chapitre 3 三

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⠀⠀⠀⠀En cette saison, d'innombrables jasmin ornaient la nature pour le plus grand bonheur de Su Meyin. La jeune adolescente était arrivé depuis peu et avant d'honorer ses engagements, elle n'avait qu'une chose en tête : pouvoir admirer et sentir le doux parfum des fleurs qui l'entouraient.

⠀⠀⠀⠀Elle resta assise un long moment avant de se lever, jugeant qu'il était probablement l'heure de se rendre à son lieu de rendez-vous. Contre toute attente, l'arrivée précipitée d'un garçon au loin attira son attention. Pourquoi ce jeune homme s'agitait-il de la sorte ? Elle tenta de ne pas y prêter attention, songeant au fait que cela ne la concernait point. Su Meyin se pencha afin de cueillir deux jolies fleurs à ses pieds et ne réalisa pas à quel point les mètres qui la séparaient de cet individu venaient de diminuer en une fraction de seconde.

⠀⠀⠀⠀Il était déjà trop tard.

— Toi ! Enfin je t'attrape !

— Moi ? s'étonna t-elle, convaincue qu'il s'agissait d'une erreur.

⠀⠀⠀⠀Su Meyin s'était attendu à tout, sauf peut-être à cela.

⠀⠀⠀⠀Au lieu de présenter ses excuses et lui confirmer qu'il s'était tromper de personne, le garçon fonça sur elle. Sa main s'écrasa contre la joue de Su Meyin, lui offrant une gifle digne des plus mémorables. La pauvre était tellement sous le choc ! Elle ne sentit même pas ses yeux s'humidifier comme un automatisme tant la stupeur venait de la prendre de court. D'aussi loin qu'elle se souvenait, jamais de sa vie elle n'avait reçu pareil traitement. La maltraiter de la sorte ? Ni son géniteur ni son tuteur ne se l'était un jour permis. Son oncle n'avait pas abrogé à la règle. Fei Wudu était doté d'une grande patience et avait toujours su y faire avec les enfants, de quoi mettre sa nièce toujours à l'aise. Aujourd'hui pourtant, quelqu'un venait de faire preuve d'une violence inouïe envers elle, et la malheureuse n'était pas au bout de ses peines.

— COMMENT AS-TU PU T'EN PRENDRE À MA FILLE ? Tu fais moins la maligne maintenant !

— Mais de quoi parles-tu ! réfuta Su Meyin en tremblotant. J-Je..

— Pffff, espèce de traînée..

⠀⠀⠀⠀Su Meyin peinait à comprendre ce dont elle était victime. Était-ce un complot visant à l'enlever ? Une mauvaise plaisanterie ? Un vent de panique l'emporta si violemment que son rythme cardiaque se mit à s'intensifier considérablement. Les jurons de cet inconnu étaient violents, comme dépourvus de miséricorde ou d'indulgence. Elle ne le connaissait pas, et pourtant, en contemplant son visage empli de haine, Su Meyin eut la sensation de faire face à un démon dont le dégoût envers elle ne cessait d'accroître. Sa colère prenait aussi une forme de plus en plus inquiétante. Les pupilles de ce garçon ne brillaient que d'un seul souhait, celui de se venger. La fureur qui émanait de ce dernier dominait sur tout autre chose, comme si nul ne pouvait le faire entendre raison.

⠀⠀⠀⠀Su Meyin tenta de se débattre pour sortir de l'emprise de ce garçon, en vain. Il ne la dépassait pourtant d'à peine une tête mais sa détermination était si accrue que les chances de lui échapper demeuraient maigres, peut-être même inexistantes.

⠀⠀⠀⠀Les larmes coulaient le long des joues de la jeune fille à mesure où son agresseur maintenait l'emprise de ses mains à l'encontre de ses poignets. Il était cruel. Écoute et tolérance lui étaient inconnus.

— Dis donc ! C'est dont ça les jeunes de cette ère, pratiquant autant de brutalité que de férocité envers les êtres les plus faibles ?

⠀⠀⠀⠀Perturbé par ce brouhaha peu commun, Xie Huan montra enfin le bout de son nez.

LE FAVORI DU PEINTRE XUE GUANYU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant