"... et du coup je sais vraiment plus quoi faire maintenant." Je finis de lui expliquer la situation avec Ophélie en terminant ma pinte.
"T'as juste à l'envoyer se faire foutre, y'a rien de plus simple." Me répond Léa en sirotant sa grenadine. Fait chier. Il a fallu que je vide mon sac et maintenant la soirée est gâchée. J'suis vraiment trop conne, putain !
"J'y arrive pas, c'est ça mon problème..." Alors, que je lui avoue avec tristesse mon incapacité à rejeter les autres, un mec s'approche de nous, un sourire séducteur au coin des lèvres.
"Hey, ça va les filles ?" Nous demandes-t-il alors que ses potes sont en train de le fixer au loin. Au lieux de lui répondre, Léa m'envoie un regard l'air de dire "tait-toi et apprends" avant de faire un doigt au relou qui nous accoste. "C'est bon, fait pas ta pute, donne moi une chance au moins !" Il ordonne à mon amie sur un ton très irrité.
Elle le dévisage et rétorque sur un ton faussement désolé : "Oh, excuse-moi. Je n'ai pas du être assez claire."
Le mec fulmine de colère et retourne vers sa table, ses potes se foutant maintenant tous de sa gueule. "J'aimerais tellement être capable de faire ça..." J'annonce à Léa avec un sourire triste.
Elle me sourit en retour et pose sa main sur la mienne en guise de réconfort. "T'inquiètes pas ça viendra avec le temps."
"Et bah voudrait mieux que ça vienne vite, je la vois demain après-midi."
Le sourire de Léa disparaît et elle reste silencieuse quelques instants, apparemment choqué de ce que je viens de dire "Attends, quoi ?"
"Je lui est dit qu'on pourrait se voir demain après-midi." Je répètes, l'expression désemparée sur mon visage attestant de mon état d'ivresse.
De son côté, Léa se pince l'arrête du nez et ferme les yeux en signe de désespoir. "Maxine, quand on aime pas quelqu'un, qu'est-ce qu'on fait en général ?" Je ne réponds pas, trop ivre pour vraiment réfléchir à la question. "On l'évite !"
Je lève mes mains devant moi en signe de paix "Eh, calme toi. Y'a pas mort d'homme."
Elle soupire avant de me regarder à nouveau dans les yeux, l'air déjà plus détendu. "Oui, t'as raison. J'suis désolé, c'est juste que ça me stresse quand tu te mets dans des situations comme ça."
"Oui bah c'est pas ma faute si j'suis un peu conne sur les bords."
"Maxine, tu n'es pas conne, juste bourrée." Elle me répond sur un ton limite solennel. Ca y est, c'est définitif, j'ai cassé l'ambiance.
Je n'ose même plus la regarder tellement je me sens bête. Je soupire à mon tour et lui demande : "Dis, on peut rentrer s'il te plaît ? Je me sens pas bien après tout ce que j'ai bu..."
"Tu veux aller vomir ?"
"Non, pas vraiment. C'est juste que..." Je prends une grande inspiration avant de continuer. "Je ne me sens juste pas bien."
"Okay, je vais nous ramener alors."
Léa m'attrape par la taille pour m'aider à marcher et me fait sortir du bar pour me ramener chez moi avec sa voiture. Après m'avoir emmener, elle m'a aidé à monter les escaliers jusqu'à mon appart et m'a allongé dans mon lit avant de repartir de son côté. J'lui aurais bien demandé un bisou avant d'aller me coucher, mais, j'arrivais plus à former de mots à cause de la fatigue.
Je me tourne sur mon côté et sens les larmes coulées sur mes joues. J'ai tout foirée, je foire toujours tout. Je prends toujours de mauvaises décisions et après je m'étonne du résultat. Bien sur qu'envoyer un message à Ophélie pendant que Léa est aux toilettes c'était une mauvaise idée, je le savais pertinemment ! Et pourtant je l'ai fais ! De toute façon, je n'ai jamais cherché autre chose que l'attention des autres durant toute ma putain de vie. Et bah tu l'auras ta précieuse attention demain, tu vas voir ! Par contre t'as pas intérêt à venir te plaindre quand tu te fera mégenrer à nouveau ! Je sens les larmes couler encore plus fort sur mes joues alors que la petite voix dans ma tête me répète sans cesse les deux mots qui m'ont toujours décrit : Attention whore.
Le lendemain, je me réveille avec un mal de crane et un sentiment de vide dans la poitrine. "Faut vraiment que j'arrête de boire..." Je me murmure à moi-même, comme si j'allais vraiment essayer.
----------
Ça y est, c'est l'heure. Je suis maquillée, douchée, pas trop mal habillée... Bref, je suis prête. Je prends une grande bouffée d'air et ouvre ma porte d'entrée. Je descends les escaliers de mon immeuble, rejoins ma voiture, et conduit jusqu'au café dans lequel on s'est donnée rendez-vous. Là-bas, je vois Ophélie qui m'attend, les yeux rivés sur son téléphone. Elle porte un jean bleu, des baskets blanches ainsi qu'un t-shirt blanc plutôt ample. J'aurais bien aimée rester à distance pour contempler son outfit, mais, il va bien falloir que je l'approche à un moment ou un autre.
Je respire un grand coup et marche jusqu'à elle, un sourire légèrement forcé sur les lèvres. "Coucou." Je la salue sur un ton qui, je l'espère, avait l'air un peu enjoué.
P.O.V d'Ophélie :
"Coucou." Je relève la tête et le voit qui me regarde avec un sourire dont je doute un peu de la sincérité. Je le regarde de bats en haut avant de le saluer en retour. Il porte une jupe grise ainsi qu'un t-shirt bleu marine qui, faut l'avouer, complimente bien ses formes... Mais qu'est-ce que je raconte moi ?! Je ne suis pas là pour mater, juste pour essayer de regagner sa confiance.
Nous rentrons à l'intérieur et nous installons avant de commander. Je la regarde, réfléchissant encore à tout ce que je pourrait lui dire. Je soupire intérieurement Punaise... Qu'est-ce que c'est dur de jouer avec les sentiments de quelqu'un.
----------
Au final, l'après-midi c'est mieux passé que je ne l'espérais. La discussion était fluide, j'ai réussis à lui parler comme s'il était vraiment une femme, j'étais aimable... Je n'ai raté qu'une seule chose : garder mon objectif en vue. La moitié du temps, j'oubliais que j'étais la pour la blesser au moment opportun. Je me plongeais dans ses yeux, je souriais plus que nécessaire, je regardais sa poitrine... Bref, mes hormones ont pris le dessus et maintenant je suis chez Maxine, assise à-même le sol en face de lui autour de sa table basse pour "boire un dernier verre".
Pff, mon cul oui. Je sais très bien qu'il veut juste me sauter, comme tous les mecs que j'ai rencontrés jusqu'à présent. J'men fou qu'il prenne des hormones ou qu'il ai un corps de femme, je sais qu'il restera toujours un homme au fond.
"Ça va ? T'as l'air pensive tout à coup." Il me demande, l'air un peu inquiet.
"Oui, t'inquiète pas, c'est juste que... Ce n'est rien." Je lui réponds avec l'air le plus suspect au monde.
Il me sourit malicieusement et se rapproche de moi. "Aller, tu peux me le dire si quelque chose te tracasse, on est copine maintenant."
Je ne sais pas ce qui me prend, mais je lui souris en retour. "Je te dis que c'est rien, t'en fais pas."
"Bon, d'accords." Il se lève et va dans sa cuisine. Je l'entends ouvrir son frigo et le vois revenir avec une bouteille de panachée. "Soit tu me dis, soit tu bois."
Je ricane face à son dilemme "T'es malade !?" Je fais semblant de m'exclamer. "Tu veux que je face un coma éthylique ou quoi ?" Nous rigolons tout les deux et je saisi la bouteille avant d'en prendre quelques gorgées. Alors que je sens l'alcool pénétrer mon système sanguin, je réalise que je ne me souviens même plus de ce qui me tracassait il y a une minute.
VOUS LISEZ
Appelle moi Maxine !
RomanceMaxine est une jeune femme de 27 ans, célibataire et lesbienne qui vit une vie relativement normale. Elle a des ami.es, une famille qui la soutient, un travail, son propre appart... Seulement une chose la différencie des autres : sa transidentité. D...