risque de tomber dans son piège. Maxine pourra mettre autant de maquillage qu'il veut, ça ne changera rien. Un homme restera toujours un homme, point barre.

Je commence à mettre toutes mes affaires dans ma valise et essuie la larme au coin de mon œil. Pourquoi je pleure moi ? Certes j'ai jamais aimé me faire engueulé mais là c'est juste trop. C'est pas comme ci j'en avais quelque chose à foutre qu'il me traite de connasse ce trans de merde !

A ce moment là, elle ressort de la salle de bain. Je le regarde marché jusqu'à sa valise, une seule question encore présente dans mon esprit : Devrais-je continuer à suivre mon plan ?

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P.O.V de Maxine :

Le trajet du retour c'est bien passé. J'ai pu terminé tous les albums de Mitski et me reposer après un voyage si épuisant auprès d'Ophélie. Elle ne m'a d'ailleurs pas adressé la parole aujourd'hui, que ça soit dans les couloirs ou en salle des profs. Eh oui, le voyage terminé, j'ai du rencontrer une partie de mes classes et commencer les différents programmes. Au final, ces "vacances gratuites" se sont avérés être un enfer et, maintenant, il faut que je travaille... Enfin, non. La journée est finie et j'ai rendez-vous avec Léa pour me bourrer ce soir, par pour préparer mes cours de lundi.

Alors que je finis de ranger mes affaires dans mon sac, j'entends quelqu'un toquer à la porte. Je leur signifie d'entrer et suis surprise de voir...

"Ophélie ? Qu'est-ce que tu veux ?!" Je lui demande, déjà sur la défensive.

"Détend toi, j'aimerais simplement te parler." Elle me répond calmement. Je reste silencieuse pour lui signifier que je l'écoute et elle continue sur le même ton. "Je voudrais te demander pardon pour ce qu'il s'est passé au voyage. Ce n'était pas mon intention de t'insulter et je comprends que tu sois si énerver contre moi. Je me doute que tu ne veuille pas me pardonner, mais... Tu penses pouvoir me donner une autre chance ? J'aimerais vraiment qu'on fasse table rase du passé et que l'on reparte de zéro. T'as l'air d'être une personne géniale et je voudrais sincèrement qu'on arrête de se détester." Elle me supplie timidement, osant à peine me regarder dans les yeux.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi lui répondre. D'un côté, j'aimerais lui pardonner. Ca rendrait nos interactions à nouveaux possibles, choses essentielles pour avoir une bonne ambiance de travail. Mais, d'un autre côté, j'ai peur d'accepter ses excuses. Elle m'a fait beaucoup de mal, plus que je n'aurais pu imaginer, et je ne sais pas si je peux lui donner une 3eme chance...

Alors que je réfléchie à ma réponse, je me rends compte qu'elle est toujours là, en train de m'attendre. Je soupire et lui explique : "Ecoute, je ne peux pas te répondre maintenant. Trop de choses se sont passés entre nous et je dois y réfléchir." J'allais m'arrêter là, mais, la sincérité présente sur son visage m'a poussé à continuer. "Après, si tu veux, on pourrait discuter de tout ça autour d'un verre un de ces 4..."

Je la vois me sourire d'un air soulagé. "Ouais, j'adorerais ça."

Je lui souris en retour et me lève de ma chaise. "Bon, on en reparle par message ? Il faut vraiment que j'y aille maintenant."

Nous nous souhaitons une bonne soirée et sortons de la salle de classe. Je part de mon côté vers la sortie de l'établissement avec une seule idée en tête : m'intoxiquer le plus possible avec ma meilleure amie.

Appelle moi Maxine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant